FAITS HISTORIQUES
La bataille a été l'objet d'une commission d'enquête (à la demande de Reno lui-même) qui a examiné son comportement pendant les combats. Certains témoins civils ont affirmé qu'il était un lâche et qu'il était en état d'ébriété. La cour a disculpé Reno mais des personnalités comme Thomas Rosser ont continué à le mettre en cause. Le général Miles (devenu chef suprême de l'armée américaine) s'est aussi indigné du comportement de Reno qui n’a pas porté assistance aux hommes de Custer. Fusillade d'O.K. Corral
Reconstitution en 2008 de la fusillade, à Tombstone où se sont déroulés les événements.
La fusillade d'O.K. Corral est un affrontement qui s'est déroulé le mercredi 26 octobre 1881 dans la ville de Tombstone dans l'Arizona. Bien que seulement trois hommes aient été tués durant le combat, il est généralement considéré comme la plus célèbre fusillade dans l'histoire de la Conquête de l'Ouest, à cause du film Règlements de comptes à OK Corral. Il vit s'affronter les officiers Wyatt Earp, Morgan Earp, Virgil Earp, Doc Holliday contre Frank McLaury, Tom McLaury, Billy Claiborne, Ike Clanton et Billy Clanton. Ike Clanton et Billy Claiborne s'enfuirent du combat, sain et sauf. Morgan Earp, Virgil Earp et Doc Holliday furent blessés. Les deux frères McLaury et Billy Clanton furent tués. Ils ont été enterrés dans le cimetière de Tombstone : Boothill.
La cause directe du conflit qui conduisit à la fusillade fut l'arrestation de deux cow-boys par Virgil Earp, agissant en sa qualité de Marshall fédéral, pour un vol de diligence. Un autre cow-boy sous l'emprise de la boisson proféra des menaces contre les Earp, ce qui les mit en garde. Lorsque, le lendemain, la famille et les amis de l'homme ivre arrivèrent en ville entièrement armés, un malentendu naquit sur la manière dont ils devaient être désarmés, conformément à la loi de la ville. En quelques heures, deux des nouveaux arrivants étaient morts, de même qu'un cow-boy qui les accompagnait et avait omis en toute illégalité de remettre son revolver le jour précédent.
La fusillade n'eut pas lieu à O.K. Corral. Elle fait partie de ce qui est désigné comme la Arizona War, ou la guerre du comté de Cochise. Elle s'est produite dans un espace assimilé à une ruelle, entre 4 et 6 mètres entre le Fly's Lodging House, le studio de photographie, et le laboratoire métallurgique MacDonald plus à l'ouest. La fin de la fusillade se déroula dans Fremont Street. Certains des combats se sont déroulés à Fremont Street en face de la ruelle. Une trentaine de coups de feu environ furent tirés en trente secondes.
La fusillade d'O.K. Corral a été reconstituée dans de nombreux westerns et a symbolisé la lutte de la loi et l'ordre contre les actes de banditisme et de brigandage dans les villes frontalières du vieil ouest où la police était souvent inefficace ou inexistante.
Les trois frères Earp et Doc Holliday ont finalement été déchargés des accusations de ces meurtres, mais plus tard, les assassinats et tentatives d'assassinats contre les Earp au cours des six mois suivants entraînèrent une série de meurtres et de représailles, souvent avec des hommes de loi du gouvernement fédéral et du comté soutenant les différentes parties en conflit. La série de batailles, désignée comme la Chevauchée punitive d’Earp, se termina quand Virgil Earp fut estropié au bras gauche par des tirs et son frère Morgan tué. Wyatt Earp et Holliday furent forcés de fuir le territoire vers le Colorado et la Californie et de ne jamais revenir en Arizona.
Les faits
Les quelques 30 secondes de fusillade qui se sont déroulées le 26 octobre à 15 heures, connues à partir des années 1950 (d'après le titre d'un film) comme la fusillade d'O.K. Corral, sont sans doute le plus célèbre affrontement armé de l'histoire de la conquête de l'Ouest car elles ont fait l'objet de nombreux livres et films. On ne sait pas qui a déclenché la fusillade. Les factions partisanes ont raconté des histoires contradictoires et les témoins oculaires indépendants qui ne pouvaient identifier les participants furent incapables d'émettre des certitudes.
Tom McLaury, Frank McLaury et Billy Clanton (de gauche à droite) sont étendus, morts, après la fusillade d'O.K. Corral. C'est la seule photo connue de Billy, âgé de 19 ans.
Contrairement à la croyance populaire, aucun des participants, sauf Virgil Earp, n'avait une grande expérience dans les situations de conflit armé. Les années de service de Virgil pendant la guerre de Sécession lui avaient apporté une grande expérience du combat, mais d'une nature différente de celle des combats de rue. Virgil avait également été impliqué dans une fusillade policière à Prescott dans l'Arizona.
William B. (Bat) Masterson 1853 ou 1856 1921
Wyatt Earp, malgré sa réputation, n'avait été impliqué que dans une seule fusillade avant O.K. Corral et il n'était pas aussi connu à l'époque. À propos de cette fusillade survenue à Dodge City en 1878, Wyatt Earp a toujours prétendu avoir été le seul à tirer sur un cavalier en fuite du nom de George Hoy, qui mourut plus tard des suites de la blessure par balle à son bras, alors que nombreux autres hommes de loi, dont James Masterson et son frère Bat Masterson, avaient également participé à l'action.
L'histoire ne dit pas si Morgan Earp avait quelque expérience de pratique des armes à feu avant l'incident, bien qu'il fût souvent armé d'un fusil en tant que gardien de diligences. Doc Holliday aurait été mêlé à quelques altercations, vraisemblablement en état d'ivresse, mais les témoignages recueillis sont sujets à caution et les détails en restent lacunaires. Il aurait ainsi tué un homme lors d'une fusillade avant Tombstone, à Las Vegas au Nouveau-Mexique, en présence d'un tireur et ami nommé John Joshua Webb.
Quant au groupe des opposants aux Earp, avant quelques anciennes péripéties négligeables, il semble que, pour les protagonistes, ce fut la première fois qu'ils participaient à une véritable fusillade, excepté Billy Claiborne, qui avait été impliqué dans au moins une fusillade, pour laquelle il avait été arrêté pour avoir tué un homme. Toutefois, Claiborne n'utilisa pas son arme à O.K. Corral et fuit le théâtre du combat, affirmant qu'il n'était pas armé. La chose ressemblant le plus à une fusillade dans laquelle McLaurys et les Clanton furent peut-être impliqués était le massacre du Skeleton Canyon, mais aucun témoin (il y eut deux survivants) ne s'est souvenu d'autre chose que la présence des Mexicains dans cette lutte.
Tableau représentant la bataille de Little Big Horn
La bataille, surnommée aux États-Unis Custer's Last Stand (l'ultime résistance de Custer), et en sioux la bataille de la Greasy Grass, est une bataille qui opposa les 647 hommes du 7e régiment de cavalerie de l'armée américaine du lieutenant-colonel George A. Custer à une coalition de Cheyennes et de Sioux rassemblés sous l'influence de Sitting Bull.
Elle s'est déroulée les 25 et 26 juin 1876, à proximité de la rivière Little Bighorn (petit mouflon, un affluent du Bighorn), dans l'est du Territoire du Montana, près de ce qui est aujourd'hui Crow Agency dans l'état du Montana.
C'est l'action la plus célèbre de la guerre des Black Hills (aussi connue sous le nom de grande guerre sioux de 1876) et résulta par une victoire écrasante des Indiens menés par Crazy Horse, le chef sioux Gall et le chef cheyenne Lame White Man. Custer et 267 de ses hommes périrent dans cette bataille. C'est l'une des batailles les plus célèbres de l'histoire des États-Unis, étudiée de façon approfondie par les historiens et faisant toujours l'objet d'une littérature abondante.
Le site de la bataille est préservé comme monument national.
Date 25 juin 1876
Lieu Vallée de la Little Big Horn, Montana
Issue Victoire amérindienne
Commandants
Sitting Bull George A. Custer
Crazy Horse Marcus Reno
Two Moon Frederick Benteen
Crow King
Gall
Rain In The Face
Lame White Man
Forces en présence
Environ 1 500 guerriers 31 officiers, 566 cavaliers, 35 éclaireurs indiens
Pertes
36 morts 268 morts
168 blessés 62 blessés
(Selon Sitting Bull)
136 morts
160 blessés (selon Red Horse)
60 à 100 morts
(Selon le National Park Service)
En 1874, George Armstrong Custer conduit une expédition d’exploration dans les terres sacrées des Black Hills (Montana/Dakota), dans la réserve des Sioux Lakotas et y découvre des gisements aurifères. Les autorités tentent d’abord d’endiguer la vague des chercheurs d’or, avant de chercher à acheter les Black Hills aux Sioux. En septembre 1875, les négociations avec les Sioux échouent. En novembre, le général Terry lance un ultimatum au 31 décembre pour les chasser de leur territoire, par la force si nécessaire. Au printemps 1876, trois colonnes convergent vers les Amérindiens.
La bataille
Sans connaissance de l'échec du général Crook à la bataille de la Rosebud le 17 juin, le lieutenant-colonel George Armstrong Custer (général à titre provisoire en 1865 - brevet general) conduit l'attaque d'un camp d'Amérindiens sioux et cheyennes d'environ 6 000-7 000 personnes (dont 1 500-2 000 guerriers). Les tribus amérindiennes sont menées par les chefs Sitting Bull et Crazy Horse.
Lieutenant-colonel (breveté major-général) George A. Custer
En prévision du combat, Custer divise ses forces en plusieurs groupes: le commandant Major Marcus Reno avec les 170 hommes des 3 compagnie A, G et M, le capitaine Frederick Benteen avec 125 autres des trois compagnies D, H et K, Custer avec l'effectif de 216 hommes des cinq compagnies E, F, C, I et L. À l'arrière le train avec les munitions, le capitaine McDougall dispose des 101 hommes de la compagnie B.
