L'HISTOIRE DU FAR WEST

L'HISTOIRE DU FAR WEST

LE FAR WEST


FAITS HISTORIQUES

La bataille a été l'objet d'une commission d'enquête (à la demande de Reno lui-même) qui a examiné son comportement pendant les combats. Certains témoins civils ont affirmé qu'il était un lâche et qu'il était en état d'ébriété. La cour a disculpé Reno mais des personnalités comme Thomas Rosser ont continué à le mettre en cause. Le général Miles (devenu chef suprême de l'armée américaine) s'est aussi indigné du comportement de Reno qui n’a pas porté assistance aux hommes de Custer. Fusillade d'O.K. Corral

PHOTO 1.jpg
Reconstitution en 2008 de la fusillade, à Tombstone où se sont déroulés les événements.

La fusillade d'O.K. Corral est un affrontement qui s'est déroulé le mercredi 26 octobre 1881 dans la ville de Tombstone dans l'Arizona. Bien que seulement trois hommes aient été tués durant le combat, il est généralement considéré comme la plus célèbre fusillade dans l'histoire de la Conquête de l'Ouest, à cause du film Règlements de comptes à OK Corral. Il vit s'affronter les officiers Wyatt Earp, Morgan Earp, Virgil Earp, Doc Holliday contre Frank McLaury, Tom McLaury, Billy Claiborne, Ike Clanton et Billy Clanton. Ike Clanton et Billy Claiborne s'enfuirent du combat, sain et sauf. Morgan Earp, Virgil Earp et Doc Holliday furent blessés. Les deux frères McLaury et Billy Clanton furent tués. Ils ont été enterrés dans le cimetière de Tombstone : Boothill.

La cause directe du conflit qui conduisit à la fusillade fut l'arrestation de deux cow-boys par Virgil Earp, agissant en sa qualité de Marshall fédéral, pour un vol de diligence. Un autre cow-boy sous l'emprise de la boisson proféra des menaces contre les Earp, ce qui les mit en garde. Lorsque, le lendemain, la famille et les amis de l'homme ivre arrivèrent en ville entièrement armés, un malentendu naquit sur la manière dont ils devaient être désarmés, conformément à la loi de la ville. En quelques heures, deux des nouveaux arrivants étaient morts, de même qu'un cow-boy qui les accompagnait et avait omis en toute illégalité de remettre son revolver le jour précédent.

La fusillade n'eut pas lieu à O.K. Corral. Elle fait partie de ce qui est désigné comme la Arizona War, ou la guerre du comté de Cochise. Elle s'est produite dans un espace assimilé à une ruelle, entre 4 et 6 mètres entre le Fly's Lodging House, le studio de photographie, et le laboratoire métallurgique MacDonald plus à l'ouest. La fin de la fusillade se déroula dans Fremont Street. Certains des combats se sont déroulés à Fremont Street en face de la ruelle. Une trentaine de coups de feu environ furent tirés en trente secondes.

PHOTO 2.jpg
La fusillade d'O.K. Corral a été reconstituée dans de nombreux westerns et a symbolisé la lutte de la loi et l'ordre contre les actes de banditisme et de brigandage dans les villes frontalières du vieil ouest où la police était souvent inefficace ou inexistante.

Les trois frères Earp et Doc Holliday ont finalement été déchargés des accusations de ces meurtres, mais plus tard, les assassinats et tentatives d'assassinats contre les Earp au cours des six mois suivants entraînèrent une série de meurtres et de représailles, souvent avec des hommes de loi du gouvernement fédéral et du comté soutenant les différentes parties en conflit. La série de batailles, désignée comme la Chevauchée punitive d’Earp, se termina quand Virgil Earp fut estropié au bras gauche par des tirs et son frère Morgan tué. Wyatt Earp et Holliday furent forcés de fuir le territoire vers le Colorado et la Californie et de ne jamais revenir en Arizona.

Les faits

Les quelques 30 secondes de fusillade qui se sont déroulées le 26 octobre à 15 heures, connues à partir des années 1950 (d'après le titre d'un film) comme la fusillade d'O.K. Corral, sont sans doute le plus célèbre affrontement armé de l'histoire de la conquête de l'Ouest car elles ont fait l'objet de nombreux livres et films. On ne sait pas qui a déclenché la fusillade. Les factions partisanes ont raconté des histoires contradictoires et les témoins oculaires indépendants qui ne pouvaient identifier les participants furent incapables d'émettre des certitudes.

PHOTO 3.jpg
Tom McLaury, Frank McLaury et Billy Clanton (de gauche à droite) sont étendus, morts, après la fusillade d'O.K. Corral. C'est la seule photo connue de Billy, âgé de 19 ans.

PHOTO 4.jpg

PHOTO 5.jpg

Contrairement à la croyance populaire, aucun des participants, sauf Virgil Earp, n'avait une grande expérience dans les situations de conflit armé. Les années de service de Virgil pendant la guerre de Sécession lui avaient apporté une grande expérience du combat, mais d'une nature différente de celle des combats de rue. Virgil avait également été impliqué dans une fusillade policière à Prescott dans l'Arizona.

PHOTO 1.jpg
William B. (Bat) Masterson 1853 ou 1856 1921

Wyatt Earp, malgré sa réputation, n'avait été impliqué que dans une seule fusillade avant O.K. Corral et il n'était pas aussi connu à l'époque. À propos de cette fusillade survenue à Dodge City en 1878, Wyatt Earp a toujours prétendu avoir été le seul à tirer sur un cavalier en fuite du nom de George Hoy, qui mourut plus tard des suites de la blessure par balle à son bras, alors que nombreux autres hommes de loi, dont James Masterson et son frère Bat Masterson, avaient également participé à l'action.

L'histoire ne dit pas si Morgan Earp avait quelque expérience de pratique des armes à feu avant l'incident, bien qu'il fût souvent armé d'un fusil en tant que gardien de diligences. Doc Holliday aurait été mêlé à quelques altercations, vraisemblablement en état d'ivresse, mais les témoignages recueillis sont sujets à caution et les détails en restent lacunaires. Il aurait ainsi tué un homme lors d'une fusillade avant Tombstone, à Las Vegas au Nouveau-Mexique, en présence d'un tireur et ami nommé John Joshua Webb.

Quant au groupe des opposants aux Earp, avant quelques anciennes péripéties négligeables, il semble que, pour les protagonistes, ce fut la première fois qu'ils participaient à une véritable fusillade, excepté Billy Claiborne, qui avait été impliqué dans au moins une fusillade, pour laquelle il avait été arrêté pour avoir tué un homme. Toutefois, Claiborne n'utilisa pas son arme à O.K. Corral et fuit le théâtre du combat, affirmant qu'il n'était pas armé. La chose ressemblant le plus à une fusillade dans laquelle McLaurys et les Clanton furent peut-être impliqués était le massacre du Skeleton Canyon, mais aucun témoin (il y eut deux survivants) ne s'est souvenu d'autre chose que la présence des Mexicains dans cette lutte.

PHOTO 2.jpg
Bataille de Little Big Horn

PHOTO 3.jpg

Tableau représentant la bataille de Little Big Horn

La bataille, surnommée aux États-Unis Custer's Last Stand (l'ultime résistance de Custer), et en sioux la bataille de la Greasy Grass, est une bataille qui opposa les 647 hommes du 7e régiment de cavalerie de l'armée américaine du lieutenant-colonel George A. Custer à une coalition de Cheyennes et de Sioux rassemblés sous l'influence de Sitting Bull.

Elle s'est déroulée les 25 et 26 juin 1876, à proximité de la rivière Little Bighorn (petit mouflon, un affluent du Bighorn), dans l'est du Territoire du Montana, près de ce qui est aujourd'hui Crow Agency dans l'état du Montana.

C'est l'action la plus célèbre de la guerre des Black Hills (aussi connue sous le nom de grande guerre sioux de 1876) et résulta par une victoire écrasante des Indiens menés par Crazy Horse, le chef sioux Gall et le chef cheyenne Lame White Man. Custer et 267 de ses hommes périrent dans cette bataille. C'est l'une des batailles les plus célèbres de l'histoire des États-Unis, étudiée de façon approfondie par les historiens et faisant toujours l'objet d'une littérature abondante.

Le site de la bataille est préservé comme monument national.

Date 25 juin 1876

Lieu Vallée de la Little Big Horn, Montana

Issue Victoire amérindienne

                               Commandants

Sitting Bull                                        George A. Custer

Crazy Horse                                     Marcus Reno

Two Moon                                        Frederick Benteen

Crow King

Gall

Rain In The Face

Lame White Man

                         Forces en présence

Environ 1 500 guerriers                  31 officiers,  566 cavaliers,  35 éclaireurs indiens

                                Pertes

36 morts                                            268 morts

168 blessés                                         62 blessés

(Selon Sitting Bull)

136 morts

160 blessés (selon Red Horse)

60 à 100 morts

(Selon le National Park Service)

PHOTO 4.jpg
La carte de la bataille

En 1874, George Armstrong Custer conduit une expédition d’exploration dans les terres sacrées des Black Hills (Montana/Dakota), dans la réserve des Sioux Lakotas et y découvre des gisements aurifères. Les autorités tentent d’abord d’endiguer la vague des chercheurs d’or, avant de chercher à acheter les Black Hills aux Sioux. En septembre 1875, les négociations avec les Sioux échouent. En novembre, le général Terry lance un ultimatum au 31 décembre pour les chasser de leur territoire, par la force si nécessaire. Au printemps 1876, trois colonnes convergent vers les Amérindiens.

La bataille

Sans connaissance de l'échec du général Crook à la bataille de la Rosebud le 17 juin, le lieutenant-colonel George Armstrong Custer (général à titre provisoire en 1865 - brevet general) conduit l'attaque d'un camp d'Amérindiens sioux et cheyennes d'environ 6 000-7 000 personnes (dont 1 500-2 000 guerriers). Les tribus amérindiennes sont menées par les chefs Sitting Bull et Crazy Horse.

PHOTO 5.jpg
Lieutenant-colonel (breveté major-général) George A. Custer

PHOTO 1.jpg
En prévision du combat, Custer divise ses forces en plusieurs groupes: le commandant Major Marcus Reno avec les 170 hommes des 3 compagnie A, G et M, le capitaine Frederick Benteen avec 125 autres des trois compagnies D, H et K, Custer avec l'effectif de 216 hommes des cinq compagnies E, F, C, I et L. À l'arrière le train avec les munitions, le capitaine McDougall dispose des 101 hommes de la compagnie B.

Son plan (d'après le clairon Martini) : prendre le camp indien en tenaille en l'attaquant de plusieurs côtés. Le train de munitions devant progresser indépendamment.

15 h 25

Le premier groupe à attaquer fut celui du Major Reno (compagnies A, G, M), après avoir reçu les ordres de Custer (ses éclaireurs indiens avaient affirmé que des Sioux avaient repéré les soldats et alertaient le village). Les ordres, donnés sans connaissance de la taille du village et de sa localisation exacte étaient d'attaquer les Amérindiens et de les forcer à se battre. Custer lui promit aussi le soutien de tout le régiment.

Les forces de Reno traversent la Little Bighorn vers 15 h. Pendant ce temps, Custer longe les collines pour prendre le village sur son flanc. Les deux forces n'ont alors plus aucun contact visuel. Reno réalise immédiatement que les Sioux et les Cheyennes du Nord sont présents en force et ne s'enfuient pas.

Il ordonne à ses troupes de mettre pied à terre et de prendre une formation en ligne dite de skirmish line. Ses hommes commencent à tirer sur le village (selon certains récits, ils ont tué plusieurs femmes et enfants du chef Gall). Les Amérindiens se portent à la rencontre des soldats et concentrent leurs attaques sur l'aile gauche exposée de Reno. Les échanges de tirs à longue distance se poursuivent pendant 20 minutes. N'ayant reçu aucun soutien de Custer et les Amérindiens menaçant de plus en plus de déborder son aile gauche, Reno ordonne à ses cavaliers de se remettre en selle et de se retirer dans un sous-bois.

PHOTO 2.jpg
Le site de nos jours

Les Sioux et Cheyennes dirigent un feu nourri sur les nouvelles positions des soldats et tentent de mettre le feu aux buissons pour les déloger. Ajoutant à la confusion qui s'installe chez les soldats, Reno ordonne à ses hommes de monter à cheval, de mettre pied à terre puis de remonter. Il donne ensuite l'ordre de la retraite en se dirigeant vers le haut d'une colline (aujourd'hui appelée Reno Hill). Ses hommes tentent de le suivre mais Reno n'a laissé aucune force de couverture afin de couvrir sa retraite. Ceci provoque une déroute et plus de 30 soldats sont tués par les Amérindiens, menés par les chefs Two Moon, Crow King et Crazy Horse.

PHOTO 3.jpg
Bloody Knife 1840-1876

La retraite précipitée de Reno pourrait avoir été provoquée par la mort de l'éclaireur amérindien Bloody Knife, tué d'une balle dans la tête alors qu'il se tenait près de Reno (et dont le sang avait éclaboussé le visage de l'officier américain).

Alors que les survivants du bataillon de Reno atteignent une colline et commencent a creuser des trous de protection, un groupe d'Amérindiens parmi lesquels Crazy Horse, Red Feather et Kicking Bear aperçoivent les troupes de Custer depuis la crête d'une colline. Ils rassemblent leurs blessés et retraversent la rivière pour protéger le village.

16 h 10

Custer atteint une butte près du village. Il a besoin de reconnaître le terrain et trouver un gué. Il envoie un messager ordonnant à Benteen de le rejoindre rapidement et d'apporter avec lui les munitions. ll est vraisemblable qu'à ce moment, Custer a conscience de l'étendue du village et du nombre considérable d'Amérindiens qu'il aura à affronter.