Son plan (d'après le clairon Martini) : prendre le camp indien en tenaille en l'attaquant de plusieurs côtés. Le train de munitions devant progresser indépendamment.
15 h 25
Le premier groupe à attaquer fut celui du Major Reno (compagnies A, G, M), après avoir reçu les ordres de Custer (ses éclaireurs indiens avaient affirmé que des Sioux avaient repéré les soldats et alertaient le village). Les ordres, donnés sans connaissance de la taille du village et de sa localisation exacte étaient d'attaquer les Amérindiens et de les forcer à se battre. Custer lui promit aussi le soutien de tout le régiment.
Les forces de Reno traversent la Little Bighorn vers 15 h. Pendant ce temps, Custer longe les collines pour prendre le village sur son flanc. Les deux forces n'ont alors plus aucun contact visuel. Reno réalise immédiatement que les Sioux et les Cheyennes du Nord sont présents en force et ne s'enfuient pas.
Il ordonne à ses troupes de mettre pied à terre et de prendre une formation en ligne dite de skirmish line. Ses hommes commencent à tirer sur le village (selon certains récits, ils ont tué plusieurs femmes et enfants du chef Gall). Les Amérindiens se portent à la rencontre des soldats et concentrent leurs attaques sur l'aile gauche exposée de Reno. Les échanges de tirs à longue distance se poursuivent pendant 20 minutes. N'ayant reçu aucun soutien de Custer et les Amérindiens menaçant de plus en plus de déborder son aile gauche, Reno ordonne à ses cavaliers de se remettre en selle et de se retirer dans un sous-bois.
Les Sioux et Cheyennes dirigent un feu nourri sur les nouvelles positions des soldats et tentent de mettre le feu aux buissons pour les déloger. Ajoutant à la confusion qui s'installe chez les soldats, Reno ordonne à ses hommes de monter à cheval, de mettre pied à terre puis de remonter. Il donne ensuite l'ordre de la retraite en se dirigeant vers le haut d'une colline (aujourd'hui appelée Reno Hill). Ses hommes tentent de le suivre mais Reno n'a laissé aucune force de couverture afin de couvrir sa retraite. Ceci provoque une déroute et plus de 30 soldats sont tués par les Amérindiens, menés par les chefs Two Moon, Crow King et Crazy Horse.
La retraite précipitée de Reno pourrait avoir été provoquée par la mort de l'éclaireur amérindien Bloody Knife, tué d'une balle dans la tête alors qu'il se tenait près de Reno (et dont le sang avait éclaboussé le visage de l'officier américain).
Alors que les survivants du bataillon de Reno atteignent une colline et commencent a creuser des trous de protection, un groupe d'Amérindiens parmi lesquels Crazy Horse, Red Feather et Kicking Bear aperçoivent les troupes de Custer depuis la crête d'une colline. Ils rassemblent leurs blessés et retraversent la rivière pour protéger le village.
16 h 10
Custer atteint une butte près du village. Il a besoin de reconnaître le terrain et trouver un gué. Il envoie un messager ordonnant à Benteen de le rejoindre rapidement et d'apporter avec lui les munitions. ll est vraisemblable qu'à ce moment, Custer a conscience de l'étendue du village et du nombre considérable d'Amérindiens qu'il aura à affronter.
Les détails du combat entre les Amérindiens et le bataillon de Custer sont largement conjecturels car aucun de ses hommes n'a survécu à la bataille. Le déroulement supposé est basé sur les témoignages (parfois contradictoires) des Amérindiens, les fouilles archéologiques (notamment la localisation des douilles, des balles, et des pointes de flèches) et les positions des troupes américaines au moment de leur anéantissement. Ces indices sont interprétés diversement et toujours discutés par les historiens.
Custer divise son bataillon en deux ailes : l'aile gauche, sous son commandement, comprend les compagnies E et F, qui devront aller reconnaître le gué au bas de Medicine Tail Coulee. Ils échangent des coups de feu avec un petit groupe d'Amérindiens, sur l'autre berge de la rivière. D'après certains historiens et analystes militaires, il pourrait s'agir d'une attaque feinte, destinée à attirer les Amérindiens et soulager le bataillon de Reno.
L'aile droite, sous le commandement du capitaine Keogh, doit protéger la manœuvre en engageant une bande d'Amérindiens visibles au nord-est de Medicine Tail Coulee. Le régiment se regroupe au complet sur Calhoun Hill, au nord-ouest. Custer laisse la compagnie L sur Calhoun Hill, peut-être comme arrière garde et développe la suite de son plan : il laisse l'aile droite de Keogh se déployer sur la crête, pendant que Custer et l'aile gauche reconnaissent un second gué (North Ford). La formation en V de ses troupes a laissé penser à certains historiens que Custer prévoyait toujours de mener une action offensive contre le village. Selon toute vraisemblance, il croit aussi Reno toujours engagé.
Regroupés sur le sommet de Reno Hill, les survivants des forces de Reno sont rejoints par le bataillon du capitaine Benteen (compagnies D, H, K), arrivant du Sud. L'arrivée inopinée de Benteen sauve les hommes de Reno d'une possible annihilation. Ils sont bientôt rejoints par la compagnie B de McDougall et par le train de munitions. Les 14 officiers et les 340 soldats établissent un périmètre défensif tout autour de la colline.
17 h 00 - 18 h 20
Photo supposée de Crazy Horse prise en 1877, son attribution est controversée.
Venant du village, les Amérindiens ont retraversé la Little Big Horn pour se porter contre les forces de Custer. Sous le commandement du chef cheyenne Lame White Man, ils mènent leur offensive. Des dizaines de tireurs amérindiens armés de fusils à répétition s'embusquent non loin de la colline, prenant les soldats du lieutenant Calhoun sous un tir croisé dévastateur. Vers 17h30, les Amérindiens menés par Gall, White Bull et Crazy Horse lancent une ultime charge sur Calhoun Hill qui cloue au sol les derniers défenseurs. Seuls quelques soldats de Calhoun parviennent à s'enfuir et à rejoindre Custer.
Ayant fait sauter le verrou de Calhoun Hil, les indiens débordent le reste de l'aile droite de Keogh qui s'effondre à son tour vers 17h45. Pendant ce temps, l'aile gauche américaine a elle aussi été brisée près de Deep Ravine (où elle avait établi un périmètre de défense). Le dernier carré de cavaliers américains succombe, probablement vers 18h15 (c'est d'après cet épisode que la bataille de Little Big Horn deviendra célèbre sous le nom de La dernière résistance de Custer Custer's Last Stand).
Bien qu'ayant entendu au loin des tirs nourris vers 16h20, Benteen se concentre sur le renforcement des troupes éprouvées de Reno. Indigné de l’inaction de Reno et Benteen, le capitaine Weir tente de se porter à la rencontre de Custer vers 17h00. Sa compagnie avance d'environ 1 kilomètre et demi jusqu'à la colline aujourd'hui nommée Weir Point. Ils aperçoivent à la jumelle des cavaliers sioux et cheyennes tirant sur des formes au sol. Il pourrait s'agir des guerriers achevant les blessés ou tirant sur les cadavres du dernier carré de Custer. Des historiens contemporains ont suggéré qu'il s'agissait plutôt du combat sur Calhoun Hill. Les autres compagnies de Reno et Benteen (d'abord Benteen, puis Reno et finalement le train de munitions) se mettent en route, puis se replient.
18 h 30
Après l'anéantissement des forces de Custer, les Sioux et les Cheyennes se regroupent et attaquent les troupes américaines retranchées sur Reno Hill. Les combats se poursuivent jusqu'au crépuscule et reprennent le lendemain. D'après Reno, Benteen a repoussé une importante attaque amérindienne dans le secteur tenu par les compagnies H et M. Le 26 juin, une colonne américaine sous le commandement du général Terry s'approche de la Little Big Horn. Les Amérindiens lèvent alors leur camp et se dirigent vers Wood Louse Creek, au pied des monts Big Horn. Après s'être assuré que les troupes de Terry ne les poursuivent pas, ils organisent de grandes fêtes pour célébrer leur victoire.
Bilan et conséquence
Monument du 7e de cavalerie, colline de Custer
À Little Big Horn, 263 hommes du 7e de cavalerie trouvent la mort, et 49 sont blessés. Les pertes amérindiennes ne sont pas connues avec précision. Les estimations varient entre 36 (source indienne) et 190 morts au total. Le National Park américain estime que les Amérindiens ont eu entre 60 et 100 tués (en comptant les blessés décédés ultérieurement).
Durant cette bataille, le lieutenant-colonel George Armstrong Custer ainsi que le chef cheyenne Lame White Man trouvèrent la mort.
Cette bataille eut un grand retentissement dans l'opinion publique américaine, et conduisit au massacre de la Wounded Knee Creek par le 7e de cavalerie, quatorze ans plus tard.
La plupart des Sioux et Cheyennes présents à Little Big Horn regagnèrent leurs réserves peu après la bataille. Les autorités américaines forcèrent les Sioux des réserves à accepter la cession des Black Hills, sous peine de voir leurs rations alimentaires supprimées. Les troupes US continuèrent à traquer les autres Sioux et Cheyennes du Nord jusqu'à leur reddition en 1877. Sitting Bull préféra émigrer au Canada en 1877 plutôt que de se soumettre.
La défaite de Custer est entourée de controverses et divise la communauté des historiens.
Thomas Lafayette (Tex) Rosser 1836-1910
La bataille a été l'objet d'une commission d'enquête (à la demande de Reno lui-même) qui a examiné son comportement pendant les combats. Certains témoins civils ont affirmé qu'il était un lâche et qu'il était en état d'ébriété. La cour a disculpé Reno mais des personnalités comme Thomas Rosser ont continué à le mettre en cause. Le général Miles (devenu chef suprême de l'armée américaine) s'est aussi indigné du comportement de Reno qui n’a pas porté assistance aux hommes de Custer.