Les détails du combat entre les Amérindiens et le bataillon de Custer sont largement conjecturels car aucun de ses hommes n'a survécu à la bataille. Le déroulement supposé est basé sur les témoignages (parfois contradictoires) des Amérindiens, les fouilles archéologiques (notamment la localisation des douilles, des balles, et des pointes de flèches) et les positions des troupes américaines au moment de leur anéantissement. Ces indices sont interprétés diversement et toujours discutés par les historiens.

PHOTO 4.jpg
Rain in the face

PHOTO 5.jpg
                                 Man  Runs Him 1858-1929

Custer divise son bataillon en deux ailes : l'aile gauche, sous son commandement, comprend les compagnies E et F, qui devront aller reconnaître le gué au bas de Medicine Tail Coulee. Ils échangent des coups de feu avec un petit groupe d'Amérindiens, sur l'autre berge de la rivière. D'après certains historiens et analystes militaires, il pourrait s'agir d'une attaque feinte, destinée à attirer les Amérindiens et soulager le bataillon de Reno.

L'aile droite, sous le commandement du capitaine Keogh, doit protéger la manœuvre en engageant une bande d'Amérindiens visibles au nord-est de Medicine Tail Coulee. Le régiment se regroupe au complet sur Calhoun Hill, au nord-ouest. Custer laisse la compagnie L sur Calhoun Hill, peut-être comme arrière garde et développe la suite de son plan : il laisse l'aile droite de Keogh se déployer sur la crête, pendant que Custer et l'aile gauche reconnaissent un second gué (North Ford). La formation en V de ses troupes a laissé penser à certains historiens que Custer prévoyait toujours de mener une action offensive contre le village. Selon toute vraisemblance, il croit aussi Reno toujours engagé.

Regroupés sur le sommet de Reno Hill, les survivants des forces de Reno sont rejoints par le bataillon du capitaine Benteen (compagnies D, H, K), arrivant du Sud. L'arrivée inopinée de Benteen sauve les hommes de Reno d'une possible annihilation. Ils sont bientôt rejoints par la compagnie B de McDougall et par le train de munitions. Les 14 officiers et les 340 soldats établissent un périmètre défensif tout autour de la colline.

17 h 00 - 18 h 20

PHOTO 1.jpg
Photo supposée de Crazy Horse prise en 1877, son attribution est controversée.

Venant du village, les Amérindiens ont retraversé la Little Big Horn pour se porter contre les forces de Custer. Sous le commandement du chef cheyenne Lame White Man, ils mènent leur offensive. Des dizaines de tireurs amérindiens armés de fusils à répétition s'embusquent non loin de la colline, prenant les soldats du lieutenant Calhoun sous un tir croisé dévastateur. Vers 17h30, les Amérindiens menés par Gall, White Bull et Crazy Horse lancent une ultime charge sur Calhoun Hill qui cloue au sol les derniers défenseurs. Seuls quelques soldats de Calhoun parviennent à s'enfuir et à rejoindre Custer.

Ayant fait sauter le verrou de Calhoun Hil, les indiens débordent le reste de l'aile droite de Keogh qui s'effondre à son tour vers 17h45. Pendant ce temps, l'aile gauche américaine a elle aussi été brisée près de Deep Ravine (où elle avait établi un périmètre de défense). Le dernier carré de cavaliers américains succombe, probablement vers 18h15 (c'est d'après cet épisode que la bataille de Little Big Horn deviendra célèbre sous le nom de La dernière résistance de Custer Custer's Last Stand).

Bien qu'ayant entendu au loin des tirs nourris vers 16h20, Benteen se concentre sur le renforcement des troupes éprouvées de Reno. Indigné de l’inaction de Reno et Benteen, le capitaine Weir tente de se porter à la rencontre de Custer vers 17h00. Sa compagnie avance d'environ 1 kilomètre et demi jusqu'à la colline aujourd'hui nommée Weir Point. Ils aperçoivent à la jumelle des cavaliers sioux et cheyennes tirant sur des formes au sol. Il pourrait s'agir des guerriers achevant les blessés ou tirant sur les cadavres du dernier carré de Custer. Des historiens contemporains ont suggéré qu'il s'agissait plutôt du combat sur Calhoun Hill. Les autres compagnies de Reno et Benteen (d'abord Benteen, puis Reno et finalement le train de munitions) se mettent en route, puis se replient.

18 h 30

Après l'anéantissement des forces de Custer, les Sioux et les Cheyennes se regroupent et attaquent les troupes américaines retranchées sur Reno Hill. Les combats se poursuivent jusqu'au crépuscule et reprennent le lendemain. D'après Reno, Benteen a repoussé une importante attaque amérindienne dans le secteur tenu par les compagnies H et M. Le 26 juin, une colonne américaine sous le commandement du général Terry s'approche de la Little Big Horn. Les Amérindiens lèvent alors leur camp et se dirigent vers Wood Louse Creek, au pied des monts Big Horn. Après s'être assuré que les troupes de Terry ne les poursuivent pas, ils organisent de grandes fêtes pour célébrer leur victoire.

Bilan et conséquence

PHOTO 2.jpg
Monument du 7e de cavalerie, colline de Custer

À Little Big Horn, 263 hommes du 7e de cavalerie trouvent la mort, et 49 sont blessés. Les pertes amérindiennes ne sont pas connues avec précision. Les estimations varient entre 36 (source indienne) et 190 morts au total. Le National Park  américain estime que les Amérindiens ont eu entre 60 et 100 tués (en comptant les blessés décédés ultérieurement).

Durant cette bataille, le lieutenant-colonel George Armstrong Custer ainsi que le chef cheyenne Lame White Man trouvèrent la mort.

Cette bataille eut un grand retentissement dans l'opinion publique américaine, et conduisit au massacre de la Wounded Knee Creek par le 7e de cavalerie, quatorze ans plus tard.

La plupart des Sioux et Cheyennes présents à Little Big Horn regagnèrent leurs réserves peu après la bataille. Les autorités américaines forcèrent les Sioux des réserves à accepter la cession des Black Hills, sous peine de voir leurs rations alimentaires supprimées. Les troupes US continuèrent à traquer les autres Sioux et Cheyennes du Nord jusqu'à leur reddition en 1877. Sitting Bull préféra émigrer au Canada en 1877 plutôt que de se soumettre.

La défaite de Custer est entourée de controverses et divise la communauté des historiens.

PHOTO 3.jpg
Thomas Lafayette (Tex) Rosser 1836-1910

La bataille a été l'objet d'une commission d'enquête (à la demande de Reno lui-même) qui a examiné son comportement pendant les combats. Certains témoins civils ont affirmé qu'il était un lâche et qu'il était en état d'ébriété. La cour a disculpé Reno mais des personnalités comme Thomas Rosser ont continué à le mettre en cause. Le général Miles (devenu chef suprême de l'armée américaine) s'est aussi indigné du comportement de Reno qui n’a pas porté assistance aux hommes de Custer.

PHOTO 4.jpg
Le chef sioux hunkpapa Gall

Certains auteurs comme le Suisse David Cornut accusent Reno et Benteen d'avoir délibérément abandonné Custer et les considèrent coupables de trahison militaire. Ces accusations contre Reno ne sont pas partagées par d'autres auteurs comme E. A. Brininstool, par exemple. Pour certains, Reno était déjà en état de choc dès les combats conduits dans le sous-bois, le rendant ainsi non-opérationnel en zone de combat.

D’autres auteurs enfin rejettent la responsabilité du désastre sur Custer, qui n'aurait pas attendu l'arrivée du général Terry avant d'attaquer le village indien.

PHOTO 5.jpg
Custer a aussi été critiqué pour avoir constamment divisé ses forces (d'abord en 3 bataillons et le train de munitions, il a ensuite fractionné son propre bataillon). L'Historien James Donovan pense que Custer a divisé ses forces en se basant sur une reconnaissance insuffisante du terrain. Les différentes unités se seraient retrouvées dispersées.

Custer a aussi ses défenseurs, tels le général Miles qui écrivit : Plus j'étudie les mouvements ici à Little Big Horn et plus j'ai de l'admiration pour Custer.

PHOTO 1.jpg
Les stèles du 7e de cavalerie, colline de Custer

Dans la culture américaine

Little Big Horn occupe une grande place dans la culture américaine. On estime qu'en moyenne, un millier de livres consacrés à l'engagement et/ou ses acteurs sortent chaque année aux États-Unis. Le théâtre, le cinéma et les médias papier ont contribué à la célébrité mondiale de Custer, de Sitting Bull et de la dernière bataille.

Pour les films les plus connus, on peut citer La Charge fantastique, avec Errol Flynn, Custer, l'homme de l'Ouest, avec Robert Shaw, Fort Apache, une métaphore de Little Big Horn avec John Wayne et Henry Fonda ou encore Little Big Man avec Dustin Hoffman.

La bataille a aussi servi de référence dans des films comme Le Dernier Samouraï, avec Tom Cruise, Nous étions soldats, avec Mel Gibson, Windtalkers, avec Nicolas Cage, La Nuit au musée et La Nuit au musée 2, avec Ben Stiller ou encore Benjamin Gates et le Livre des secrets avec Nicolas Cage. On retrouve cette référence à la télévision dans Docteur Quinn, femme médecin, Over There, Into the West ou encore Deadwood. On retrouve le général Custer dans plus de 600 films, sans compter les hommages (300 avec Gerard Butler, dont les scènes de batailles s'inspirent des classiques sur Little Big Horn).

Pour mesurer l'impact de la Little Big Horn et du général Custer dans l'inconscient américain, il faut savoir que George Armstrong Custer est la personnalité américaine sur laquelle le plus de livres ont été publiés à ce jour, devant le président Abraham Lincoln. L'engagement du 25 juin 1876 est également la seconde bataille américaine la plus étudiée après celle de Gettysburg.

Bien que la bataille soit généralement appelée Little Big Horn, la plupart des Américains ne la connaît que sous le nom de Dernière résistance de Custer (Custer's Last Stand). En 2003, un monument en honneur des guerriers indiens a été inauguré par un descendant indirect de Custer (Ken Custer) et le descendant de Sitting Bull (Ernie LaPointe) et d'autres chefs de Little Big Horn.

Siège de Fort Alamo

PHOTO 2.jpg
Le siège de Fort Alamo (23 février - 6 mars 1836

PHOTO 3.jpg
Ce fut un événement majeur de la Révolution texane. Après un siège de 13 jours, les troupes mexicaines commandées par le général Antonio López de Santa Anna (le siège eut lieu durant les présidences de Miguel Barragán et de José Justo Corro) lancèrent un assaut contre la mission Alamo près de San Antonio de Bexar (aujourd'hui San Antonio aux États-Unis). Tous les défenseurs texians furent tués et la cruauté apparente de Santa Anna pendant la bataille poussa de nombreux colons et aventuriers américains à rejoindre l'armée texiane. Poussés par l'envie de prendre leur revanche, les Texians battirent l'armée mexicaine à la bataille de San Jacinto le 21 avril 1836 qui mit fin à la Révolution.

PHOTO 4.jpg
Plusieurs mois auparavant, les Texians avaient chassé les troupes mexicaines hors du Texas mexicain et environ 100 soldats furent placés en garnison dans l'Alamo. L'unité fut renforcée par une unité menée par les futurs commandants du fort, James Bowie et William B. Travis. Le 23 février, environ 1 500 soldats mexicains arrivèrent à San Antonio de Béxar avec l'objectif de reprendre le Texas. Durant douze jours, les deux forces s'affrontèrent lors de plusieurs escarmouches. Conscient que sa garnison ne pourrait pas résister à une attaque de grande ampleur, Travis écrivit plusieurs lettres pour demander des renforts mais moins de cent hommes le rejoignirent.

Au matin du 6 mars, l'armée mexicaine avança sur l'Alamo mais ses deux premiers assauts furent repoussés. Alors que les soldats mexicains escaladaient les murs lors du troisième assaut, les Texians furent obligés de quitter les remparts et de se replier dans les bâtiments de l'intérieur du fort. Les défenseurs qui n'y parvinrent pas furent massacrés par la cavalerie mexicaine. Entre cinq et sept Texians se seraient rendus mais si cela fut le cas, ils furent rapidement exécutés. Selon les témoins oculaires, entre 182 et 257 Texians étaient morts tandis que les historiens estiment qu'entre 400 et 600 Mexicains furent tués ou blessés. Plusieurs non-combattants furent envoyés à Gonzales pour annoncer la défaite texiane. La nouvelle causa la panique et l'armée texiane, la plupart des colons et le nouveau gouvernement de la république du Texas s'enfuirent pour échapper à la progression de l'armée mexicaine.

Au Mexique, la bataille a souvent été éclipsée par les événements de la guerre américano-mexicaine de 1846-1848. Du fait de l'accroissement de la population anglophone dans la région au XIXe siècle, le site devint connu comme l'équivalent américain de la bataille des Thermopyles et les terrains et les bâtiments furent finalement achetés par la législature du Texas au début du XXe siècle. L'Alamo est aujourd'hui « le site le plus touristique du Texas ». Si la bataille a été relatée dans de nombreux ouvrages historiques dès 1843, le grand public est aujourd'hui plus familiarisé avec les mythes propagés par les diverses adaptations cinématographiques et télévisuelles comme la série Davy Crockett dans les années 1950 et le film Alamo de 1960.

Date 23 février 1836 - 6 mars 1836

Lieu Fort Alamo, Texas

Issue Victoire mexicaine

                             Belligérants

Mexique                                   République du Texas

                         Commandants

Antonio López de                  William Travis, James Bowie

Santa Anna

                      Forces en présence

1 800 hommes                       189 hommes

                               Pertes

600 tués et blessés                 189 tués

PHOTO 1.jpg
Carte du Texas

Sous le président Antonio López de Santa Anna, le gouvernement mexicain commença à s'éloigner du modèle fédéraliste. Les politiques de plus en plus dictatoriales dont la révocation de la Constitution de 1824 au début de l'année 1835 poussèrent de nombreux fédéralistes à se révolter. La région frontalière du Texas mexicain  était essentiellement peuplée par des immigrants venant des États-Unis. Ils étaient habitués à un gouvernement fédéraliste accordant de larges libertés individuelles et manifestèrent ouvertement leur mécontentement concernant l'évolution centralisatrice du Mexique. Inquiétées par les précédentes tentatives américaines pour acheter le Texas, les autorités mexicaines firent porter la responsabilité de l'agitation texiane sur les immigrants américains dont beaucoup n'avaient pas essayé de s'adapter à la culture mexicaine.