Certains auteurs comme le Suisse David Cornut accusent Reno et Benteen d'avoir délibérément abandonné Custer et les considèrent coupables de trahison militaire. Ces accusations contre Reno ne sont pas partagées par d'autres auteurs comme E. A. Brininstool, par exemple. Pour certains, Reno était déjà en état de choc dès les combats conduits dans le sous-bois, le rendant ainsi non-opérationnel en zone de combat.
D’autres auteurs enfin rejettent la responsabilité du désastre sur Custer, qui n'aurait pas attendu l'arrivée du général Terry avant d'attaquer le village indien.
Custer a aussi été critiqué pour avoir constamment divisé ses forces (d'abord en 3 bataillons et le train de munitions, il a ensuite fractionné son propre bataillon). L'Historien James Donovan pense que Custer a divisé ses forces en se basant sur une reconnaissance insuffisante du terrain. Les différentes unités se seraient retrouvées dispersées.
Custer a aussi ses défenseurs, tels le général Miles qui écrivit : Plus j'étudie les mouvements ici à Little Big Horn et plus j'ai de l'admiration pour Custer.
Les stèles du 7e de cavalerie, colline de Custer
Dans la culture américaine
Little Big Horn occupe une grande place dans la culture américaine. On estime qu'en moyenne, un millier de livres consacrés à l'engagement et/ou ses acteurs sortent chaque année aux États-Unis. Le théâtre, le cinéma et les médias papier ont contribué à la célébrité mondiale de Custer, de Sitting Bull et de la dernière bataille.
Pour les films les plus connus, on peut citer La Charge fantastique, avec Errol Flynn, Custer, l'homme de l'Ouest, avec Robert Shaw, Fort Apache, une métaphore de Little Big Horn avec John Wayne et Henry Fonda ou encore Little Big Man avec Dustin Hoffman.
La bataille a aussi servi de référence dans des films comme Le Dernier Samouraï, avec Tom Cruise, Nous étions soldats, avec Mel Gibson, Windtalkers, avec Nicolas Cage, La Nuit au musée et La Nuit au musée 2, avec Ben Stiller ou encore Benjamin Gates et le Livre des secrets avec Nicolas Cage. On retrouve cette référence à la télévision dans Docteur Quinn, femme médecin, Over There, Into the West ou encore Deadwood. On retrouve le général Custer dans plus de 600 films, sans compter les hommages (300 avec Gerard Butler, dont les scènes de batailles s'inspirent des classiques sur Little Big Horn).
Pour mesurer l'impact de la Little Big Horn et du général Custer dans l'inconscient américain, il faut savoir que George Armstrong Custer est la personnalité américaine sur laquelle le plus de livres ont été publiés à ce jour, devant le président Abraham Lincoln. L'engagement du 25 juin 1876 est également la seconde bataille américaine la plus étudiée après celle de Gettysburg.
Bien que la bataille soit généralement appelée Little Big Horn, la plupart des Américains ne la connaît que sous le nom de Dernière résistance de Custer (Custer's Last Stand). En 2003, un monument en honneur des guerriers indiens a été inauguré par un descendant indirect de Custer (Ken Custer) et le descendant de Sitting Bull (Ernie LaPointe) et d'autres chefs de Little Big Horn.
Siège de Fort Alamo
Le siège de Fort Alamo (23 février - 6 mars 1836
Ce fut un événement majeur de la Révolution texane. Après un siège de 13 jours, les troupes mexicaines commandées par le général Antonio López de Santa Anna (le siège eut lieu durant les présidences de Miguel Barragán et de José Justo Corro) lancèrent un assaut contre la mission Alamo près de San Antonio de Bexar (aujourd'hui San Antonio aux États-Unis). Tous les défenseurs texians furent tués et la cruauté apparente de Santa Anna pendant la bataille poussa de nombreux colons et aventuriers américains à rejoindre l'armée texiane. Poussés par l'envie de prendre leur revanche, les Texians battirent l'armée mexicaine à la bataille de San Jacinto le 21 avril 1836 qui mit fin à la Révolution.
Plusieurs mois auparavant, les Texians avaient chassé les troupes mexicaines hors du Texas mexicain et environ 100 soldats furent placés en garnison dans l'Alamo. L'unité fut renforcée par une unité menée par les futurs commandants du fort, James Bowie et William B. Travis. Le 23 février, environ 1 500 soldats mexicains arrivèrent à San Antonio de Béxar avec l'objectif de reprendre le Texas. Durant douze jours, les deux forces s'affrontèrent lors de plusieurs escarmouches. Conscient que sa garnison ne pourrait pas résister à une attaque de grande ampleur, Travis écrivit plusieurs lettres pour demander des renforts mais moins de cent hommes le rejoignirent.
Au matin du 6 mars, l'armée mexicaine avança sur l'Alamo mais ses deux premiers assauts furent repoussés. Alors que les soldats mexicains escaladaient les murs lors du troisième assaut, les Texians furent obligés de quitter les remparts et de se replier dans les bâtiments de l'intérieur du fort. Les défenseurs qui n'y parvinrent pas furent massacrés par la cavalerie mexicaine. Entre cinq et sept Texians se seraient rendus mais si cela fut le cas, ils furent rapidement exécutés. Selon les témoins oculaires, entre 182 et 257 Texians étaient morts tandis que les historiens estiment qu'entre 400 et 600 Mexicains furent tués ou blessés. Plusieurs non-combattants furent envoyés à Gonzales pour annoncer la défaite texiane. La nouvelle causa la panique et l'armée texiane, la plupart des colons et le nouveau gouvernement de la république du Texas s'enfuirent pour échapper à la progression de l'armée mexicaine.
Au Mexique, la bataille a souvent été éclipsée par les événements de la guerre américano-mexicaine de 1846-1848. Du fait de l'accroissement de la population anglophone dans la région au XIXe siècle, le site devint connu comme l'équivalent américain de la bataille des Thermopyles et les terrains et les bâtiments furent finalement achetés par la législature du Texas au début du XXe siècle. L'Alamo est aujourd'hui « le site le plus touristique du Texas ». Si la bataille a été relatée dans de nombreux ouvrages historiques dès 1843, le grand public est aujourd'hui plus familiarisé avec les mythes propagés par les diverses adaptations cinématographiques et télévisuelles comme la série Davy Crockett dans les années 1950 et le film Alamo de 1960.
Date 23 février 1836 - 6 mars 1836
Lieu Fort Alamo, Texas
Issue Victoire mexicaine
Belligérants
Mexique République du Texas
Commandants
Antonio López de William Travis, James Bowie
Santa Anna
Forces en présence
1 800 hommes 189 hommes
Pertes
600 tués et blessés 189 tués
Sous le président Antonio López de Santa Anna, le gouvernement mexicain commença à s'éloigner du modèle fédéraliste. Les politiques de plus en plus dictatoriales dont la révocation de la Constitution de 1824 au début de l'année 1835 poussèrent de nombreux fédéralistes à se révolter. La région frontalière du Texas mexicain était essentiellement peuplée par des immigrants venant des États-Unis. Ils étaient habitués à un gouvernement fédéraliste accordant de larges libertés individuelles et manifestèrent ouvertement leur mécontentement concernant l'évolution centralisatrice du Mexique. Inquiétées par les précédentes tentatives américaines pour acheter le Texas, les autorités mexicaines firent porter la responsabilité de l'agitation texiane sur les immigrants américains dont beaucoup n'avaient pas essayé de s'adapter à la culture mexicaine.
En octobre, les Texians engagèrent les troupes mexicaines lors de la bataille de Gonzales, ce qui déclencha la Révolution texane. Déterminé à écraser la révolte, Santa Anna commença à rassembler une large force pour restaurer l'ordre. La plupart des soldats étaient de simples recrues et beaucoup avaient été enrôlés de force.
La Fall of the Alamo de Theodore Gentilz en 1844 représentant le complexe de l'Alamo depuis le sud. Les casernes basses, la chapelle et la palissade en bois les reliant sont au premier plan.
Les Texians chassèrent toutes les troupes mexicaines stationnées au Texas. Le dernier groupe mexicain dans la région commandé par le beau-frère de Santa Anna, le général Martín Perfecto de Cos, se rendit le 9 décembre après le siège de Béxar. À ce moment, l'armée texiane était dominée par les nouveaux immigrés dans la région, essentiellement des aventuriers venant des États-Unis. De nombreux colons mexicains qui avaient participé aux combats n'étaient pas préparés à une longue campagne et rentrèrent chez eux. Ulcéré par ce qu'il considérait être une ingérence américaine dans les affaires mexicaines, Santa Anna délivra une résolution qualifiant les étrangers combattant au Texas de flibustiers. Le texte interdisait de fait la capture de prisonniers de guerre et les Américains capturés étaient immédiatement exécutés. Santa Anna réitéra ce message dans une lettre adressée au président américain Andrew Jackson. Cette lettre ne fut pas distribuée à grande échelle et il est probable que la plupart des recrues américaines au Texas ne savaient pas que les Mexicains ne feraient pas de prisonniers.
Lorsque les troupes mexicaines quittèrent San Antonio de Bexar (aujourd'hui San Antonio aux États-Unis), les soldats texians établirent une garnison à la mission Alamo, un ancien avant-poste religieux espagnol qui avait été transformé en forteresse improvisée. Décrit par Santa Anna comme une fortification irrégulière en valant à peine le nom, l'Alamo avait été conçu pour repousser les attaques des tribus amérindiennes et non une armée équipée de canons. Le complexe se composait d'une grande place centrale qui était bordée dans le coin sud-est par une chapelle et à l'ouest par un bâtiment à un étage appelé les casernes basses. Une palissade en bois s'étendait entre ces deux bâtiments. Les casernes hautes à deux étages s'étendaient au nord de la chapelle et des enclos pour les chevaux et le bétail étaient situés à l'arrière. Ces différents bâtiments étaient reliés par des murs qui mesuraient au moins 84 cm d'épaisseur et étaient hauts d'entre 2,7 et 3,7 m.