En octobre, les Texians engagèrent les troupes mexicaines lors de la bataille de Gonzales, ce qui déclencha la Révolution texane. Déterminé à écraser la révolte, Santa Anna commença à rassembler une large force pour restaurer l'ordre. La plupart des soldats étaient de simples recrues et beaucoup avaient été enrôlés de force.

PHOTO 2.jpg
La Fall of the Alamo de Theodore Gentilz en 1844 représentant le complexe de l'Alamo depuis le sud. Les casernes basses, la chapelle et la palissade en bois les reliant sont au premier plan.

PHOTO 3.jpg
Les Texians chassèrent toutes les troupes mexicaines stationnées au Texas. Le dernier groupe mexicain dans la région commandé par le beau-frère de Santa Anna, le général Martín Perfecto de Cos, se rendit le 9 décembre après le siège de Béxar. À ce moment, l'armée texiane était dominée par les nouveaux immigrés dans la région, essentiellement des aventuriers venant des États-Unis. De nombreux colons mexicains qui avaient participé aux combats n'étaient pas préparés à une longue campagne et rentrèrent chez eux. Ulcéré par ce qu'il considérait être une ingérence américaine dans les affaires mexicaines, Santa Anna délivra une résolution qualifiant les étrangers combattant au Texas de flibustiers. Le texte interdisait de fait la capture de prisonniers de guerre et les Américains capturés étaient immédiatement exécutés. Santa Anna réitéra ce message dans une lettre adressée au président américain Andrew Jackson. Cette lettre ne fut pas distribuée à grande échelle et il est probable que la plupart des recrues américaines au Texas ne savaient pas que les Mexicains ne feraient pas de prisonniers.

Lorsque les troupes mexicaines quittèrent San Antonio de Bexar (aujourd'hui San Antonio aux États-Unis), les soldats texians établirent une garnison à la mission Alamo, un ancien avant-poste religieux espagnol qui avait été transformé en forteresse improvisée. Décrit par Santa Anna comme une fortification irrégulière en valant à peine le nom, l'Alamo avait été conçu pour repousser les attaques des tribus amérindiennes et non une armée équipée de canons. Le complexe se composait d'une grande place centrale qui était bordée dans le coin sud-est par une chapelle et à l'ouest par un bâtiment à un étage appelé les casernes basses. Une palissade en bois s'étendait entre ces deux bâtiments. Les casernes hautes à deux étages s'étendaient au nord de la chapelle et des enclos pour les chevaux et le bétail étaient situés à l'arrière. Ces différents bâtiments étaient reliés par des murs qui mesuraient au moins 84 cm d'épaisseur et étaient hauts d'entre 2,7 et 3,7 m.

Comme il n'y avait pas d'embrasures dans les murs, l'ingénieur texian Green B. Jameson avait fait construire des passerelles pour que les défenseurs puissent tirer au-dessus des murs ; cette méthode exposait néanmoins le haut du corps du tireur. Les forces mexicaines avaient abandonné 19 canons et Jameson les déploya le long des murs. Les volontaires américains de Nouvelle-Orléans avaient amené avec eux un puissant canon de 18 livres et Jameson l'installa dans le coin sud-ouest du complexe. Il se vanta auprès du commandant texian Samuel Houston que les Texians pourraient écraser à plate couture une armée dix fois plus nombreuse avec ces canons.

La garnison texiane manquait cruellement d'hommes et de ravitaillement et il restait moins de 100 soldats le 6 janvier 1836. Le colonel James C. Neill, le commandant de l'Alamo, écrivit au gouvernement provisoire : s’il n’y a jamais eu un dollar ici, je n'en ai pas connaissance. Neill demanda l'envoi de renforts et de ravitaillement en insistant sur le fait que la garnison serait probablement incapable de résister à un siège de plus de quatre jours. Le gouvernement texian était en plein chaos et était incapable de fournir un soutien. Quatre personnes différentes revendiquaient le commandement suprême de l'armée et le 14 janvier, Neill demanda à l'un d'eux, Samuel Houston, de l'aider à rassembler des munitions, du ravitaillement et des vêtements.

Ne pouvait pas détacher suffisamment d'hommes pour réaliser une défense efficace. Il chargea le colonel James Bowie avec 30 hommes de retirer l'artillerie de l'Alamo et de détruire le complexe. Bowie était incapable de déplacer les pièces d'artillerie car la garnison de l'Alamo n'avait pas les animaux de trait nécessaires et Neill persuada rapidement Bowie de l'importance stratégique de la position. Dans une lettre au gouverneur Henry Smith, Bowie avança que le salut du Texas dépend en grande partie du fait de garder Béxar hors des mains de l'ennemi. Il sert de piquet de garde frontalier et s'il était en possession de Santa Anna, il n'y a aucune place-forte pour l'empêcher de poursuivre sa marche vers la Sabine.

PHOTO 1.jpg
La lettre à Smith se terminait par, le colonel Neill et moi-même avons solennellement décidé que nous préférions mourir dans ces tranchées plutôt que de l'abandonner à l'ennemi. Bowie écrivit également au gouvernement provisoire pour demander des hommes, de l'argent, des fusils et de la poudre à canon. Peu de renforts furent accordés ; l'officier de cavalerie William Travis arriva à Béxar avec 30 hommes le 3 février. Cinq jours plus tard, un petit groupe de volontaires arriva sur place dont le célèbre pionnier et ancien congressiste du Tennessee, Davy Crocket

Le 11 février, Neill quitta l'Alamo, probablement pour recruter des renforts et rassembler du ravitaillement. Il transféra son commandement à Travis, l'officier le plus gradé de la garnison. Les volontaires représentaient la plus grande partie de la garnison et ils étaient réticents à accepter Travis comme leur commandant. Bowie, qui avait une réputation de combattant féroce fut élu par ses hommes. Bowie célébra cela en s'enivrant et il causa un certain chaos à Béxar en harcelant les habitants et en libérant les prisonniers de la prison. Pour apaiser le ressentiment, Bowie accepta de partager le commandement avec Travis.

Alors que les Texians luttaient pour trouver des hommes et du ravitaillement, Santa Anna continua de rassembler des forces à San Luis Potosí et à la fin de l'année 1835, son armée comptait 6 019 soldats. Plutôt que d'avancer le long de la côte, où ses troupes pouvaient facilement être renforcées et ravitaillées par voie maritime, Santa Anna ordonna à son armée d'avancer directement sur Béxar, le centre politique du Texas et le site de la défaite de Cos. L'armée commença sa marche vers le nord à la fin du mois de décembre. Les officiers profitèrent de ce long trajet pour entraîner leurs hommes. La plupart des nouvelles recrues ne savaient pas utiliser le viseur de leurs armes et beaucoup refusaient de tirer en raison du fort recul.

La progression était lente. Il n'y avait pas suffisamment de mulets pour transporter tout le ravitaillement et leurs propriétaires, tous civils, quittaient la colonne quand leur paiement prit du retard. Le grand nombre de civils, femmes et enfants, qui accompagnaient l'armée consommait les provisions déjà rares et les soldats furent rapidement réduits à des rations partielles. Le 12 février, ils franchirent le Río Grande. La progression fut également entravée par les conditions climatiques ; environ 40 cm de neige tombèrent le 13 février et la région connut des records de froid. L'hypothermie, la dysenterie et les raids des Comanches firent de nombreuses victimes chez les soldats mexicains.

Le 21 février, Santa Anna et son avant-garde arrivèrent au bord du fleuve Medina à 40 km de Béxar. Ignorant la proximité de l'armée mexicaine, la plus grande partie de la garnison de l'Alamo participa à une fête avec les habitants de Béxar. Ayant appris l'organisation de la fête, Santa Anna ordonna au général Joaquín Ramírez y Sesma de s'emparer immédiatement de la forteresse non-défendue mais des pluies soudaines empêchèrent le raid.

Dans les premières heures du 23 février, les résidents commencèrent à fuir Béxar du fait de l'arrivée imminente de l'armée mexicaine. Non convaincu par les rapports, Travis envoya un soldat dans le clocher de la cathédrale de San Fernando, le point le plus élevé de la ville pour surveiller les environs. Plusieurs heures après, les éclaireurs texians rapportèrent la présence de troupes mexicaines à 2,5 km à l'écart de la ville. Peu de dispositions avaient été prises en vue d'un potentiel siège. Un groupe de Texians rassembla du bétail dans le fort et d'autres récupérèrent de la nourriture dans les maisons abandonnées. Plusieurs membres de la garnison qui vivaient dans la ville emmenèrent leurs familles avec eux dans la forteresse. Parmi eux figuraient Almaron Dickinson qui fit rentrer son épouse Susanna et leur fille Angelina ; Bowie, qui était accompagné par les femmes de ses cousins décédés, Gertrudis Navarro et Juana Navarro Alsbury et le jeune fils d'Alsbury; et Gregorio Esparza, dont la famille rentra dans la chapelle de l'Alamo par une fenêtre après l'arrivée de l'armée mexicaine. D'autres membres de la garnison ne revinrent pas dans le fort ; la plupart des hommes travaillant à l'extérieur de Béxar n'essayèrent pas de traverser les lignes mexicaines.

Le 3 mars, environ 1 000 soldats mexicains entrèrent dans Béxar. L'armée mexicaine célébra bruyamment pendant l'après-midi pour honorer leurs renforts et pour saluer la victoire du général José de-Urrea face au colonel texian Frank W. Johnson lors de la bataille de San Patricio  le 27 février. La plupart des Texians dans le fort considéraient que Sesma commandait les forces mexicaines durant le siège et ils attribuèrent à tort les célébrations à l'arrivée de Santa Anna. Les renforts portèrent les effectifs des soldats mexicains à Béxar à presque 3 100 hommes.

L'arrivée des renforts mexicains poussa Travis à envoyer trois hommes, dont Davy Crockett, pour chercher la force de Fannin qu'il croyait toujours en route. Les éclaireurs repérèrent un important groupe de Texians campant à 32 km de l'Alamo. Lindley réalisa que 50 de ces hommes venaient de Goliad après la mission avortée de Fannin et les autres avaient quitté Gonzales plusieurs jours auparavant. Juste avant l'aube du 4 mars, un groupe de Texians parvint à percer les lignes mexicaines et à entrer dans le fort mais les soldats mexicains repoussèrent une autre tentative.

Préparatifs de l'assaut

Le 4 mars, le lendemain de l'arrivée de ses renforts, Santa Anna proposa un assaut contre le fort. Beaucoup de ses officiers recommandèrent d'attendre l'arrivée de deux canons de 12 livres prévue le 7 mars. Dans la soirée, une habitante locale, probablement la cousine par alliance de Bowie, Juana Navarro Alsbury, approcha Santa Anna pour négocier la reddition des défenseurs de l'Alamo. Selon de nombreux historiens, cette rencontre accrut probablement l'impatience de Santa Anna ; comme le nota l'historien Timothy Todish, il y aurait eu peu de gloire à une victoire sans effusion de sang. Le lendemain matin, Santa Anna annonça à ses officiers que l'assaut aurait lieu le 6 mars. Il s'arrangea pour que les soldats originaires de Béxar ne soient pas déployés en première ligne pour qu'ils ne soient pas forcés de combattre leurs propres familles.

D'après un récit, Travis rassembla ses hommes le 5 mars et leur expliqua qu'une attaque était imminente et que l'armée mexicaine l'emporterait.

Santa Anna posta une compagnie à l'est de l'Alamo sur la route de Gonzales. Almonte et 800 dragons furent déployés sur la route de Goliad. Tout au long du siège, ces villes avaient reçu de nombreux messages envoyés par Travis pour demander des renforts et du ravitaillement. La plus célèbre de ces missives, écrite le 24 février, était adressées To the People of Texas & All Americans in the World (au peuple du Texas et à tous les Américains du monde). Selon l'historienne Mary Deborah Petite, la lettre est considérée par beaucoup comme l'un des chefs-d'œuvre du patriotisme américain. Des copies de la lettre furent distribuées dans tout le Texas et furent finalement réimprimées dans tous les États-Unis et une grande partie de l'Europe. À la fin du premier jour de siège, les troupes de Santa Anna furent renforcées par 600 hommes menés par le général Joaquín Ramírez y Sesma qui portèrent les effectifs de l'armée mexicaine à 2 000 hommes.

PHOTO 1.jpg

PHOTO 2.jpg
Alors que les nouvelles du siège se répandaient dans tout le Texas, de possibles renforts se rassemblèrent à Gonzales. Ils espéraient rejoindre le colonel James Fannin qui devait arriver de Goliad avec sa garnison. Le 26 février, après des jours d'hésitation, Fannin rassembla 320 hommes, quatre canons et plusieurs chariots de ravitaillement pour avancer vers le fort situé à 140 km ; l'expédition fit cependant demi-tour après seulement 1,6 km. Fannin blâma la retraite sur ses officiers ; ceux-ci et ses hommes l'accusèrent en retour d'avoir abandonné la mission.