Comme il n'y avait pas d'embrasures dans les murs, l'ingénieur texian Green B. Jameson avait fait construire des passerelles pour que les défenseurs puissent tirer au-dessus des murs ; cette méthode exposait néanmoins le haut du corps du tireur. Les forces mexicaines avaient abandonné 19 canons et Jameson les déploya le long des murs. Les volontaires américains de Nouvelle-Orléans avaient amené avec eux un puissant canon de 18 livres et Jameson l'installa dans le coin sud-ouest du complexe. Il se vanta auprès du commandant texian Samuel Houston que les Texians pourraient écraser à plate couture une armée dix fois plus nombreuse avec ces canons.
La garnison texiane manquait cruellement d'hommes et de ravitaillement et il restait moins de 100 soldats le 6 janvier 1836. Le colonel James C. Neill, le commandant de l'Alamo, écrivit au gouvernement provisoire : s’il n’y a jamais eu un dollar ici, je n'en ai pas connaissance. Neill demanda l'envoi de renforts et de ravitaillement en insistant sur le fait que la garnison serait probablement incapable de résister à un siège de plus de quatre jours. Le gouvernement texian était en plein chaos et était incapable de fournir un soutien. Quatre personnes différentes revendiquaient le commandement suprême de l'armée et le 14 janvier, Neill demanda à l'un d'eux, Samuel Houston, de l'aider à rassembler des munitions, du ravitaillement et des vêtements.
Ne pouvait pas détacher suffisamment d'hommes pour réaliser une défense efficace. Il chargea le colonel James Bowie avec 30 hommes de retirer l'artillerie de l'Alamo et de détruire le complexe. Bowie était incapable de déplacer les pièces d'artillerie car la garnison de l'Alamo n'avait pas les animaux de trait nécessaires et Neill persuada rapidement Bowie de l'importance stratégique de la position. Dans une lettre au gouverneur Henry Smith, Bowie avança que le salut du Texas dépend en grande partie du fait de garder Béxar hors des mains de l'ennemi. Il sert de piquet de garde frontalier et s'il était en possession de Santa Anna, il n'y a aucune place-forte pour l'empêcher de poursuivre sa marche vers la Sabine.
La lettre à Smith se terminait par, le colonel Neill et moi-même avons solennellement décidé que nous préférions mourir dans ces tranchées plutôt que de l'abandonner à l'ennemi. Bowie écrivit également au gouvernement provisoire pour demander des hommes, de l'argent, des fusils et de la poudre à canon. Peu de renforts furent accordés ; l'officier de cavalerie William Travis arriva à Béxar avec 30 hommes le 3 février. Cinq jours plus tard, un petit groupe de volontaires arriva sur place dont le célèbre pionnier et ancien congressiste du Tennessee, Davy Crocket
Le 11 février, Neill quitta l'Alamo, probablement pour recruter des renforts et rassembler du ravitaillement. Il transféra son commandement à Travis, l'officier le plus gradé de la garnison. Les volontaires représentaient la plus grande partie de la garnison et ils étaient réticents à accepter Travis comme leur commandant. Bowie, qui avait une réputation de combattant féroce fut élu par ses hommes. Bowie célébra cela en s'enivrant et il causa un certain chaos à Béxar en harcelant les habitants et en libérant les prisonniers de la prison. Pour apaiser le ressentiment, Bowie accepta de partager le commandement avec Travis.
Alors que les Texians luttaient pour trouver des hommes et du ravitaillement, Santa Anna continua de rassembler des forces à San Luis Potosí et à la fin de l'année 1835, son armée comptait 6 019 soldats. Plutôt que d'avancer le long de la côte, où ses troupes pouvaient facilement être renforcées et ravitaillées par voie maritime, Santa Anna ordonna à son armée d'avancer directement sur Béxar, le centre politique du Texas et le site de la défaite de Cos. L'armée commença sa marche vers le nord à la fin du mois de décembre. Les officiers profitèrent de ce long trajet pour entraîner leurs hommes. La plupart des nouvelles recrues ne savaient pas utiliser le viseur de leurs armes et beaucoup refusaient de tirer en raison du fort recul.
La progression était lente. Il n'y avait pas suffisamment de mulets pour transporter tout le ravitaillement et leurs propriétaires, tous civils, quittaient la colonne quand leur paiement prit du retard. Le grand nombre de civils, femmes et enfants, qui accompagnaient l'armée consommait les provisions déjà rares et les soldats furent rapidement réduits à des rations partielles. Le 12 février, ils franchirent le Río Grande. La progression fut également entravée par les conditions climatiques ; environ 40 cm de neige tombèrent le 13 février et la région connut des records de froid. L'hypothermie, la dysenterie et les raids des Comanches firent de nombreuses victimes chez les soldats mexicains.
Le 21 février, Santa Anna et son avant-garde arrivèrent au bord du fleuve Medina à 40 km de Béxar. Ignorant la proximité de l'armée mexicaine, la plus grande partie de la garnison de l'Alamo participa à une fête avec les habitants de Béxar. Ayant appris l'organisation de la fête, Santa Anna ordonna au général Joaquín Ramírez y Sesma de s'emparer immédiatement de la forteresse non-défendue mais des pluies soudaines empêchèrent le raid.
Dans les premières heures du 23 février, les résidents commencèrent à fuir Béxar du fait de l'arrivée imminente de l'armée mexicaine. Non convaincu par les rapports, Travis envoya un soldat dans le clocher de la cathédrale de San Fernando, le point le plus élevé de la ville pour surveiller les environs. Plusieurs heures après, les éclaireurs texians rapportèrent la présence de troupes mexicaines à 2,5 km à l'écart de la ville. Peu de dispositions avaient été prises en vue d'un potentiel siège. Un groupe de Texians rassembla du bétail dans le fort et d'autres récupérèrent de la nourriture dans les maisons abandonnées. Plusieurs membres de la garnison qui vivaient dans la ville emmenèrent leurs familles avec eux dans la forteresse. Parmi eux figuraient Almaron Dickinson qui fit rentrer son épouse Susanna et leur fille Angelina ; Bowie, qui était accompagné par les femmes de ses cousins décédés, Gertrudis Navarro et Juana Navarro Alsbury et le jeune fils d'Alsbury; et Gregorio Esparza, dont la famille rentra dans la chapelle de l'Alamo par une fenêtre après l'arrivée de l'armée mexicaine. D'autres membres de la garnison ne revinrent pas dans le fort ; la plupart des hommes travaillant à l'extérieur de Béxar n'essayèrent pas de traverser les lignes mexicaines.
Le 3 mars, environ 1 000 soldats mexicains entrèrent dans Béxar. L'armée mexicaine célébra bruyamment pendant l'après-midi pour honorer leurs renforts et pour saluer la victoire du général José de-Urrea face au colonel texian Frank W. Johnson lors de la bataille de San Patricio le 27 février. La plupart des Texians dans le fort considéraient que Sesma commandait les forces mexicaines durant le siège et ils attribuèrent à tort les célébrations à l'arrivée de Santa Anna. Les renforts portèrent les effectifs des soldats mexicains à Béxar à presque 3 100 hommes.
L'arrivée des renforts mexicains poussa Travis à envoyer trois hommes, dont Davy Crockett, pour chercher la force de Fannin qu'il croyait toujours en route. Les éclaireurs repérèrent un important groupe de Texians campant à 32 km de l'Alamo. Lindley réalisa que 50 de ces hommes venaient de Goliad après la mission avortée de Fannin et les autres avaient quitté Gonzales plusieurs jours auparavant. Juste avant l'aube du 4 mars, un groupe de Texians parvint à percer les lignes mexicaines et à entrer dans le fort mais les soldats mexicains repoussèrent une autre tentative.
Préparatifs de l'assaut
Le 4 mars, le lendemain de l'arrivée de ses renforts, Santa Anna proposa un assaut contre le fort. Beaucoup de ses officiers recommandèrent d'attendre l'arrivée de deux canons de 12 livres prévue le 7 mars. Dans la soirée, une habitante locale, probablement la cousine par alliance de Bowie, Juana Navarro Alsbury, approcha Santa Anna pour négocier la reddition des défenseurs de l'Alamo. Selon de nombreux historiens, cette rencontre accrut probablement l'impatience de Santa Anna ; comme le nota l'historien Timothy Todish, il y aurait eu peu de gloire à une victoire sans effusion de sang. Le lendemain matin, Santa Anna annonça à ses officiers que l'assaut aurait lieu le 6 mars. Il s'arrangea pour que les soldats originaires de Béxar ne soient pas déployés en première ligne pour qu'ils ne soient pas forcés de combattre leurs propres familles.
D'après un récit, Travis rassembla ses hommes le 5 mars et leur expliqua qu'une attaque était imminente et que l'armée mexicaine l'emporterait.
Santa Anna posta une compagnie à l'est de l'Alamo sur la route de Gonzales. Almonte et 800 dragons furent déployés sur la route de Goliad. Tout au long du siège, ces villes avaient reçu de nombreux messages envoyés par Travis pour demander des renforts et du ravitaillement. La plus célèbre de ces missives, écrite le 24 février, était adressées To the People of Texas & All Americans in the World (au peuple du Texas et à tous les Américains du monde). Selon l'historienne Mary Deborah Petite, la lettre est considérée par beaucoup comme l'un des chefs-d'œuvre du patriotisme américain. Des copies de la lettre furent distribuées dans tout le Texas et furent finalement réimprimées dans tous les États-Unis et une grande partie de l'Europe. À la fin du premier jour de siège, les troupes de Santa Anna furent renforcées par 600 hommes menés par le général Joaquín Ramírez y Sesma qui portèrent les effectifs de l'armée mexicaine à 2 000 hommes.