Les Texians rassemblés à Gonzales ignoraient le repli de Fannin à Goliad et beaucoup continuèrent d'attendre son arrivée. Inquiet du retard, Travis ordonna le 27 février à Samuel G. Bastian de se rendre à Gonzales « pour hâter les renforts. Selon l'historien Thomas Ricks Lindley, Bastian rencontra la compagnie du lieutenant George C. Kimble et le messager de Travis à Gonzales, Albert Martin, qui en avait assez d'attendre Fannin. Une patrouille mexicaine les attaqua et tua quatre hommes dont Bastian. Alors que les 32 survivants approchaient du fort dans la soirée, ils furent pris pour cible par les défenseurs qui croyaient qu'ils étaient des soldats mexicains. Un homme fut blessé et ses jurons en anglais convainquirent les Texians d'ouvrir les portes.

Le 3 mars, environ 1 000 soldats mexicains entrèrent dans Béxar. L'armée mexicaine célébra bruyamment pendant l'après-midi pour honorer leurs renforts et pour saluer la victoire du général José de-Urrea face au colonel texian Frank W. Johnson lors de la bataille de San Patricio  le 27 février. La plupart des Texians dans le fort considéraient que Sesma commandait les forces mexicaines durant le siège et ils attribuèrent à tort les célébrations à l'arrivée de Santa Anna. Les renforts portèrent les effectifs des soldats mexicains à Béxar à presque 3 100 hommes.

L'arrivée des renforts mexicains poussa Travis à envoyer trois hommes, dont Davy Crockett, pour chercher la force de Fannin qu'il croyait toujours en route. Les éclaireurs repérèrent un important groupe de Texians campant à 32 km de l'Alamo. Lindley réalisa que 50 de ces hommes venaient de Goliad après la mission avortée de Fannin et les autres avaient quitté Gonzales plusieurs jours auparavant. Juste avant l'aube du 4 mars, un groupe de Texians parvint à percer les lignes mexicaines et à entrer dans le fort mais les soldats mexicains repoussèrent une autre tentative.

Préparatifs de l'assaut

Le 4 mars, le lendemain de l'arrivée de ses renforts, Santa Anna proposa un assaut contre le fort. Beaucoup de ses officiers recommandèrent d'attendre l'arrivée de deux canons de 12 livres prévue le 7 mars. Dans la soirée, une habitante locale, probablement la cousine par alliance de Bowie, Juana Navarro Alsbury, approcha Santa Anna pour négocier la reddition des défenseurs de l'Alamo. Selon de nombreux historiens, cette rencontre accrut probablement l'impatience de Santa Anna ; comme le nota l'historien Timothy Todish, il y aurait eu peu de gloire à une victoire sans effusion de sang. Le lendemain matin, Santa Anna annonça à ses officiers que l'assaut aurait lieu le 6 mars. Il s'arrangea pour que les soldats originaires de Béxar ne soient pas déployés en première ligne pour qu'ils ne soient pas forcés de combattre leurs propres familles.

D'après un récit, Travis rassembla ses hommes le 5 mars et leur expliqua qu'une attaque était imminente et que l'armée mexicaine l'emporterait.

PHOTO 1.jpg
Louis Rose 1785-1851

Il aurait tracé une ligne dans le sable et demandé que ceux qui souhaitaient mourir pour la cause texiane la franchissent pour se tenir à ses côtés ; un seul homme (Louis Rose) aurait refus. Pour la plupart des historiens, cet événement est une légende qui n'est soutenue par aucune source primaire ; le récit apparut plusieurs décennies après la bataille dans un rapport de troisième main. Travis aurait cependant, à un certain moment avant l'assaut final, rassemblé ses hommes pour les informer de la situation et leur donner une chance de quitter le fort. Susannah Dickinson se rappela que Travis annonça que tout homme désirant s'échapper se fasse connaître et qu'il quitte les rangs.

PHOTO 2.jpg
Le dernier départ documenté d'un Texian du fort fut James Allen, une estafette qui partit avec des messages personnels de Travis et d'autres défenseurs le 5 mars.

Combat à l’extérieur

À 10 h le 5 mars, l'artillerie mexicaine cessa son bombardement. Comme Santa Anna l'avait anticipé, les Texians épuisés profitèrent de leur première nuit de sommeil ininterrompue depuis le début du siège. Juste après minuit, plus de 2 000 soldats mexicains commencèrent à se préparer pour l'assaut final. 1 800 hommes furent répartis en quatre colonnes commandées par les colonels Martín Perfecto de Cos, Francisco Duque, José María Romero et Juan Morales. Les vétérans furent positionnés sur les extérieurs des colonnes pour mieux contrôler les nouvelles recrues et les conscrits au milieu. 500 cavaliers mexicains furent positionnés autour de l'Alamo pour empêcher la fuite des soldats texians ou mexicains. Santa Anna resta dans le camp avec 400 soldats en réserve. Malgré le froid mordant, les soldats reçurent l'ordre de ne pas porter de manteaux qui pourraient limiter leurs mouvements. Les nuages dissimulaient la Lune et donc les mouvements des troupes.

Déploiement mexicain initial

 Commandant            Troupes         Équipements

Cos                             350                  10 échelles

Duque/Castrillón      400                  10 échelles

Romero                      400                  6 échelles

Morales                      125                  2 échelles

Sesma                         500 cavaliers

Santa Anna               400 réserves

À 5 h 30, les soldats avancèrent silencieusement. Cos et ses hommes approchèrent le coin nord-ouest de l'Alamo tandis que Duque menait ses hommes depuis le nord-ouest vers une brèche réparée dans le mur nord du fort. La colonne commandée par Romero marcha vers le mur est et la colonne de Morales progressa en direction du bas parapet à côté de la chapelle.

Les trois sentinelles texianes stationnées à l'extérieur des murs furent tuées dans leur sommeil, ce qui permit aux soldats mexicains d'approcher des murs sans avoir été repérés. À ce moment, le silence fut rompu par les cris de ¡Viva Santa Anna ! Et le son des clairons. Le bruit réveilla les Texians et la plupart des non-combattants se réfugia dans la sacristie de l'église. Travis se rua à son poste en hurlant Courage, les gars, les Mexicains nous attaquent et nous les enverrons en enfer! Et ¡No rendirse, muchachos ! (On ne se rend pas les gars ! alors qu'il passait à côté d'un groupe de Tejanos (Texans de culture hispanique).

Au début de l'assaut, les troupes mexicaines étaient désavantagées car seuls les premiers rangs des colonnes pouvaient tirer en sécurité. Inconscient des dangers, les recrues inexpérimentées dans les rangs  tirèrent au hasard et blessèrent ou tuèrent les hommes devant eux. La grande concentration de troupes faisait une cible parfaite pour l'artillerie texiane. N'ayant pas de boîte à mitraille, les Texians remplirent leurs canons avec toutes les pièces métalliques qu'ils pouvaient trouver dont des charnières de portes, des clous et des fers à cheval découpés. Selon le journal de José Enrique de la Peña, une seule salve de canon élimina la moitié de la compagnie de chasseurs de Toluca. Duque fut touché à la cuisse et tomba de cheval avant d'être presque piétiné par ses propres hommes. Le général Manuel Fernández Castrillón le remplaça au commandement de sa colonne.

PHOTO 1.jpg
Manuel Fernández Castrillón (1780-1836

Même si certains soldats des premiers rangs mexicains vacillaient, les soldats de l'arrière les poussaient vers l'avant. Alors que les troupes se massaient contre les murs, les Texians furent obligés de se pencher par-dessus le parapet pour tirer et s'exposaient ainsi aux tirs mexicains. Travis fut l'un des premiers défenseurs à être tué ; il fut abattu alors qu'il tirait sur les soldats en contrebas mais une source indique qu'il sortit son sabre et tua un officier mexicain avait de succomber à ses blessures. Les Mexicains posèrent des échelles sur les murs mais les quelques soldats qui parvinrent à escalader les murailles furent rapidement tués ou repoussés. Les Texians avaient cependant de plus en plus de mal à recharger leurs fusils tout en repoussant les soldats escaladant les murs.

Les Mexicains se replièrent et se regroupèrent mais leur second assaut fut repoussé. Quinze minutes après le début de l'affrontement, ils attaquèrent une troisième fois. Durant cet assaut, la colonne de Romero, progressant vers le mur est, fut exposée aux tirs des canons texians et passa plus au nord où elle se mélangea avec la seconde colonne. La colonne de Cos, également exposée aux tirs depuis le mur occidental, dévia également vers le nord. Lorsque Santa Anna vit le gros de son armée massée contre le mur nord, il craignit une déroute ; paniqué, il envoya ses réserves dans la même zone. Les soldats mexicains les plus proches du mur nord réalisèrent que la muraille improvisée présentait de nombreux trous et prises. L'un des premiers à escalader l'obstacle de 3,7 m de haut était le général Juan Valentín Amador ; il parvint à ouvrir la poterne du mur nord, ce qui permit aux soldats mexicains de se ruer à l'intérieur du complexe. D'autres passèrent par les embrasures des canons du mur occidental qui étaient peu défendues. Alors que les défenseurs abandonnaient le mur nord et l'extrémité nord du mur ouest, les artilleurs texians de la partie sud tournèrent leurs canons vers le nord et tirèrent sur les Mexicains venant de cette direction. La partie sud était alors laissée sans protection et en quelques minutes, les soldats mexicains avaient escaladé les murs et tué les artilleurs ; ils prirent ainsi le canon de 18 livres du fort. À ce moment, les hommes de Romero s'étaient emparés du mur oriental du complexe et se ruaient à travers l'enclos à bétail.

Combat à l'intérieur

PHOTO 2.jpg
Comme prévu avant la bataille, la plupart des Texians se replièrent vers les casernes et la chapelle. Des trous avaient été percés dans les murs pour pouvoir tirer sur les assaillants. Ne pouvant pas rejoindre les casernes, les Texians stationnés le long du mur occidental s'enfuirent vers l'ouest en direction du fleuve San Antonio. Lorsque la cavalerie chargea, les Texians se mirent à couvert dans un fossé. Sesma fut obligé d'envoyer des renforts et les Texians furent finalement tués. Sesma rapporta que cet affrontement impliqua 50 Texians mais Edmondson considère que ce nombre est exagéré.

Les défenseurs dans l'enclos à bétail se replièrent dans le corral des chevaux. Après avoir déchargé ses fusils, le petit groupe escalada un mur, contourna l'arrière de la chapelle et essaya de s'enfuir dans la plaine à l'est qui semblait vide. Alors que la cavalerie mexicaine attaquait le groupe, Almaron Dickinson tourna un canon et causa probablement des victimes chez les cavaliers. Les Texians qui tentaient de s'échapper furent cependant tous tués.

Le dernier groupe de Texians restant à l'extérieur était composé de Crockett et de ses hommes qui défendaient le petit mur devant l'église. N'ayant pas le temps de recharger leurs armes, ils utilisaient leurs fusils comme des massues et se battaient avec des couteaux. Après une salve de fusils et une charge mexicaine à la baïonnette, les survivants du groupe se replièrent dans l'église. Les Mexicains contrôlaient à présent les murs extérieurs et l'intérieur du fort à l'exception de l'église et des pièces le long des murs ouest et est. Les soldats mexicains repérèrent un drapeau texian flottant sur le toit d'un bâtiment et quatre d'entre-eux furent tués avant que le drapeau du Mexique ne soit installé à sa place.

PHOTO 3.jpg
Façade de l'église de l'Alamo en 1854.

De nombreux défenseurs s'étaient abrités dans les salles fortifiées des casernes et dans la confusion les Texians n'avaient pas encloué leurs canons avant de se replier. Les soldats mexicains les réutilisèrent contre les casernes. À chaque porte détruite, les soldats mexicains tiraient une salve de fusils dans la pièce sombre avant de charger pour un combat au corps-à-corps.

Trop malade pour participer aux combats, Bowie mourut probablement dans son lit. Les témoins oculaires donnent des comptes-rendus divergents sur sa mort. Certains témoins affirmèrent qu'ils avaient vu plusieurs soldats mexicains entrer dans la chambre de Bowie, le frapper avec leurs baïonnettes avant de le tirer vivant à l'extérieur. D'autres avancèrent que Bowie se serait suicidé ou qu'il fut achevé dans son lit. Selon l'historien Wallace Chariton, la version la plus populaire et probablement la plus juste est que Bowie est mort dans son lit, adossé au mur en utilisant ses pistolets et son célèbre couteau. Les deux premiers Mexicains qui entrèrent dans la chambre furent abattus par ses pistolets et Bowie en tua un ou deux autres avec son couteau avant d'être poignardé à plusieurs reprises par les baïonnettes mexicaines.

Les derniers Texians à mourir furent les 11 artilleurs des deux canons de 12 livres dans la chapelle. Un boulet du canon de 18 livres pulvérisa les barricades devant l'église et les soldats mexicains entrèrent dans le bâtiment après une première salve de leurs mousquets. Les hommes de Dickinson ripostèrent avec leurs canons situés dans l'abside contre les soldats se ruant par la porte. N'ayant pas le temps de recharger, les Texians attrapèrent leurs fusils et tirèrent avant d'être poignardés à mort. Robert Evans, le responsable du matériel, avait été chargé de ne pas laisser la poudre tomber entre les mains des Mexicains. Blessé, il rampa vers le dépôt de munitions mais fut tué par une balle de fusil et sa torche tomba à quelques centimètres de la poudre. S'il avait réussi, la déflagration aurait certainement détruit l'église et tué toutes les personnes présentes y compris les femmes et les enfants cachés dans la sacristie.

Alors que les soldats approchaient de la sacristie, l'un des jeunes fils d'Anthony Wolf se leva pour se recouvrir d'une couverture. Dans la pénombre, les Mexicains le prirent pour un adulte et le tuèrent. Le dernier Texian à mourir lors de la bataille fut peut-être Jacob Walker qui tenta de se dissimuler derrière Susannah Dickinson et fut poignardé en face des femmes. Un autre Texian, Brigido Guerrero, s'était également réfugié dans la sacristie. Guerrero, un soldat mexicain qui avait déserté en décembre 1835, fut épargné après avoir convaincu les soldats qu'il avait été fait prisonnier.