Alors que les nouvelles du siège se répandaient dans tout le Texas, de possibles renforts se rassemblèrent à Gonzales. Ils espéraient rejoindre le colonel James Fannin qui devait arriver de Goliad avec sa garnison. Le 26 février, après des jours d'hésitation, Fannin rassembla 320 hommes, quatre canons et plusieurs chariots de ravitaillement pour avancer vers le fort situé à 140 km ; l'expédition fit cependant demi-tour après seulement 1,6 km. Fannin blâma la retraite sur ses officiers ; ceux-ci et ses hommes l'accusèrent en retour d'avoir abandonné la mission.
Les Texians rassemblés à Gonzales ignoraient le repli de Fannin à Goliad et beaucoup continuèrent d'attendre son arrivée. Inquiet du retard, Travis ordonna le 27 février à Samuel G. Bastian de se rendre à Gonzales « pour hâter les renforts. Selon l'historien Thomas Ricks Lindley, Bastian rencontra la compagnie du lieutenant George C. Kimble et le messager de Travis à Gonzales, Albert Martin, qui en avait assez d'attendre Fannin. Une patrouille mexicaine les attaqua et tua quatre hommes dont Bastian. Alors que les 32 survivants approchaient du fort dans la soirée, ils furent pris pour cible par les défenseurs qui croyaient qu'ils étaient des soldats mexicains. Un homme fut blessé et ses jurons en anglais convainquirent les Texians d'ouvrir les portes.
Le 3 mars, environ 1 000 soldats mexicains entrèrent dans Béxar. L'armée mexicaine célébra bruyamment pendant l'après-midi pour honorer leurs renforts et pour saluer la victoire du général José de-Urrea face au colonel texian Frank W. Johnson lors de la bataille de San Patricio le 27 février. La plupart des Texians dans le fort considéraient que Sesma commandait les forces mexicaines durant le siège et ils attribuèrent à tort les célébrations à l'arrivée de Santa Anna. Les renforts portèrent les effectifs des soldats mexicains à Béxar à presque 3 100 hommes.
L'arrivée des renforts mexicains poussa Travis à envoyer trois hommes, dont Davy Crockett, pour chercher la force de Fannin qu'il croyait toujours en route. Les éclaireurs repérèrent un important groupe de Texians campant à 32 km de l'Alamo. Lindley réalisa que 50 de ces hommes venaient de Goliad après la mission avortée de Fannin et les autres avaient quitté Gonzales plusieurs jours auparavant. Juste avant l'aube du 4 mars, un groupe de Texians parvint à percer les lignes mexicaines et à entrer dans le fort mais les soldats mexicains repoussèrent une autre tentative.
Préparatifs de l'assaut
Le 4 mars, le lendemain de l'arrivée de ses renforts, Santa Anna proposa un assaut contre le fort. Beaucoup de ses officiers recommandèrent d'attendre l'arrivée de deux canons de 12 livres prévue le 7 mars. Dans la soirée, une habitante locale, probablement la cousine par alliance de Bowie, Juana Navarro Alsbury, approcha Santa Anna pour négocier la reddition des défenseurs de l'Alamo. Selon de nombreux historiens, cette rencontre accrut probablement l'impatience de Santa Anna ; comme le nota l'historien Timothy Todish, il y aurait eu peu de gloire à une victoire sans effusion de sang. Le lendemain matin, Santa Anna annonça à ses officiers que l'assaut aurait lieu le 6 mars. Il s'arrangea pour que les soldats originaires de Béxar ne soient pas déployés en première ligne pour qu'ils ne soient pas forcés de combattre leurs propres familles.
D'après un récit, Travis rassembla ses hommes le 5 mars et leur expliqua qu'une attaque était imminente et que l'armée mexicaine l'emporterait.
Il aurait tracé une ligne dans le sable et demandé que ceux qui souhaitaient mourir pour la cause texiane la franchissent pour se tenir à ses côtés ; un seul homme (Louis Rose) aurait refus. Pour la plupart des historiens, cet événement est une légende qui n'est soutenue par aucune source primaire ; le récit apparut plusieurs décennies après la bataille dans un rapport de troisième main. Travis aurait cependant, à un certain moment avant l'assaut final, rassemblé ses hommes pour les informer de la situation et leur donner une chance de quitter le fort. Susannah Dickinson se rappela que Travis annonça que tout homme désirant s'échapper se fasse connaître et qu'il quitte les rangs.
Le dernier départ documenté d'un Texian du fort fut James Allen, une estafette qui partit avec des messages personnels de Travis et d'autres défenseurs le 5 mars.
Combat à l’extérieur
À 10 h le 5 mars, l'artillerie mexicaine cessa son bombardement. Comme Santa Anna l'avait anticipé, les Texians épuisés profitèrent de leur première nuit de sommeil ininterrompue depuis le début du siège. Juste après minuit, plus de 2 000 soldats mexicains commencèrent à se préparer pour l'assaut final. 1 800 hommes furent répartis en quatre colonnes commandées par les colonels Martín Perfecto de Cos, Francisco Duque, José María Romero et Juan Morales. Les vétérans furent positionnés sur les extérieurs des colonnes pour mieux contrôler les nouvelles recrues et les conscrits au milieu. 500 cavaliers mexicains furent positionnés autour de l'Alamo pour empêcher la fuite des soldats texians ou mexicains. Santa Anna resta dans le camp avec 400 soldats en réserve. Malgré le froid mordant, les soldats reçurent l'ordre de ne pas porter de manteaux qui pourraient limiter leurs mouvements. Les nuages dissimulaient la Lune et donc les mouvements des troupes.
Déploiement mexicain initial
Commandant Troupes Équipements
Cos 350 10 échelles
Duque/Castrillón 400 10 échelles
Romero 400 6 échelles
Morales 125 2 échelles
Sesma 500 cavaliers
Santa Anna 400 réserves
À 5 h 30, les soldats avancèrent silencieusement. Cos et ses hommes approchèrent le coin nord-ouest de l'Alamo tandis que Duque menait ses hommes depuis le nord-ouest vers une brèche réparée dans le mur nord du fort. La colonne commandée par Romero marcha vers le mur est et la colonne de Morales progressa en direction du bas parapet à côté de la chapelle.
Les trois sentinelles texianes stationnées à l'extérieur des murs furent tuées dans leur sommeil, ce qui permit aux soldats mexicains d'approcher des murs sans avoir été repérés. À ce moment, le silence fut rompu par les cris de ¡Viva Santa Anna ! Et le son des clairons. Le bruit réveilla les Texians et la plupart des non-combattants se réfugia dans la sacristie de l'église. Travis se rua à son poste en hurlant Courage, les gars, les Mexicains nous attaquent et nous les enverrons en enfer! Et ¡No rendirse, muchachos ! (On ne se rend pas les gars ! alors qu'il passait à côté d'un groupe de Tejanos (Texans de culture hispanique).
Au début de l'assaut, les troupes mexicaines étaient désavantagées car seuls les premiers rangs des colonnes pouvaient tirer en sécurité. Inconscient des dangers, les recrues inexpérimentées dans les rangs tirèrent au hasard et blessèrent ou tuèrent les hommes devant eux. La grande concentration de troupes faisait une cible parfaite pour l'artillerie texiane. N'ayant pas de boîte à mitraille, les Texians remplirent leurs canons avec toutes les pièces métalliques qu'ils pouvaient trouver dont des charnières de portes, des clous et des fers à cheval découpés. Selon le journal de José Enrique de la Peña, une seule salve de canon élimina la moitié de la compagnie de chasseurs de Toluca. Duque fut touché à la cuisse et tomba de cheval avant d'être presque piétiné par ses propres hommes. Le général Manuel Fernández Castrillón le remplaça au commandement de sa colonne.
Manuel Fernández Castrillón (1780-1836
Même si certains soldats des premiers rangs mexicains vacillaient, les soldats de l'arrière les poussaient vers l'avant. Alors que les troupes se massaient contre les murs, les Texians furent obligés de se pencher par-dessus le parapet pour tirer et s'exposaient ainsi aux tirs mexicains. Travis fut l'un des premiers défenseurs à être tué ; il fut abattu alors qu'il tirait sur les soldats en contrebas mais une source indique qu'il sortit son sabre et tua un officier mexicain avait de succomber à ses blessures. Les Mexicains posèrent des échelles sur les murs mais les quelques soldats qui parvinrent à escalader les murailles furent rapidement tués ou repoussés. Les Texians avaient cependant de plus en plus de mal à recharger leurs fusils tout en repoussant les soldats escaladant les murs.
Les Mexicains se replièrent et se regroupèrent mais leur second assaut fut repoussé. Quinze minutes après le début de l'affrontement, ils attaquèrent une troisième fois. Durant cet assaut, la colonne de Romero, progressant vers le mur est, fut exposée aux tirs des canons texians et passa plus au nord où elle se mélangea avec la seconde colonne. La colonne de Cos, également exposée aux tirs depuis le mur occidental, dévia également vers le nord. Lorsque Santa Anna vit le gros de son armée massée contre le mur nord, il craignit une déroute ; paniqué, il envoya ses réserves dans la même zone. Les soldats mexicains les plus proches du mur nord réalisèrent que la muraille improvisée présentait de nombreux trous et prises. L'un des premiers à escalader l'obstacle de 3,7 m de haut était le général Juan Valentín Amador ; il parvint à ouvrir la poterne du mur nord, ce qui permit aux soldats mexicains de se ruer à l'intérieur du complexe. D'autres passèrent par les embrasures des canons du mur occidental qui étaient peu défendues. Alors que les défenseurs abandonnaient le mur nord et l'extrémité nord du mur ouest, les artilleurs texians de la partie sud tournèrent leurs canons vers le nord et tirèrent sur les Mexicains venant de cette direction. La partie sud était alors laissée sans protection et en quelques minutes, les soldats mexicains avaient escaladé les murs et tué les artilleurs ; ils prirent ainsi le canon de 18 livres du fort. À ce moment, les hommes de Romero s'étaient emparés du mur oriental du complexe et se ruaient à travers l'enclos à bétail.
Combat à l'intérieur
Comme prévu avant la bataille, la plupart des Texians se replièrent vers les casernes et la chapelle. Des trous avaient été percés dans les murs pour pouvoir tirer sur les assaillants. Ne pouvant pas rejoindre les casernes, les Texians stationnés le long du mur occidental s'enfuirent vers l'ouest en direction du fleuve San Antonio. Lorsque la cavalerie chargea, les Texians se mirent à couvert dans un fossé. Sesma fut obligé d'envoyer des renforts et les Texians furent finalement tués. Sesma rapporta que cet affrontement impliqua 50 Texians mais Edmondson considère que ce nombre est exagéré.
Les défenseurs dans l'enclos à bétail se replièrent dans le corral des chevaux. Après avoir déchargé ses fusils, le petit groupe escalada un mur, contourna l'arrière de la chapelle et essaya de s'enfuir dans la plaine à l'est qui semblait vide. Alors que la cavalerie mexicaine attaquait le groupe, Almaron Dickinson tourna un canon et causa probablement des victimes chez les cavaliers. Les Texians qui tentaient de s'échapper furent cependant tous tués.
Le dernier groupe de Texians restant à l'extérieur était composé de Crockett et de ses hommes qui défendaient le petit mur devant l'église. N'ayant pas le temps de recharger leurs armes, ils utilisaient leurs fusils comme des massues et se battaient avec des couteaux. Après une salve de fusils et une charge mexicaine à la baïonnette, les survivants du groupe se replièrent dans l'église. Les Mexicains contrôlaient à présent les murs extérieurs et l'intérieur du fort à l'exception de l'église et des pièces le long des murs ouest et est. Les soldats mexicains repérèrent un drapeau texian flottant sur le toit d'un bâtiment et quatre d'entre-eux furent tués avant que le drapeau du Mexique ne soit installé à sa place.
Façade de l'église de l'Alamo en 1854.
De nombreux défenseurs s'étaient abrités dans les salles fortifiées des casernes et dans la confusion les Texians n'avaient pas encloué leurs canons avant de se replier. Les soldats mexicains les réutilisèrent contre les casernes. À chaque porte détruite, les soldats mexicains tiraient une salve de fusils dans la pièce sombre avant de charger pour un combat au corps-à-corps.
Trop malade pour participer aux combats, Bowie mourut probablement dans son lit. Les témoins oculaires donnent des comptes-rendus divergents sur sa mort. Certains témoins affirmèrent qu'ils avaient vu plusieurs soldats mexicains entrer dans la chambre de Bowie, le frapper avec leurs baïonnettes avant de le tirer vivant à l'extérieur. D'autres avancèrent que Bowie se serait suicidé ou qu'il fut achevé dans son lit. Selon l'historien Wallace Chariton, la version la plus populaire et probablement la plus juste est que Bowie est mort dans son lit, adossé au mur en utilisant ses pistolets et son célèbre couteau. Les deux premiers Mexicains qui entrèrent dans la chambre furent abattus par ses pistolets et Bowie en tua un ou deux autres avec son couteau avant d'être poignardé à plusieurs reprises par les baïonnettes mexicaines.
Les derniers Texians à mourir furent les 11 artilleurs des deux canons de 12 livres dans la chapelle. Un boulet du canon de 18 livres pulvérisa les barricades devant l'église et les soldats mexicains entrèrent dans le bâtiment après une première salve de leurs mousquets. Les hommes de Dickinson ripostèrent avec leurs canons situés dans l'abside contre les soldats se ruant par la porte. N'ayant pas le temps de recharger, les Texians attrapèrent leurs fusils et tirèrent avant d'être poignardés à mort. Robert Evans, le responsable du matériel, avait été chargé de ne pas laisser la poudre tomber entre les mains des Mexicains. Blessé, il rampa vers le dépôt de munitions mais fut tué par une balle de fusil et sa torche tomba à quelques centimètres de la poudre. S'il avait réussi, la déflagration aurait certainement détruit l'église et tué toutes les personnes présentes y compris les femmes et les enfants cachés dans la sacristie.
Alors que les soldats approchaient de la sacristie, l'un des jeunes fils d'Anthony Wolf se leva pour se recouvrir d'une couverture. Dans la pénombre, les Mexicains le prirent pour un adulte et le tuèrent. Le dernier Texian à mourir lors de la bataille fut peut-être Jacob Walker qui tenta de se dissimuler derrière Susannah Dickinson et fut poignardé en face des femmes. Un autre Texian, Brigido Guerrero, s'était également réfugié dans la sacristie. Guerrero, un soldat mexicain qui avait déserté en décembre 1835, fut épargné après avoir convaincu les soldats qu'il avait été fait prisonnier.
À 6 h 30, la bataille était terminée. Les soldats mexicains inspectèrent chaque corps et poignardèrent tous ceux qui bougeaient. Même si tous les Texians étaient morts, les soldats mexicains continuaient de tirer et certains furent tués dans la confusion. Les généraux mexicains furent incapables d'arrêter la soif de sang de leurs hommes et appelèrent Santa Anna à l'aide. Même si le général arriva, les violences continuèrent et les clairons reçurent l'ordre de sonner la retraite. Durant 15 minutes, les soldats continuèrent néanmoins de tirer dans les corps des soldats tués.
Conséquences Pertes
Selon de nombreux comptes-rendus de la bataille, entre cinq et sept Texians se seraient rendus. Furieux que ses ordres aient été ignorés, Santa Anna demanda l'exécution immédiate des survivants. Dans les semaines qui suivirent, des rumeurs avancèrent que Crockett faisait partie des soldats s'étant rendus. Ben, un ancien esclave africain qui travaillait comme cuisinier pour l'un des officiers de Santa, maintint cependant que le corps de Crockett fut retrouvé entouré de pas moins de seize cadavres mexicains. Les historiens sont en désaccord sur les circonstances de sa mort.
Santa Anna aurait déclaré au capitaine Fernando Urizza que la bataille fut tout sauf une mince affaire. Un autre officier remarqua alors qu'avec une autre victoire comme celle-ci, nous irons tous en enfer. Dans son premier rapport, Santa Anna affirma que 600 Texians avaient été tués contre seulement 70 tués et 300 blessés du côté mexicain. Son secrétaire, Ramón Martínez Caro, contesta par la suite ce compte-rendu. D'autres sources estiment qu'entre 60 et 200 soldats mexicains furent tués et entre 250 et 300 blessés. La plupart des historiens évaluent que les Mexicains perdirent entre 400 et 600 hommes (tués et blessés). Cela représenterait environ un-tiers des soldats mexicains impliqués dans l'assaut final et Todish remarque que cela est un taux de perte absolument colossal. La plupart des témoins oculaires ont compté 182 corps de Texians. Certains historiens considèrent qu'au moins un Texian, Henry Warnell, était parvenu à s'échapper. Il mourut plusieurs mois après des blessures reçus pendant la bataille ou pendant sa fuite.
Caveau de la cathédrale de San Fernando qui renfermerait les cendres des défenseurs de l'Alamo.
Les soldats mexicains furent inhumés dans le cimetière local de Campo Santo.. Peu après la bataille, le colonel José Juan Sanchez Navarro proposa qu'un monument soit érigé en honneur des soldats mexicains tués au combat ; Cos rejeta l'idée.
Les corps des Texians furent empilés et brûlés. La seule exception fut pour le corps de Gregorio Esparza. Son frère Francisco, un officier de l'armée de Santa Anna, obtint l'autorisation de donner une sépulture digne à Gregorio. Les cendres furent laissées sur place jusqu'en février 1837, lorsque Juan Seguín revint à Béxar pour examiner les restes. Un simple cercueil portant les noms Travis, Crockett et Bowie fut rempli avec les cendres des bûchers funéraires. Selon un article du 28 mars 1837 du journal Telegraph and Texas Register, Seguín enterra le cercueil sous un bosquet de pêchers. L'emplacement ne fut pas marqué et est aujourd'hui inconnu. Seguín avance par la suite qu'il avait placé le cercueil en face de l'autel de la cathédrale de San Fernando. En juillet 1936, un cercueil fut exhumé à cet endroit mais selon l'historien Wallace Chariton, il est peu probable qu'il s'agisse des restes des défenseurs de l'Alamo. Des fragments d'uniformes furent retrouvés à l'intérieur mais on sait que les défenseurs n'en portaient pas.
Survivants texians
Susanna Dickinson survécut à la bataille de fort Alamo et fut envoyée annoncer la défaite texiane
Afin de convaincre les autres esclaves au Texas de soutenir le gouvernement mexicain contre la révolte texiane, Santa Anna épargna la vie de l'esclave de Travis, Joe. Le lendemain de la bataille, il interrogea individuellement chaque non-combattant. Impressionné par Susanna Dickinson, Santa Anna offrit d'adopter sa fille Angelina pour qu'elle soit éduquée à Mexico. Dickinson refusa l'offre qui ne fut pas proposée à Juana Navarro Albury pour son fils qui avait à peu près le même âge. Chaque femme reçut une couverture et deux pesos d'argent. Alsbury et les autres femmes tejanos furent autorisées à rentrer dans leurs maisons de Béxar ; Dickinson, sa fille et Joe furent envoyées à Gonzales avec Ben. Ils furent encouragés à raconter la bataille et à informer le reste des forces texianes que l'armée de Santa Anna était imbattable.