À 6 h 30, la bataille était terminée. Les soldats mexicains inspectèrent chaque corps et poignardèrent tous ceux qui bougeaient. Même si tous les Texians étaient morts, les soldats mexicains continuaient de tirer et certains furent tués dans la confusion. Les généraux mexicains furent incapables d'arrêter la soif de sang de leurs hommes et appelèrent Santa Anna à l'aide. Même si le général arriva, les violences continuèrent et les clairons reçurent l'ordre de sonner la retraite. Durant 15 minutes, les soldats continuèrent néanmoins de tirer dans les corps des soldats tués.

Conséquences Pertes

Selon de nombreux comptes-rendus de la bataille, entre cinq et sept Texians se seraient rendus. Furieux que ses ordres aient été ignorés, Santa Anna demanda l'exécution immédiate des survivants. Dans les semaines qui suivirent, des rumeurs avancèrent que Crockett faisait partie des soldats s'étant rendus. Ben, un ancien esclave africain qui travaillait comme cuisinier pour l'un des officiers de Santa, maintint cependant que le corps de Crockett fut retrouvé entouré de pas moins de seize cadavres mexicains. Les historiens sont en désaccord sur les circonstances de sa mort.

Santa Anna aurait déclaré au capitaine Fernando Urizza que la bataille fut tout sauf une mince affaire. Un autre officier remarqua alors qu'avec une autre victoire comme celle-ci, nous irons tous en enfer. Dans son premier rapport, Santa Anna affirma que 600 Texians avaient été tués contre seulement 70 tués et 300 blessés du côté mexicain. Son secrétaire, Ramón Martínez Caro, contesta par la suite ce compte-rendu. D'autres sources estiment qu'entre 60 et 200 soldats mexicains furent tués et entre 250 et 300 blessés. La plupart des historiens évaluent que les Mexicains perdirent entre 400 et 600 hommes (tués et blessés). Cela représenterait environ un-tiers des soldats mexicains impliqués dans l'assaut final et Todish remarque que cela est un taux de perte absolument colossal. La plupart des témoins oculaires ont compté 182 corps de Texians. Certains historiens considèrent qu'au moins un Texian, Henry Warnell, était parvenu à s'échapper. Il mourut plusieurs mois après des blessures reçus pendant la bataille ou pendant sa fuite.

PHOTO 4.jpg
Caveau de la cathédrale de San Fernando qui renfermerait les cendres des défenseurs de l'Alamo.

Les soldats mexicains furent inhumés dans le cimetière local de Campo Santo.. Peu après la bataille, le colonel José Juan Sanchez Navarro proposa qu'un monument soit érigé en honneur des soldats mexicains tués au combat ; Cos rejeta l'idée.

Les corps des Texians furent empilés et brûlés. La seule exception fut pour le corps de Gregorio Esparza. Son frère Francisco, un officier de l'armée de Santa Anna, obtint l'autorisation de donner une sépulture digne à Gregorio. Les cendres furent laissées sur place jusqu'en février 1837, lorsque Juan Seguín revint à Béxar pour examiner les restes. Un simple cercueil portant les noms Travis, Crockett et Bowie fut rempli avec les cendres des bûchers funéraires. Selon un article du 28 mars 1837 du journal Telegraph and Texas Register, Seguín enterra le cercueil sous un bosquet de pêchers. L'emplacement ne fut pas marqué et est aujourd'hui inconnu. Seguín avance par la suite qu'il avait placé le cercueil en face de l'autel de la cathédrale de San Fernando. En juillet 1936, un cercueil fut exhumé à cet endroit mais selon l'historien Wallace Chariton, il est peu probable qu'il s'agisse des restes des défenseurs de l'Alamo. Des fragments d'uniformes furent retrouvés à l'intérieur mais on sait que les défenseurs n'en portaient pas.

Survivants texians

PHOTO 5.jpg
Susanna Dickinson survécut à la bataille de fort Alamo et fut envoyée annoncer la défaite texiane

Afin de convaincre les autres esclaves au Texas de soutenir le gouvernement mexicain contre la révolte texiane, Santa Anna épargna la vie de l'esclave de Travis, Joe. Le lendemain de la bataille, il interrogea individuellement chaque non-combattant. Impressionné par Susanna Dickinson, Santa Anna offrit d'adopter sa fille Angelina pour qu'elle soit éduquée à Mexico. Dickinson refusa l'offre qui ne fut pas proposée à Juana Navarro Albury pour son fils qui avait à peu près le même âge. Chaque femme reçut une couverture et deux pesos d'argent. Alsbury et les autres femmes tejanos furent autorisées à rentrer dans leurs maisons de Béxar ; Dickinson, sa fille et Joe furent envoyées à Gonzales avec Ben. Ils furent encouragés à raconter la bataille et à informer le reste des forces texianes que l'armée de Santa Anna était imbattable.

Impact sur la révolution

Durant le siège, les délégués nouvellement élus du Texas se regroupèrent à la Convention de 1836. Le 2 mars, les délégués proclamèrent l'indépendance pour former la république du Texas. Quatre jours plus tard, les représentants reçurent la dépêche que Travis avait écrite le 3 mars pour avertir de sa situation désespérée. Ignorant que le fort était tombé, Robert Potter demanda que la convention soit ajournée et que ses participants se mettent immédiatement en marche pour secourir l'Alamo. Samuel Houston convainquit les délégués de rester à Washington-on-the-Brazos pour rédiger une constitution. Après avoir été nommé commandant unique de toutes les forces texianes, Houston se rendit à Gonzales pour prendre le commandement des 400 volontaires qui attendaient toujours que Fannin les mènent à Alamo.

Quelques heures après l'arrivée de Houston le 11 mars, deux hommes arrivèrent et annoncèrent la chute de l'Alamo et la mort de tous les Texians. Espérant éviter une panique, Houston arrêta les hommes en les accusant d'espionnage. Ils furent libérés quelques heures plus tard quand Susannah Dickinson et Joe arrivèrent à Gonzales et confirmèrent les informations. Réalisant que l'armée mexicaine avancerait rapidement dans le reste du Texas, Houston conseilla à tous les habitants de la zone d'évacuer et ordonna le repli de son armée. Cela causa une panique et un exode massif vers l'est auquel participa également les membres du nouveau gouvernement.

Malgré ses pertes à Alamo, l'armée mexicaine au Texas comptait presque six fois plus d'hommes que l'armée texiane. Santa Anna considérait que la connaissance de ce déséquilibre et du destin des soldats à Alamo permettraient d'étouffer la révolte et pousseraient les soldats texians à quitter rapidement le territoire. Les nouvelles de la chute de l'Alamo eurent néanmoins l'effet inverse et les hommes affluèrent dans l'armée texiane. Le New York Post écrivit que si Santa Anna avait traité les vaincus avec modération et générosité, il aurait été difficile voire impossible de réveiller la sympathie générale pour le peuple du Texas qui encourage à présent tant d'esprits ardents et aventureux à se porter au secours de leurs frères.

Ayant appris la retraite de Samuel Houston, Santa Anna savait qu'il devait agir rapidement avant que Houston ne puisse rassembler une armée suffisamment importante pour le vaincre. Il divisa ses troupes en trois groupes commandés par Morales, Gaona et lui-même. Il ordonna à Morales de mener 1 000 hommes vers le sud pour restaurer l'ordre dans les villes et villages de la région et envoya Gaona au nord avec 800 hommes vers Mina (actuel Bastrop) pour couper la retraite vers l'est de l'armée texiane. Santa Anna rassembla son artillerie et 700 soldats pour accompagner Gaona vers le nord.

L'après-midi du 21 avril, l'armée texiane attaqua le camp de Santa Anna près de Lynchburg Ferry. L'armée mexicaine fut prise par surprise et l'issue de la bataille de San Jacinto fut quasiment décidée au bout de 18 minutes. Durant les combats, de nombreux soldats texians crièrent à maintes reprises Remember the Alamo ! (Souvenez-vous de l'Alamo !). Santa Anna fut capturé le lendemain et aurait dit à Houston, Vous n'êtes pas né pour les choses ordinaires ; vous avez vaincu le Napoléon de l'ouest. Et il lui reste à présent à se montrer généreux envers le vaincu. Houston répondit, vous auriez dû vous en souvenir à l'Alamo. Santa Anna fut obligé de replier ses troupes du Texas, ce qui mit fin au contrôle mexicain de la province et donna une certaine légitimité à la nouvelle république.

Héritage

PHOTO 1.jpg
Cénotaphe des défenseurs de l'Alamo

Après la bataille, Santa Anna fut considéré alternativement comme un héros national ou un paria. Les vues mexicaines sur la bataille reflétaient souvent le point de vue dominant. Même si les journaux étaient initialement enthousiastes au sujet de la bataille, Santa Anna fut déshonoré par sa capture lors de la bataille de San Jacinto et son gouvernement fut renversé par José Justo Corro. Ainsi de nombreux comptes-rendus mexicains de la bataille furent rédigés par des hommes qui avaient été, ou qui devinrent, des opposants virulents. Petite et de nombreux autres historiens considèrent que certaines de ces histoires, comme l'exécution de Crockett, ont peut-être été inventées pour discréditer encore plus Santa Anna. Dans la mémoire mexicaine, la campagne du Texas, dont la bataille de fort Alamo, fut rapidement éclipsée par la guerre américano-mexicaine de 1846-1848.

PHOTO 2.jpg
Justo Corro

À San Antonio de Béxar, la population à majorité tejano considérait que le complexe de l'Alamo était plus qu'un simple champ de la bataille car ils avaient profité des bénéfices de la mission et de l'hôpital qui se trouvaient dans le complexe. Du fait de l'augmentation de la population anglophone, le site devint plus connu pour la bataille et des tentatives furent entreprises pour préserver ce qui fut qualifié de Thermopyles américaines. Comme l'écrivit l'historienne Susan Schoelwer, la création de l'image d'Alamo a été une entreprise presque exclusivement américaine et l'accent fut essentiellement mis sur les défenseurs texians tandis que le rôle des soldats tejanos et les actions de l'armée mexicaine furent oubliés. Au début du XXe siècle, la législature du Texas acheta la propriété et confia la gestion de ce qui est aujourd'hui un sanctuaire officiel de l'État à l'association des Daughters of the Republic of Texas (Filles de la République du Texas). En face de l'église, au centre de l'Alamo Plaza, se trouve un cénotaphe dessiné par Pompeo Coppini pour commémorer les Texians et les Tejanos morts durant la bataille. Selon Bill Groneman, Alamo est devenu le site le plus touristique du Texas.

PHOTO 3.jpg
La chapelle de l'Alamo qui se trouve aujourd'hui dans le centre-ville de San Antonio au Texas.

Les premiers récits anglophones de la bataille furent rédigés et publiés par la Texas Ranger Division et l'historien amateur John Henry Brown. La bataille fut ensuite relatée dans The Fall of the Alamo (la Chute de l'Alamo) de Reuben Potter publié dans The Magazine of American History en 1878. Potter basa son ouvrage sur des entretiens avec de nombreux soldats mexicains ayant participé à la bataille. Le premier livre non-fictionnel couvrant la bataille, The Alamo de John Myers Myers fut publié en 1948. Depuis lors, la bataille a été représentée dans de nombreux ouvrages historiques.

Selon Todish, il y a peu de doute sur le fait que la plupart des Américains ont probablement formé un grand nombre de leurs opinions sur ce qui s'est passé à Alamo non des livres, mais à partir des différents films réalisés sur la bataille. Le premier récit cinématographique de la bataille fut The Immortal Alamo de William F. Haddock en 1911. L'affrontement fut popularisé lors de sa représentation dans la série Davy Crockett diffusée dans les années 1950 et qui s'appuyait largement sur les légendes de la bataille. Quelques années plus tard, John Wayne réalisa et joua dans l'une des versions cinématographiques les plus connues bien qu'à la justesse historique douteuse, Alamo de 1960. Un autre film, également appelé Alamo, sortit en 2004 et est considéré comme plus fidèle aux événements réels que les autres versions cinématographiques.

De nombreux musiciens ont été inspirés par la bataille. La Ballade de Davy Crockett de Tennessee Ernie Ford resta 16 semaines dans le palmarès country américain en 1955. Marty Robbins enregistra une version de la chanson The Ballad of the Alamo en 1960 qui passa 13 semaines dans le hit-parade. La chanson Remember the Alamo de Jane Bowers fut reprise par de nombreux artistes dont Johnny Cash et Donovan.

Le massacre de Wounded Knee

PHOTO 4.jpg
Fosse commune avec des Lakota morts après le massacre de Wounded Knee

Le massacre de Wounded Knee est une opération militaire qui s'est déroulée aux États-Unis d'Amérique, dans le Dakota du Sud, le 29 décembre 1890. Entre 300 et 350 Amérindiens de la tribu Lakota Miniconjou (dont plusieurs dizaines de femmes et des enfants) ont été tués par l'armée des États-Unis.

Cinq cents soldats du 7e régiment de cavalerie des États-Unis, appuyés par quatre mitrailleuses Hotchkiss, ont encerclé un campement d'Indiens Lakota avec l'ordre de les convoyer en train vers Omaha dans le Nebraska. Le commandant du 7e avait reçu l'ordre de procéder à un désarmement préalable.

Il existe différentes versions du massacre mais les historiens s’accordent sur le fait que les tirs ont commencé pendant le désarmement des Indiens. Un coup de fusil a retenti et les Indiens, désarmés et encerclés, ont été mitraillés. Au total 26 soldats de la cavalerie ainsi que 153 Indiens Sioux ont été tués, dont 62 femmes et enfants. Les cadavres indiens furent enterrés dans une fosse commune sur le lieu du massacre. D'autres Sioux sont morts de leurs blessures ultérieurement ainsi qu'un lieutenant de la cavalerie.