Impact sur la révolution
Durant le siège, les délégués nouvellement élus du Texas se regroupèrent à la Convention de 1836. Le 2 mars, les délégués proclamèrent l'indépendance pour former la république du Texas. Quatre jours plus tard, les représentants reçurent la dépêche que Travis avait écrite le 3 mars pour avertir de sa situation désespérée. Ignorant que le fort était tombé, Robert Potter demanda que la convention soit ajournée et que ses participants se mettent immédiatement en marche pour secourir l'Alamo. Samuel Houston convainquit les délégués de rester à Washington-on-the-Brazos pour rédiger une constitution. Après avoir été nommé commandant unique de toutes les forces texianes, Houston se rendit à Gonzales pour prendre le commandement des 400 volontaires qui attendaient toujours que Fannin les mènent à Alamo.
Quelques heures après l'arrivée de Houston le 11 mars, deux hommes arrivèrent et annoncèrent la chute de l'Alamo et la mort de tous les Texians. Espérant éviter une panique, Houston arrêta les hommes en les accusant d'espionnage. Ils furent libérés quelques heures plus tard quand Susannah Dickinson et Joe arrivèrent à Gonzales et confirmèrent les informations. Réalisant que l'armée mexicaine avancerait rapidement dans le reste du Texas, Houston conseilla à tous les habitants de la zone d'évacuer et ordonna le repli de son armée. Cela causa une panique et un exode massif vers l'est auquel participa également les membres du nouveau gouvernement.
Malgré ses pertes à Alamo, l'armée mexicaine au Texas comptait presque six fois plus d'hommes que l'armée texiane. Santa Anna considérait que la connaissance de ce déséquilibre et du destin des soldats à Alamo permettraient d'étouffer la révolte et pousseraient les soldats texians à quitter rapidement le territoire. Les nouvelles de la chute de l'Alamo eurent néanmoins l'effet inverse et les hommes affluèrent dans l'armée texiane. Le New York Post écrivit que si Santa Anna avait traité les vaincus avec modération et générosité, il aurait été difficile voire impossible de réveiller la sympathie générale pour le peuple du Texas qui encourage à présent tant d'esprits ardents et aventureux à se porter au secours de leurs frères.
Ayant appris la retraite de Samuel Houston, Santa Anna savait qu'il devait agir rapidement avant que Houston ne puisse rassembler une armée suffisamment importante pour le vaincre. Il divisa ses troupes en trois groupes commandés par Morales, Gaona et lui-même. Il ordonna à Morales de mener 1 000 hommes vers le sud pour restaurer l'ordre dans les villes et villages de la région et envoya Gaona au nord avec 800 hommes vers Mina (actuel Bastrop) pour couper la retraite vers l'est de l'armée texiane. Santa Anna rassembla son artillerie et 700 soldats pour accompagner Gaona vers le nord.
L'après-midi du 21 avril, l'armée texiane attaqua le camp de Santa Anna près de Lynchburg Ferry. L'armée mexicaine fut prise par surprise et l'issue de la bataille de San Jacinto fut quasiment décidée au bout de 18 minutes. Durant les combats, de nombreux soldats texians crièrent à maintes reprises Remember the Alamo ! (Souvenez-vous de l'Alamo !). Santa Anna fut capturé le lendemain et aurait dit à Houston, Vous n'êtes pas né pour les choses ordinaires ; vous avez vaincu le Napoléon de l'ouest. Et il lui reste à présent à se montrer généreux envers le vaincu. Houston répondit, vous auriez dû vous en souvenir à l'Alamo. Santa Anna fut obligé de replier ses troupes du Texas, ce qui mit fin au contrôle mexicain de la province et donna une certaine légitimité à la nouvelle république.
Héritage
Cénotaphe des défenseurs de l'Alamo
Après la bataille, Santa Anna fut considéré alternativement comme un héros national ou un paria. Les vues mexicaines sur la bataille reflétaient souvent le point de vue dominant. Même si les journaux étaient initialement enthousiastes au sujet de la bataille, Santa Anna fut déshonoré par sa capture lors de la bataille de San Jacinto et son gouvernement fut renversé par José Justo Corro. Ainsi de nombreux comptes-rendus mexicains de la bataille furent rédigés par des hommes qui avaient été, ou qui devinrent, des opposants virulents. Petite et de nombreux autres historiens considèrent que certaines de ces histoires, comme l'exécution de Crockett, ont peut-être été inventées pour discréditer encore plus Santa Anna. Dans la mémoire mexicaine, la campagne du Texas, dont la bataille de fort Alamo, fut rapidement éclipsée par la guerre américano-mexicaine de 1846-1848.
À San Antonio de Béxar, la population à majorité tejano considérait que le complexe de l'Alamo était plus qu'un simple champ de la bataille car ils avaient profité des bénéfices de la mission et de l'hôpital qui se trouvaient dans le complexe. Du fait de l'augmentation de la population anglophone, le site devint plus connu pour la bataille et des tentatives furent entreprises pour préserver ce qui fut qualifié de Thermopyles américaines. Comme l'écrivit l'historienne Susan Schoelwer, la création de l'image d'Alamo a été une entreprise presque exclusivement américaine et l'accent fut essentiellement mis sur les défenseurs texians tandis que le rôle des soldats tejanos et les actions de l'armée mexicaine furent oubliés. Au début du XXe siècle, la législature du Texas acheta la propriété et confia la gestion de ce qui est aujourd'hui un sanctuaire officiel de l'État à l'association des Daughters of the Republic of Texas (Filles de la République du Texas). En face de l'église, au centre de l'Alamo Plaza, se trouve un cénotaphe dessiné par Pompeo Coppini pour commémorer les Texians et les Tejanos morts durant la bataille. Selon Bill Groneman, Alamo est devenu le site le plus touristique du Texas.
La chapelle de l'Alamo qui se trouve aujourd'hui dans le centre-ville de San Antonio au Texas.
Les premiers récits anglophones de la bataille furent rédigés et publiés par la Texas Ranger Division et l'historien amateur John Henry Brown. La bataille fut ensuite relatée dans The Fall of the Alamo (la Chute de l'Alamo) de Reuben Potter publié dans The Magazine of American History en 1878. Potter basa son ouvrage sur des entretiens avec de nombreux soldats mexicains ayant participé à la bataille. Le premier livre non-fictionnel couvrant la bataille, The Alamo de John Myers Myers fut publié en 1948. Depuis lors, la bataille a été représentée dans de nombreux ouvrages historiques.
Selon Todish, il y a peu de doute sur le fait que la plupart des Américains ont probablement formé un grand nombre de leurs opinions sur ce qui s'est passé à Alamo non des livres, mais à partir des différents films réalisés sur la bataille. Le premier récit cinématographique de la bataille fut The Immortal Alamo de William F. Haddock en 1911. L'affrontement fut popularisé lors de sa représentation dans la série Davy Crockett diffusée dans les années 1950 et qui s'appuyait largement sur les légendes de la bataille. Quelques années plus tard, John Wayne réalisa et joua dans l'une des versions cinématographiques les plus connues bien qu'à la justesse historique douteuse, Alamo de 1960. Un autre film, également appelé Alamo, sortit en 2004 et est considéré comme plus fidèle aux événements réels que les autres versions cinématographiques.
De nombreux musiciens ont été inspirés par la bataille. La Ballade de Davy Crockett de Tennessee Ernie Ford resta 16 semaines dans le palmarès country américain en 1955. Marty Robbins enregistra une version de la chanson The Ballad of the Alamo en 1960 qui passa 13 semaines dans le hit-parade. La chanson Remember the Alamo de Jane Bowers fut reprise par de nombreux artistes dont Johnny Cash et Donovan.
Le massacre de Wounded Knee
Fosse commune avec des Lakota morts après le massacre de Wounded Knee
Le massacre de Wounded Knee est une opération militaire qui s'est déroulée aux États-Unis d'Amérique, dans le Dakota du Sud, le 29 décembre 1890. Entre 300 et 350 Amérindiens de la tribu Lakota Miniconjou (dont plusieurs dizaines de femmes et des enfants) ont été tués par l'armée des États-Unis.
Cinq cents soldats du 7e régiment de cavalerie des États-Unis, appuyés par quatre mitrailleuses Hotchkiss, ont encerclé un campement d'Indiens Lakota avec l'ordre de les convoyer en train vers Omaha dans le Nebraska. Le commandant du 7e avait reçu l'ordre de procéder à un désarmement préalable.
Il existe différentes versions du massacre mais les historiens s’accordent sur le fait que les tirs ont commencé pendant le désarmement des Indiens. Un coup de fusil a retenti et les Indiens, désarmés et encerclés, ont été mitraillés. Au total 26 soldats de la cavalerie ainsi que 153 Indiens Sioux ont été tués, dont 62 femmes et enfants. Les cadavres indiens furent enterrés dans une fosse commune sur le lieu du massacre. D'autres Sioux sont morts de leurs blessures ultérieurement ainsi qu'un lieutenant de la cavalerie.
En février 1890, le gouvernement des États-Unis rompt un traité passé avec les Lakota en divisant la Grande réserve indienne Sioux de l'État du Dakota du Sud (qui englobait la plus grande partie de l'État) en cinq réserves dont la totalité est plus petite. Cela est réalisé pour satisfaire les intérêts des propriétaires de l'Est, conformément à la politique clairement affichée du gouvernement de rompre les relations tribales et d’obliger les Indiens à se conformer au mode de vie de l'homme blanc, pacifiquement si possible ou sinon par la force.