PHOTO 5.jpg
Carte du Dakota du sud.

En février 1890, le gouvernement des États-Unis rompt un traité passé avec les Lakota en divisant la Grande réserve indienne Sioux de l'État du Dakota du Sud (qui englobait la plus grande partie de l'État) en cinq réserves dont la totalité est plus petite. Cela est réalisé pour satisfaire les intérêts des propriétaires de l'Est, conformément à la politique clairement affichée du gouvernement de rompre les relations tribales et d’obliger les Indiens à se conformer au mode de vie de l'homme blanc, pacifiquement si possible ou sinon par la force.

Une fois les réserves ajustées, les tribus sont séparées en unités familiales sur des parcelles de terrain de 320 acres, soit 130 hectares. En raison de la sécheresse, les récoltes de 1890 sont insuffisantes pour assurer l’alimentation des Sioux. Malheureusement pour les Indiens, le gouvernement a aussi réduit les rations de moitié, les Indiens étant jugés paresseux. Comme le bison a, de plus, été pratiquement exterminé de la plaine quelques années plus tôt, les Sioux se retrouvent en situation de famine.

La Danse des esprits (Ghost Dance.)

En 1890, Jack Wilson, un chef religieux amérindien connu sous le nom de Wovoka, déclare que, pendant l'éclipse totale de soleil du 1er janvier 1889, il a reçu la révélation qu'il est le Messie de son peuple. Le mouvement spirituel qu'il crée devient connu sous le nom de Danse des esprits (Ghost Dance), mélange syncrétique de spiritualisme paiute et de christianisme shaker. Bien que Wilson ait prédit la disparition des hommes blancs, il enseigne également que, jusqu'au jour du Jugement dernier, les Amérindiens doivent vivre en paix et ne pas refuser de travailler pour les Blancs.

PHOTO 1.jpg
Chez les Sioux, les deux premiers convertis à cette nouvelle religion sont Kicking Bear et Short Bull, de la réserve de Pine Ridge. Tous deux assurent que Wilson s'est mis en lévitation devant eux, mais ils interprètent différemment ses paroles. Ils rejettent la prétention de Wilson à être le Messie et croient que le Messie n'arrivera pas avant 1891. Ils refusent aussi le pacifisme de Wilson et estiment que des vêtements spéciaux, les chemises des esprits (ghost shirts), les protégeront des balles.

La Danse des esprits se propage rapidement chez les Sioux, démoralisés et affamés. Effrayés, les agents indiens demandent l'aide de l'armée. Bien qu'il semble qu'une majorité des Indiens de la réserve de Pine Ridge ait été convertie, le chef Sitting Bull n'en fait pas partie. Cependant, il garantit la liberté religieuse ; mais les fonctionnaires fédéraux interprètent cette tolérance comme un appui total, et le général Nelson Miles ordonne son arrestation. Quarante-trois policiers indiens essayent de l'arrêter le 15 décembre 1890 à l'agence de Standing Rock. Pour des raisons peu claires, une fusillade se déclenche et Sitting Bull est parmi les douze tués.

Quatre cents Hunkpapa Lakota fuient à la réserve indienne de Cheyenne River des Lakota Miniconjou. 38 Hunkpapa Lakota du village de Sitting Bull trouvent refuge dans le campement des Miniconjou de Big Foot dans la réserve de Cheyenne River. Miles ordonne aussitôt l'arrestation de Big Foot mais l'armée temporise, espérant que la réputation de pacifiste de ce dernier préviendra les hostilités. Quand les Hunkpapa arrivent, apeurés par la venue de nombreux soldats dans la réserve, les 300 Miniconjou décident d’abandonner leur village et de rejoindre le chef Red Cloud (qui ne fait pas partie du mouvement de la Danse des esprits) à l’agence de Pine Ridge.

Ignorant les intentions des Indiens, et craignant que la destination de Big Foot ne soit le bastion des adeptes de la Danse des esprits dans les Bad Lands, le général Miles déploie les 6e et 9e régiments de cavalerie pour bloquer les Minniconjou.

PHOTO 2.jpg
Canon Hotchkiss à Wounded Knee.

Le clan de Big Foot est intercepté par le major Samuel Whitside et environ 200 hommes du 7e de cavalerie (décimé à Little Big Horn par les Sioux 14 ans auparavant). Whitside transfère Big Foot qui souffre d'une sévère pneumonie vers une ambulance de campagne et escorte les Lakota à leur camp pour la nuit à Wounded Knee Creek. L'armée fournit aux Lakota des tentes et des rations. Les Indiens sont comptés : il y a dans le village 120 hommes et 230 femmes et enfants.

Le matin suivant, les Lakota trouvent face à eux le reste du régiment, avec son commandant, le colonel James W. Forsyth, arrivé pendant la nuit, ainsi qu'une batterie de canons Hotchkiss du 1er régiment d'artillerie. Les armes sont disposées sur une petite colline surplombant le campement. Forsyth informe Whitside que les Lakota doivent être transférés dans un camp militaire à Omaha dans le Nebraska.

Le massacre

PHOTO 3.jpg
Le chef Miniconjou Big Foot, abattu par un soldat, gît dans la neige.

La 7e de cavalerie a reçu l'ordre du commandant du département de la Platte, le général John Brooke, de désarmer le clan de Big Foot avant le transfert vers le Nebraska. La veille au soir, après avoir été escortés au camp et avoir été encerclés de toute part, les Lakota sont considérés comme des prisonniers virtuels. Forsyth choisit de ne pas essayer de les désarmer dans la soirée.

Au matin, les hommes Lakota sont rassemblés et informés qu'ils doivent remettre toutes leurs armes à feu. Les soldats, craignant que des armes restent cachées, commencent à fouiller les tentes, provoquant la colère des Lakota qui, selon l'armée, sont sous l'influence d'un chaman Miniconjou, Yellow Bird.

Lorsque les soldats tentent de désarmer un Lakota nommé Black Coyote, un coup de feu part. Une fusillade générale s’ensuit. La plupart des hommes Lakota, encerclés par les soldats, sont abattus. Les survivants se dégagent. C’est alors que les canons bombardent le village des femmes et des enfants.

On a longtemps prétendu que 146 Lakota avaient été tués ainsi que 25 soldats de la cavalerie des États-Unis qui comptait également 35 blessés, Big Foot figurant parmi les morts. En fait, l'armée américaine reconnaît aujourd'hui que c'est 300 à 350 Amérindiens qui périrent lors de ce « massacre », terme utilisé par le général Nelson A. Miles dans une lettre du 13 mars 1917 au commissaire aux affaires indiennes. Les soldats tirant de tous les côtés, on pense que certains d'entre eux ont été tués par leur propre régiment mais aucune enquête n'a permis de connaître la vérité. Le lieutenant James D. Mann, un des principaux responsables du tir, meurt de ses blessures dix-sept jours plus tard, le 15 janvier 1891, à Fort Riley dans le Kansas.

Conséquences

Lorsque la tempête de neige qui s'est abattue entre temps se calme, les militaires embauchent des civils pour enterrer dans une fosse commune les victimes Lakota : officiellement, 84 hommes et garçons, 44 femmes et 18 enfants. De plus, 7 Lakota meurent à l'hôpital de Pine Ridge des suites de leurs blessures.

Le colonel Forsyth, désavoué par le général Nelson Miles, est immédiatement relevé de son commandement. Une enquête militaire approfondie menée par Miles critique les dispositions tactiques prises par Forsyth tout en l'exonérant de sa responsabilité. Le secrétaire à la guerre rétablit alors Forsyth dans son commandement du 7e régiment de cavalerie. La cour juge que, pour la plupart, les soldats de la cavalerie ont essayé d'éviter les atteintes aux non-combattants. Néanmoins Miles continue à critiquer Forsyth qui, selon lui, a délibérément désobéi aux ordres. C’est du général Miles que vient l'opinion selon laquelle Wounded Knee est un massacre délibéré plutôt qu'un drame provoqué par des décisions malheureuses (l’opinion publique américaine étant alors généralement favorable à Forsyth).

Vingt médailles d'honneur » sont attribuées à des soldats du 7e de cavalerie pour leur conduite durant le massacre. Aujourd'hui encore, les Amérindiens réclament instamment qu'elles soient requalifiées en « médailles du déshonneur.

Beaucoup de non-Lakota vivant près des réserves interprètent la bataille comme la défaite d'un culte meurtrier, la Danse des Esprits, faisant l’amalgame entre les adeptes de ce culte et les Amérindiens en général.

Peu après le massacre, un jeune journaliste, L. Frank Baum (qui deviendra plus tard célèbre en tant qu'auteur du Magicien d'Oz) écrit dans l'Aberdeen Saturday Pioneer du samedi 3 janvier 1891 :

L'Aberdeen Saturday Pioneer a par le passé déclaré que notre sûreté dépendait de l'extermination des Indiens. Après leur avoir fait du tort pendant des siècles, nous devrions, afin de protéger notre civilisation, insister encore et débarrasser la terre de ces créatures indomptées et indomptables. De cela dépend la sécurité des colons et des soldats commandés par des incompétents. Autrement, nous pouvons nous attendre à ce que les années futures nous apportent autant de déboires avec les Peaux Rouges que les années passées.

Vers la fin du XXe siècle, les critiques se font plus vives. Beaucoup considèrent l’évènement comme une des plus grandes atrocités de l'histoire des États-Unis. Il est ainsi commémoré par la chanson engagée Bury My Heart at Wounded Knee (Enterre mon cœur à Wounded Knee), écrite par Buffy Sainte-Marie. Il est aussi le sujet d'un livre à succès de l'historien Dee Brown publié en 1971 (New York ; Holt, Rinehart & Winston) : Enterre mon cœur à Wounded Knee : la longue marche des Indiens vers la mort (Bury my Heart at Wounded Knee, an Indian History of the American West).

Dernier conflit armé avec les Amérindiens ?

Wounded Knee est généralement considéré comme l'évènement qui met fin à 400 ans de guerres indiennes. À strictement parler pourtant, le massacre n'est pas le dernier conflit entre les Amérindiens et l'armée des États-Unis. Une escarmouche a lieu à la Mission Drexel le lendemain du massacre de Wounded Knee, qui entraîne la mort d'un soldat de la cavalerie et en blesse six autres appartenant au 7e de cavalerie. Cet évènement à la Mission Drexel fut presque totalement éclipsé par le drame de la veille. Les danseurs Lakota qui ont été persuadés de se rendre préfèrent fuir en apprenant ce qui s'est passé à Wounded Knee. Ils brûlent plusieurs bâtiments de la mission puis attirent un escadron du 7e de cavalerie dans un guet-apens et le harcèlent jusqu'à l'arrivée des renforts du 9e régiment de cavalerie. 


21/05/2014
0 Poster un commentaire

HORS-LA-LOI SOLITAIRES

Formant des groupes résolus poussés par le désir de poursuivre ceux qui violaient la loi, les volontaires de l’Ouest se mettaient souvent dans des cas plus difficiles que glorieux. Un épisode de ce genre, qui fit l’objet d’une reconstitution le lendemain grâce à un photographe local non dénué d’initiative, se déroula le 4 décembre 1896 au ranch de Bert Benjamin, situé près de Blackwell (Oklahoma).

PHOTO 1.jpg

Dans une reconstitution photographique assez rare, des volontaires entourent une cabane. Ils s’apprêtent à débusquer deux bagareurs.

Ce jour-là, juste avant l’aube, des volontaires avaient cerné une cabane où deux individus étaient soupçonnés de mettre au point l’attaque d’une banque locale. Quans ils apparurent à l’aube, le shérif adjoint Alfred Lund tonna : mains en l’air! Loin d’obéir, les suspects sautèrent sur leurs armes. Le premier coup de feu claqua, et trois hommes de la patrouille, qui en comptait six, préférèrent décamper. Lund ne sourcilla pas; il tira; blessant l’un des hommes et tuant l’autre; d’une balle  malencontreuse, il abattit aussi une des bêtes Bert Benjamin.

PHOTO 2.jpg
Des hommes regardent la vache que Lund, shérif adjoint (Chemise blanche, dernier rang) a tuée.

Le blessé s’appelait Ben Cravens, et l’enquête prouva qu'’il s’agissait d’un dur; mais la mort constituait, semblait-il, une prise encore plus importante. Du fait qu'’il lui manquait trois doigts, l’officier de police l’identifia en toute confiance comme étant un féroce hors-la-loi du nom de Dick Clifton, surnommé (Dynamite), qui selon la rumeur, avait perdu ces doigts au cours d’un règlement de comptes.

PHOTO 3.jpg
Adossé à un mur de Blackwell pour la photographie, Buck McGregg (en haut) fut confondu avec Dick Clifton, dit (Dynamite), un bandit dont la tête était mise à prix à 3 500$ à la suite de pillages de trains et attaques de banques. Mais la meilleure prise de la patrouille fut celle de Ben Cravens (ci-dessus, voleur de bétail et meutrier, qui fut blessé lors de cet angagement. Cravens reprit le chemin du crime après un séjour en prison.

Plus tard, on put lire dans un journal que ce mort avait bénéficié d’une notoriété imméritée. En fait Buck McGregg n’était qu'’un petit voleur. Malgré sa déception, la presse réussit à placer la nouvelle sous un signe favorable : la rencontre de Blackwell avec le crime provoquait une hausse dans les affaires immobilières locale.

PHOTO 4.jpg
Les montures des hors-la-loi étaient sellées et surchargées d’armes. Mais hors de leur atteinte.

PHOTO 1.jpg
Quelques minutes avant son exécution pour un double meutre commis en 1898, Billy Calder grimace devant le bourreau de Lewistown (Montana). On annonçait souvent les pendaisons par invitations addressées à la presse et aux personnalités concernées.

PHOTO 5.jpg
Armurier de son état du temps où il respectait la loi, Ned Christie, 1852-1892 souvent recherché par la police, fut photographiée avec les armes qui lui servirent tant à attaquer les banques et les trains qu’à s’en prendre aux officiers de paix.

PHOTO 1.jpg
Bell Starr, la reine des bandits apporte une assistance morale à Bleue Duck, son amant, à qui l’on a passé les menottes à la suite du meutre d’un fermier.

PHOTO 2.jpg
En 1895, poignets et chevilles enchaînés, après une bamboche de treize jours émaillée de viols, vols et meutres. Rufus Buck (au centre) et ses complices attendent de passer en justice. Ils furent parmi les derniers bandits à être condamnés à mort par le juge Parker.

PHOTO 3.jpg
Les menottes aux mains Bil Longley songe à la perspective d’un gibet texan pour un de ses 32 meutres. Il écrivit à une fille ces quelques derniers mots de bravade : la mort par pendaison est celle que je préfère.

PHOTO 4.jpg
Aussi dangereux pour lui-même que pour la société, Clay Allison 1840-1887 récupère après s’être, en 1870, logé une balle dans le pied en tirant pour rassembler des mules. Cette même année, il aida à lyncher un tueur, puis lui trancha la tête.

PHOTO 5.jpg

Jim Averell, 1851-1889 un commerçant qui commit l’erreur de s’installer sur des terres du Wyoming destinées à l’élevage et convoitées par un millionaire, fut lynché en 1889. Trois témoins de ce crime disparurent, et un quatrième mourut.

PHOTO 1.jpg
Ella Watson, 1861-1889 une prostituée qui travaillait à proximité de l’emplacement occupé par Averell, fut pendue au même arbre que ce dernier. Les exécuteurs calmèrent les protestations en affirmant qu’elle était vraiment une voleuse de bétail bien connue sous le nom de Cattle Kate.

PHOTO 2.jpg
Jim Averell et Ella Watson

PHOTO 3.jpg
John Wesley Hardin 1853-1895 se fit photographier à Abilene en 1871. Époque à laquelle le marshal Wild Bill Hickok le protégea, jusqu’au moment où Hardin tua un ronfleur dans un hôtel sous prétexte qu’il le dérangeait; il dut quitter la ville.

PHOTO 4.jpg

PHOTO 5.jpg

PHOTO 1.jpg

PHOTO 2.jpg

PHOTO 3.jpg

Orphelin Billy le Kid était employé comme manœuvre dans un ranch de l’Arizona; c’est à cette époque, alors qu’à peine âgé de 15 ans, qu’il posa pour ce portrait. En 1877, il tua sa première victime. Un homme qui l’avait insulté par inadvertance.

À la fin  du XIXe siècle. Les hors-la-loi qui pouvaient attaquer des trains et des banques tout en restant en liberté suffisamment longtemps pour profiter de leur butin devenaient aussi rares que les bisons. En plus des forces du maintien de l’ordre sans cess croissantes. Il leur fallait aussi compter avec des éléments techniques propres à les décourager. À présent, on utiklisait le télégraphe et le téléphone pour diffuser les signalements des mafaiteurs et rassembler des informations sur leurs déplacements.

PHOTO 4.jpg

PHOTO 5.jpg

PHOTO 1.jpg
La poitrine criblée de balles, Charlie Pierce (à droite) repose dans une chambre funéraire de Guthrie, au côté de Bitter Creek Newcomb 1867-1892.

Souvent, les chasseurs poursuivaient leurs proies grâce au train, transportant avec eux les chevaux dont ils avaient besoin pour la phase finale de la chasse. Face à de tels progrès dans la lutte contre le crime, des despérados moyens comme Charlie Pierce et Bitter Creek Newcomb étaient condamnés à l’avance. En mai 1895, séparés de leurs compagnons après avoir effectué un hold-up sur un train, des membres du gang Doolin se réfugièrent dans une ferme du territoire de l’Oklahoma, près de Guthrie. Le repaire des bandits fut vite encerclé par des représentants de l’ordre fédéral alertés par télégramme sur les agisements du gang. Selon le Guthrie Daily Leader, en un rien de temps, le corps de Pierce fut criblé de plombs. Il reçut des balles aux bras aux jambes et jusque dans la plantes des pieds. Newcomb fut également touché plusieurs fois.

Pour mieux identifier leurs victimes, on les photographia souvent dans des poses très réalistes, conservant ainsi des achives, et en particulier des preuves du déguisement réussi, d’un des bandits. De telles images qui illustrent  ses photographies avaient un autre but; c’était une mise en garde pour les candidats au métier de hors-la-loi, leur démontrant que si l’emploi des armes à feu pouvait être momentanément payant, il conduisait en général à une issue fatale.

PHOTO 2.jpg

PHOTO 3.jpg

PHOTO 4.jpg


20/05/2014
0 Poster un commentaire

HORS-LA-LOI ET DE L'ORDRE

Frères Dalton

PHOTO 1.jpg
Membres de la bande des frères Dalton, abattus après le braquage de Coffeyville. Bob et Grat Dalton sont étendus au centre.

Robert (Bob), Grattan (Grat), William (Bill) et Emmett Dalton, connus sous le nom des frères Dalton ou comme la bande des Dalton formaient un célèbre groupe de hors-la-loi qui a sévi dans l'Ouest américain entre 1890 et 1892, attaquant principalement des banques et des trains. La bande comprenait également des hommes n'appartenant pas à la fratrie : William McElhanie, Narrow Gauge Kid, George Newcomb, Charlie Bryant dans un premier temps puis Bill Powers et Dick Broadwell (tués au braquage de Coffeyville). Un des frères, Bill Dalton, forma sa propre bande.

Ils ont inspiré maintes histoires, la plus connue dans le monde francophone étant la bande dessinée Lucky Luke de Morris et de René Goscinny.

Les frères Dalton étaient issus d'une famille respectable. Leur père, James Louis Dalton, est un héros de la guerre du Mexique. Fermier, travailleur acharné, homme modeste et posé, il a su gagner le respect des voisins, un respect que même le comportement de ses quatre fils n'a pu entacher. James Louis Dalton et son épouse, Adeline Younger/Dalton, se sont installés dans le territoire indien pour se consacrer à l'élevage et la culture.

Adeline lui donne quinze enfants, dix garçons et cinq filles, appelé(e)s:

Ben 1853-1936

Cole 1853-1920

Louis 1855-1862

Littelton 1857-1942

Lelia 1856 - 1894

Frank (marshal, tué dans l'exercice de ses fonctions) 1859-1887

Grattan dit Grat (ancien marshal, tué dans le braquage à Coffeyville) 1861-1892

William dit Bill (tué à son domicile d'Ardmore) 1865-1894

Eva 1867-1939 épouse de John Whipple

Robert dit Bob (ancien marshal, tué dans le braquage de Coffeyville) 1869-1892

Emmett (blessé durant le braquage de Coffeyville) 1871-1937

Leona 1875-1964 Jamais mariée

Nammie 1876-1902

Adeline 1879-1879

Simon 1879-1928

Ben et Cole étaient diplômés de l'université de McGee.

PHOTO 1.jpg
James Lewis Dalton 1826-1890

PHOTO 1.jpg
Adeline Lee Younger 1835-1925

PHOTO 2.jpg
Adeline Lee Younger Dalton 1835-1925

PHOTO 3.jpg
John Frank Dalton 1869-1892

Frank Dalton fut nommé Marshall adjoint (Deputy Marshal) des États-Unis. Ses quartiers étaient situés à Fort Smith dans l'Arkansas. Parmi tous les hommes qui ont porté l'étoile des États-Unis au péril de leur vie, aucun n'a bénéficié d'une plus grande estime et d'un plus grand respect que Frank Dalton. Les voleurs de chevaux et de bétail le craignaient, tout autant que les trafiquants de whisky qui passaient en contrebande leur marchandise sur le territoire indien. Frank Dalton avait la réputation d'être intrépide, courageux et honnête (récit de Emmet Dalton de son livre Le gang des Dalton, notre véritable histoire). Il est tué lors d'une intervention contre des trafiquants d'alcool (Smith, Dixon et un jeune nommé William Towerly). Selon le récit des faits que Cole (un autre Deputy Marshal qui accompagnait Frank Dalton, toujours d'après le livre d'Emmet Dalton) a rapporté, quand ils ont interpellé les trois hommes, une bagarre a éclaté. Smith en sortit, Frank Dalton et ce dernier tirèrent en même temps et Frank Dalton s'effondra. Puis Dixon, sortant de la tente où ils campaient, tira de nouveau en même temps que Frank Dalton qui était à terre.

Il avait été atteint par Smith et la balle avait creusé un sillon dans son bras gauche à partir du poignet, avant de lui traverser le corps et Dixon l'avait également touché au côté gauche. Plus tard, Towerly admit qu'il avait tiré à trois reprises sur Frank alors que celui-ci était à terre sans défense, dont une balle tirée dans la bouche qui lui avait traversé la tête, entraînant sa mort.

PHOTO 4.jpg
Robert (Bob) Dalton 1869-1892

Bob Dalton devient à son tour aide-marshal et, devant tant d'inégalités sociales, de politique trompeuse, de rapports truqués et de supérieurs corrompus (d'ailleurs il attendait toujours sa paye qui ne venait jamais sous le prétexte que le gouvernement n'avait pas transférer les fonds), il quitte son poste.

PHOTO 5.jpg
Emmett Dalton 1871-1937

Emmett Dalton se rendent au Nouveau-Mexique pour y entreprendre de nouvelles affaires. Ils sont accompagnés de William McEllhanie (Narrow Gauge Kid), George Newcomb et Charlie Bryant. Accusé de braquage de banque et de deux meurtres, Emmett Dalton est emprisonné, bien qu'il n'ait tiré aucun coup de feu lors de l'attaque de Coffeyville. L'avocat avait pourtant négocié, avec son accord, une réclusion de quatorze ans, pour complicité de meurtre et braquage de banque. Condamné à perpétuité, il est libéré en 1907 après quatorze ans d'emprisonnement. Il écrira deux livres : Beyond The Law et When the Daltons Rode, adapté au cinéma par George Marshall (1940).

Il meurt le 13 juillet 1937 à Hollywood à l'âge de soixante six ans.

Partis de l'Oklahoma, ils s'arrêtent près de Silver City pour se reposer quelques jours dans le seul hôtel de la ville. Le propriétaire d'un restaurant (un Chinois) leur annonce qu'il y a un grand jeu au saloon : un jeu mexicain appelé Monte. Ils y vont, et lors d'une partie, ils s'aperçoivent que tout est truqué. Pour se venger, Bob Dalton dirige leur premier crime. Directement, quand ils se sont aperçus qu'ils se faisaient avoir, Bob dit à Emmett de se poster à l'entrée, puis met au courant les autres et à son signal, il crie mains en l'air!, tirent quelques coups en l'air et récupèrent tout l'argent des truqueurs sans faire de mal à personne. Dès lors, la bande des Dalton se fera attribuer des délits qu'elle n'a jamais commis, notamment une attaque de train de la Southern Pacific (détenteur du monopole des banques et du transport). Pour éviter la Justice, ils prennent la fuite.

Effaçant avec l'argent volé des prêts bancaires et des dettes de propriété, ils sont aidés par les fermiers, qui leur dévoilent les cachettes et les plans des shérifs et des aides-marshals des environs. La montagne sera favorable pour se faire oublier dans les poursuites. C'est un détective engagé par la Southern Pacific qui propage les premières rumeurs sur les agissements de la bande des Dalton, y compris des événements d'où ils étaient absents.

PHOTO 1.jpg
Grattan (Grat) Dalton 1861-1892 est lui aussi victime de ces rumeurs, alors qu'il était encore aide-marshal. Incarcéré, il réussit à s'évader pour rejoindre ses frères Bob et Emmett.

PHOTO 2.jpg
William Marion (Bill) Dalton 1865-1894, accusé d'une attaque de train, est victime de ces rumeurs, alors qu'il se trouvait à plus de 150 km du lieu dit, en bon fermier, à s'occuper de sa famille, du bétail et des champs. Il ne sera blanchi que bien plus tard.

 

L'attaque de la banques de Coffeyville

PHOTO 3.jpg
Carte de la région du Kansas Coffeyville

La bande des Dalton est plus que jamais en cavale, pouvant à peine approcher leur mère, seule depuis la dernière attaque de train. Bob Dalton ne voulait plus attaquer, cela devenait trop dangereux : aide-marshall, sheriff et population les attendaient de pied ferme. Ils avaient manqué de peu de se faire capturer lors de la dernière attaque. De plus, leur espionne Miss Moore, qui notait les arrêts et les horaires des trains transportant de l'argent étant morte, ils n'avaient donc plus aucun contact pour préparer un plan solide. Bob Dalton avait en tête de faire plus fort que les frères Younger, des cousins réputés pour leurs attaques de banque. Ils attaqueraient deux banques simultanément ! Ce vol à main armée devait être le dernier, avant qu'ils ne s'établissent en Amérique du Sud. Le plan était simple. Armés de leur revolver Colt et de fusils Winchester, Bob et Emmett s'occuperaient de la Federal National Bank, tandis que Grat Dalton, Bill Powers et Dick Broadwell attaqueraient la Condon Bank, les deux banques étant à Coffeyville. Ils avaient un indicateur, un dénommé Chapman, mais celui-ci les trahit lors de l'attaque. Pour sa trahison, Bob Dalton le tue froidement. Il s'ensuivra un véritable bain de sang, avec autant de morts et de blessés que lors d'une bataille. Dans la Condon Bank, Grat Dalton est trompé par un employé qui prétend faussement que le coffre-fort n'ouvre que si une pendule est réglée sur une certaine heure. Cela retarde le départ, alors que Bob et Emmett finissent leur vol. Sous une grêle de balles, les cinq tentent de prendre la fuite ; Bob et Grat Dalton, Bill Powers et Dick Broadwell périssent alors qu'Emmett Dalton est grièvement blessé. Accusé de braquage de banque et de deux meurtres, Emmett Dalton est emprisonné, bien qu'il n'ait tiré aucun coup de feu lors de l'attaque de Coffeyville. L'avocat avait pourtant négocié, avec son accord, une réclusion de quatorze ans, pour complicité de meurtre et braquage de banque. Condamné à perpétuité, il est libéré en 1907 après quatorze ans d'emprisonnement. Il meurt le 13 juillet 1937 à Hollywood à l'âge de soixante six ans.