Une fois les réserves ajustées, les tribus sont séparées en unités familiales sur des parcelles de terrain de 320 acres, soit 130 hectares. En raison de la sécheresse, les récoltes de 1890 sont insuffisantes pour assurer l’alimentation des Sioux. Malheureusement pour les Indiens, le gouvernement a aussi réduit les rations de moitié, les Indiens étant jugés paresseux. Comme le bison a, de plus, été pratiquement exterminé de la plaine quelques années plus tôt, les Sioux se retrouvent en situation de famine.
La Danse des esprits (Ghost Dance.)
En 1890, Jack Wilson, un chef religieux amérindien connu sous le nom de Wovoka, déclare que, pendant l'éclipse totale de soleil du 1er janvier 1889, il a reçu la révélation qu'il est le Messie de son peuple. Le mouvement spirituel qu'il crée devient connu sous le nom de Danse des esprits (Ghost Dance), mélange syncrétique de spiritualisme paiute et de christianisme shaker. Bien que Wilson ait prédit la disparition des hommes blancs, il enseigne également que, jusqu'au jour du Jugement dernier, les Amérindiens doivent vivre en paix et ne pas refuser de travailler pour les Blancs.
Chez les Sioux, les deux premiers convertis à cette nouvelle religion sont Kicking Bear et Short Bull, de la réserve de Pine Ridge. Tous deux assurent que Wilson s'est mis en lévitation devant eux, mais ils interprètent différemment ses paroles. Ils rejettent la prétention de Wilson à être le Messie et croient que le Messie n'arrivera pas avant 1891. Ils refusent aussi le pacifisme de Wilson et estiment que des vêtements spéciaux, les chemises des esprits (ghost shirts), les protégeront des balles.
La Danse des esprits se propage rapidement chez les Sioux, démoralisés et affamés. Effrayés, les agents indiens demandent l'aide de l'armée. Bien qu'il semble qu'une majorité des Indiens de la réserve de Pine Ridge ait été convertie, le chef Sitting Bull n'en fait pas partie. Cependant, il garantit la liberté religieuse ; mais les fonctionnaires fédéraux interprètent cette tolérance comme un appui total, et le général Nelson Miles ordonne son arrestation. Quarante-trois policiers indiens essayent de l'arrêter le 15 décembre 1890 à l'agence de Standing Rock. Pour des raisons peu claires, une fusillade se déclenche et Sitting Bull est parmi les douze tués.
Quatre cents Hunkpapa Lakota fuient à la réserve indienne de Cheyenne River des Lakota Miniconjou. 38 Hunkpapa Lakota du village de Sitting Bull trouvent refuge dans le campement des Miniconjou de Big Foot dans la réserve de Cheyenne River. Miles ordonne aussitôt l'arrestation de Big Foot mais l'armée temporise, espérant que la réputation de pacifiste de ce dernier préviendra les hostilités. Quand les Hunkpapa arrivent, apeurés par la venue de nombreux soldats dans la réserve, les 300 Miniconjou décident d’abandonner leur village et de rejoindre le chef Red Cloud (qui ne fait pas partie du mouvement de la Danse des esprits) à l’agence de Pine Ridge.
Ignorant les intentions des Indiens, et craignant que la destination de Big Foot ne soit le bastion des adeptes de la Danse des esprits dans les Bad Lands, le général Miles déploie les 6e et 9e régiments de cavalerie pour bloquer les Minniconjou.
Canon Hotchkiss à Wounded Knee.
Le clan de Big Foot est intercepté par le major Samuel Whitside et environ 200 hommes du 7e de cavalerie (décimé à Little Big Horn par les Sioux 14 ans auparavant). Whitside transfère Big Foot qui souffre d'une sévère pneumonie vers une ambulance de campagne et escorte les Lakota à leur camp pour la nuit à Wounded Knee Creek. L'armée fournit aux Lakota des tentes et des rations. Les Indiens sont comptés : il y a dans le village 120 hommes et 230 femmes et enfants.
Le matin suivant, les Lakota trouvent face à eux le reste du régiment, avec son commandant, le colonel James W. Forsyth, arrivé pendant la nuit, ainsi qu'une batterie de canons Hotchkiss du 1er régiment d'artillerie. Les armes sont disposées sur une petite colline surplombant le campement. Forsyth informe Whitside que les Lakota doivent être transférés dans un camp militaire à Omaha dans le Nebraska.
Le massacre
Le chef Miniconjou Big Foot, abattu par un soldat, gît dans la neige.
La 7e de cavalerie a reçu l'ordre du commandant du département de la Platte, le général John Brooke, de désarmer le clan de Big Foot avant le transfert vers le Nebraska. La veille au soir, après avoir été escortés au camp et avoir été encerclés de toute part, les Lakota sont considérés comme des prisonniers virtuels. Forsyth choisit de ne pas essayer de les désarmer dans la soirée.
Au matin, les hommes Lakota sont rassemblés et informés qu'ils doivent remettre toutes leurs armes à feu. Les soldats, craignant que des armes restent cachées, commencent à fouiller les tentes, provoquant la colère des Lakota qui, selon l'armée, sont sous l'influence d'un chaman Miniconjou, Yellow Bird.
Lorsque les soldats tentent de désarmer un Lakota nommé Black Coyote, un coup de feu part. Une fusillade générale s’ensuit. La plupart des hommes Lakota, encerclés par les soldats, sont abattus. Les survivants se dégagent. C’est alors que les canons bombardent le village des femmes et des enfants.
On a longtemps prétendu que 146 Lakota avaient été tués ainsi que 25 soldats de la cavalerie des États-Unis qui comptait également 35 blessés, Big Foot figurant parmi les morts. En fait, l'armée américaine reconnaît aujourd'hui que c'est 300 à 350 Amérindiens qui périrent lors de ce « massacre », terme utilisé par le général Nelson A. Miles dans une lettre du 13 mars 1917 au commissaire aux affaires indiennes. Les soldats tirant de tous les côtés, on pense que certains d'entre eux ont été tués par leur propre régiment mais aucune enquête n'a permis de connaître la vérité. Le lieutenant James D. Mann, un des principaux responsables du tir, meurt de ses blessures dix-sept jours plus tard, le 15 janvier 1891, à Fort Riley dans le Kansas.
Conséquences
Lorsque la tempête de neige qui s'est abattue entre temps se calme, les militaires embauchent des civils pour enterrer dans une fosse commune les victimes Lakota : officiellement, 84 hommes et garçons, 44 femmes et 18 enfants. De plus, 7 Lakota meurent à l'hôpital de Pine Ridge des suites de leurs blessures.
Le colonel Forsyth, désavoué par le général Nelson Miles, est immédiatement relevé de son commandement. Une enquête militaire approfondie menée par Miles critique les dispositions tactiques prises par Forsyth tout en l'exonérant de sa responsabilité. Le secrétaire à la guerre rétablit alors Forsyth dans son commandement du 7e régiment de cavalerie. La cour juge que, pour la plupart, les soldats de la cavalerie ont essayé d'éviter les atteintes aux non-combattants. Néanmoins Miles continue à critiquer Forsyth qui, selon lui, a délibérément désobéi aux ordres. C’est du général Miles que vient l'opinion selon laquelle Wounded Knee est un massacre délibéré plutôt qu'un drame provoqué par des décisions malheureuses (l’opinion publique américaine étant alors généralement favorable à Forsyth).
Vingt médailles d'honneur » sont attribuées à des soldats du 7e de cavalerie pour leur conduite durant le massacre. Aujourd'hui encore, les Amérindiens réclament instamment qu'elles soient requalifiées en « médailles du déshonneur.
Beaucoup de non-Lakota vivant près des réserves interprètent la bataille comme la défaite d'un culte meurtrier, la Danse des Esprits, faisant l’amalgame entre les adeptes de ce culte et les Amérindiens en général.
Peu après le massacre, un jeune journaliste, L. Frank Baum (qui deviendra plus tard célèbre en tant qu'auteur du Magicien d'Oz) écrit dans l'Aberdeen Saturday Pioneer du samedi 3 janvier 1891 :
L'Aberdeen Saturday Pioneer a par le passé déclaré que notre sûreté dépendait de l'extermination des Indiens. Après leur avoir fait du tort pendant des siècles, nous devrions, afin de protéger notre civilisation, insister encore et débarrasser la terre de ces créatures indomptées et indomptables. De cela dépend la sécurité des colons et des soldats commandés par des incompétents. Autrement, nous pouvons nous attendre à ce que les années futures nous apportent autant de déboires avec les Peaux Rouges que les années passées.
Vers la fin du XXe siècle, les critiques se font plus vives. Beaucoup considèrent l’évènement comme une des plus grandes atrocités de l'histoire des États-Unis. Il est ainsi commémoré par la chanson engagée Bury My Heart at Wounded Knee (Enterre mon cœur à Wounded Knee), écrite par Buffy Sainte-Marie. Il est aussi le sujet d'un livre à succès de l'historien Dee Brown publié en 1971 (New York ; Holt, Rinehart & Winston) : Enterre mon cœur à Wounded Knee : la longue marche des Indiens vers la mort (Bury my Heart at Wounded Knee, an Indian History of the American West).
Dernier conflit armé avec les Amérindiens ?
Wounded Knee est généralement considéré comme l'évènement qui met fin à 400 ans de guerres indiennes. À strictement parler pourtant, le massacre n'est pas le dernier conflit entre les Amérindiens et l'armée des États-Unis. Une escarmouche a lieu à la Mission Drexel le lendemain du massacre de Wounded Knee, qui entraîne la mort d'un soldat de la cavalerie et en blesse six autres appartenant au 7e de cavalerie. Cet évènement à la Mission Drexel fut presque totalement éclipsé par le drame de la veille. Les danseurs Lakota qui ont été persuadés de se rendre préfèrent fuir en apprenant ce qui s'est passé à Wounded Knee. Ils brûlent plusieurs bâtiments de la mission puis attirent un escadron du 7e de cavalerie dans un guet-apens et le harcèlent jusqu'à l'arrivée des renforts du 9e régiment de cavalerie.