Bill Dalton 1865-1894, quant à lui, avait formé avec Bill Doolin un gang, qui sera connu sous le nom du gang Doolin-Dalton. Il quitte ensuite ce gang pour former sa propre bande. Le 23 mai 1894, Bill Doolin et sa bande mènent un braquage à Longview au Texas. Le 8 juin 1894, le croyant mêlé à l'affaire, des aides-marshals traquent Bill Dalton à son domicile d'Ardmore dans l'Oklahoma et l'abattent alors qu'il tente de prendre la fuite

PHOTO 4.jpg
Bill Doolin mort

 

Le Wild Bunch, aussi connu sous le nom de gang Doolin-Dalton, était un groupe de hors-la-loi basé en Territoire indien qui sévit dans le Kansas, le Missouri, l'Arkansas et le Territoire de l'Oklahoma durant les années 1890. Ils ont dévalisé des banques et des magasins, attaqué des trains et tué des hommes de loi. De tous les gangs du Far-West, c'est celui qui a connu la fin la plus violente. Formé à la fin du XIXe siècle, seuls deux de ses onze membres survivent au XXe siècle. Tous sont morts par balles dans des affrontements avec les forces de l'ordre.

Membres du gang

Ol Yantistué le 29 novembre 1892 à Orlando (Oklahoma) par le shérif de Ford County, Chalkey Beeson, et l’US Marshal Tom Hueston.

Arkansas Tom Jonesarrêté le 1er Septembre 1893 à Ingalls (Oklahoma) ; gracié en 1910 ; tué le 16 août 1924 à Joplin par la police de Joplin.

Bill Daltontué le 8 juin 1894 à Ardmore (Oklahoma).

Tulsa Jack Blaketué le 4 avril 1895 près de Ames (Oklahoma) par l'U.S. Marshals Will Banks et Isaac Prater.

Bitter Creek Newcombtué le 2 mai 1895 à Payne County par les frères Dunn.

Charley Piercetué le 2 mai 1895 à Payne County par les frères Dunn.

Little Bill Raidlerarrêté le 6 septembre 1895 par l'U.S. Marshal Bill Tilghman ; libéré en 1903 en raison des suites des blessures qu'il avait reçues lors de son arrestation ; mort en 1904.

Bill Doolinarrêté le 15 janvier 1896 à Eureka Springs par l'U.S. Marshal Bill Tilghman ; évadé avec Dynamite Dick Clifton ; tué le 24 août 1896 à Quay.

Red Buck Waightman 1850-1895 tué le 4 mars 1896 près d'Arapaho (Oklahoma).

Dynamite Dick Clifton 1865-1896? arrêté en juin 1896 par un U.S. Marshals du Texas ; évadé avec Bill Doolin ; tué le 7 novembre 1897 près de Checotah par un U.S. Marshals.

Richard Little Dick West 1860–1898 tué le 8 avril 1898 à Logan County par un U.S. Marshals

 

PHOTO 5.jpg
PHOTO 1.jpg

PHOTO 2.jpg
 
Gang James-Younger

PHOTO 3.jpg
Jesse et Frank James

Le gang James-Younger est une des plus célèbres bandes de hors-la-loi américains, ayant sévi au Missouri et dans les États voisins pendant plus de quinze ans. Composé des deux frères James (Frank et Jesse), des trois frères Younger (dont Cole) et de leurs amis, il était mené par Jesse James, dont la légende a fait une figure mythique à travers les États-Unis.

Les James et les Younger ont grandi dans le comté de Clay, au Missouri, un comté bordant la frontière est du Kansas. En 1854, la loi Kansas-Nebraska a fait de ce territoire un État abolitionniste alors que le Missouri est esclavagiste. La frontière du Kansas et du Missouri vit, bien avant la guerre de Sécession, dans un état de quasi-guerre civile. Les fermes des environs subissent les coups de main de bandits venant de l'État voisin. C'est ainsi que les deux familles apprennent à haïr les Yankees nordistes.

Lorsque la Guerre de Sécession débute, en 1861, Frank James, 18 ans, s'engage dans le corps sudiste des Missouri State Guards, dont le commandant est Sterling Price.

PHOTO 4.jpg
Sterling Price 1809-1867

Le 10 août, il participe à la bataille de Wilson's Creek qui se traduit par une victoire confédérée. En permission chez lui, il se vante tellement de ses exploits qu'un groupe de Fédéraux de Liberty, une ville voisine, vient l'arrêter. Il parvient à s'évader et part rejoindre les francs-tireurs de William Quantrill, un véritable groupe de tueurs qui sèment la terreur dans les petites villes et les campagnes du Kansas. Parmi les membres du gang Quantrill, se trouvent déjà Cole et Jim Younger.

PHOTO 5.jpg

En août 1863, Frank James et les deux frères Younger participent au massacre de Lawrence, perpétré par Quantrill, qui fait plus de 140 morts. Suite à cette tuerie, le général Thomas Ewing publie l'Ordre n° 11, obligeant les fermiers vivant dans les quatre comtés du Missouri bordant le Kansas à abandonner leurs terres. Les parents James doivent s'établir au Nebraska. Les soldats qui les ont forcés à évacuer leurs terres ont battu sévèrement le frère de Frank, Jesse, qui s'en est tiré par miracle. Jesse parvient à rejoindre son frère qui a joint la bande d'un autre criminel notoire, William T. Anderson.

Lorsqu’Anderson décide de se rendre aux troupes de l'Union, les James-Younger repartent rejoindre Quantrill, réfugié dans le Kentucky. En mai 1865, Jesse James est blessé par des soldats nordistes, près de Louisville, alors qu'il avait l'intention de se rendre. La fin de la guerre n'éteint pas la haine tenace que les James et les Younger vouent aux Nordistes.

PHOTO 1.jpg
Formation du gang

À la fin de la guerre, le gouvernement américain vote l'amnistie pour tous les soldats sudistes sauf s'ils ont été déclarés hors-la-loi, ce qui est le cas des hommes de Quantrill. Recherchés et traqués, les James et les Younger doivent se cacher pendant des mois, ce qui est relativement facile puisque les fermiers du Clay County, revenus sur leurs terres, s'empressent d'aider tous ceux qui ont lutté contre les Nordistes.

C'est probablement à cette époque que Jesse James décide de se former un gang pour continuer un combat qu'il n'estime pas terminé. Plus tard, il donnera à ses attaques de banques un sens patriotique qui le rendra sympathique aux fermiers sudistes.

La plupart des membres de son gang ont fait leurs armes avec le gang Quantrill: Frank James, Cole, Jim et Bob Younger, Clel et Ed Miller, Wood et Clarence Hite, Bill Ryan, Andy McGuire, Charlie Pitts, Archie Clements, George Sheperd. Le 13 février 1866, ils attaquent la banque de Liberty et repartent avec 60 000 dollars. Quelques mois plus tard, ils récidivent à Lexington où ils raflent 2 000 dollars.

Le 22 mai 1867, l'attaque de la banque de Richmond, Missouri, tourne mal. Des citoyens tentent de se défendre. Aucun bandit n'est blessé mais trois habitants trouvent la mort. Plusieurs des bandits ont été reconnus et un avis de recherche est lancé. Capturé par une bande d'hystériques, Andy McGuire est pendu sans jugement.

Le 20 mars 1868, le gang s'en prend à la banque de Russellville, Kentucky, et repart avec un butin de 1 450 dollars. De nouveau, des citoyens défendent leur banque sans résultat. Quelques jours plus tard, on réussit à mettre la main sur George Sheperd, condamné à 25 ans de prison.

Le 7 décembre 1869, l'attaque de la banque de Gallatin ne rapporte que 500 dollars. Jesse James, qui a tué le caissier, est désarçonné lorsqu'il tente de fuir mais réussit à se sauver sur la même monture que son frère. Le cheval capturé permet cependant d'identifier son propriétaire. Les James réussissent à fuir la ferme avant d'être interceptés.

1870-1874

On ne sait trop où les James habitent durant ces années mais on sait qu'ils engagent de nouvelles recrues, comme Jim Cummins et Dick Liddell. En 1871, ils dévalisent la banque de Corydon, dans l'Iowa, qui leur rapporte 45 000 dollars. Un an plus tard, ils volent 600 dollars à la banque de Columbia, Kentucky. Le 21 juillet 1873, ils s'attaquent à leur premier train à Adair, près de Council Bluffs dans l'Iowa, lorsqu'ils s'en prennent au Chicago, Rock Island and Pacific Railroad. Le raid ne leur rapporte cependant que 2 000 dollars. Le 31 janvier 1874, ils récidivent sur l'Iron Mountain Little Rock Express à la petite gare de Gad's Hill, Missouri. Cette fois, le butin est de 22 000 dollars.

Le 12 décembre, ils attaquent un troisième train, le Kansas Pacific, à Muncie, Kansas. Ils se sauvent avec un magot de 60 000 dollars.

Les gaffes de l'agence Pinkerton

Les politiciens du Missouri commencent à s'inquiéter de ce gang, qui s'attaque impunément aux banques et aux trains des États du Centre-Ouest depuis plus de huit ans, et décident d'engager la célèbre agence de détectives Pinkerton pour les capturer.

Si, jusqu'à maintenant, les agents Pinkerton disposaient d'un dossier sans tache, ils vont s'y prendre de façon très maladroite dans l'affaire James-Younger. En mars 1874, deux des leurs tombent sur Jim et John Younger, le plus jeune des frères Younger qui a à peine 16 ans. Un affrontement s'ensuit : les deux agents Pinkerton sont tués mais l'un d'eux a abattu John, qui n'était pas un membre de la bande.

Le 26 janvier 1875, les Pinkerton ont vent que les James sont en visite à leur ferme. Ils décident de l'investir de nuit et lancent une bombe dans la maison. Elle explose, arrachant un bras à leur mère et tuant leur frère Archie, un enfant de huit ans. Or, ni Frank, ni Jesse ne sont présents.

Quelques jours plus tard, les James capturent un agent Pinkerton. On retrouve son cadavre le lendemain à demi mangé par les cochons.

D’autres politiciens plus conciliants songent à amnistier le gang. En 1875, la législature du Missouri vote l’Outlaw Amnisty Bill mais le tribunal déclare la loi inconstitutionnelle quelque temps plus tard.

Pour se refaire la main, les James-Younger attaquent le Missouri Pacific à Otterville, Missouri, repartant avec la jolie somme de 75 000 dollars. Mais c'est déjà pour eux le début de la fin.

Northfield, Minnesota

PHOTO 2.jpg
Cole Younger peu après sa capture en 1876

C'est à cette époque que Jesse fait entrer Bill Chadwell dans son gang. Natif du Minnesota, Chaldwell lui parle des richesses de son État, ce qui lui donne l'idée d'y attaquer une banque. À l'été 1876, ils sont huit à partir pour le Minnesota: les deux frères James, les trois frères Younger, Bill Chaldwell, Clel Miller et Charlie Pitts. Le 7 septembre, ils attaquent la banque de Northfield, raid qui est un véritable échec. Les habitants de l'endroit se défendent, cette fois efficacement. Le gang réussit à fuir mais Miller et Chaldwell sont tués pendant l'attaque et la plupart des autres sont blessés, certains assez gravement.

Ils se cachent dans les bois pendant un certain temps, puis le groupe se scinde en deux. Les James se séparent des autres et se dirigent vers l'ouest, pendant que les autres, trop blessés pour continuer, se reposent. Le 21 septembre, ils tombent dans une embuscade. Charlie Pitts est tué pendant le combat; les trois Younger sont capturés.

1876-1880

Par étapes forcées, les frères James réussissent à passer la frontière du Dakota du Sud, le 17 octobre, puis ne donneront plus signe de vie pendant trois ans. Ils s'installent quelque temps à Nashville, Tennessee, où leurs femmes viennent les rejoindre. Ils y vivent du butin accumulé depuis des années et deviennent de respectables fermiers sous les noms de Howard (Jesse) et Woodson (Frank).

Des anciens du gang, Bill Ryan et Dick Liddill, viennent bientôt les rejoindre et le naturel reprend vite le dessus. À la fin de 1879, ils sont de retour au Missouri et, le 7 octobre, attaquent un train à Glendale, raflant 35 000$. En plus de Liddill, Ryan et les frères Hite, ils ont engagé Tucker Basham, et Ed Miller, le frère de Clel. En 1880, ils dévalisent deux diligences dans le Tennessee.

Fin du gang

PHOTO 3.jpg
Résidence de Jesse James à Saint-Joseph, Missouri, où il fut abattu en 1882.

Les temps deviennent cependant beaucoup plus durs pour les frères James. La guerre est maintenant éloignée dans le temps et ils ne bénéficient plus de la même sympathie de la population qu'auparavant. De plus, Thomas Crittenden, gouverneur du Missouri, offre une prime de 10 000 dollars à celui qui capturera l'un d'entre eux, ce qui en tente plus d'un.

Au début de 1881, les autorités mettent la main sur Bill Ryan et Tucker Basham. Ryan ne parle pas mais Basham déballe tout, des noms d'emprunt des James à leurs méfaits au Tennessee.

Pour les remplacer, les James engagent Charlie et Bob Ford, les beaux-frères de Dick Liddill. Le 15 juillet, l'attaque du Chicago, Rock Island and Pacific Railroad, à Gallatin, ne leur rapporte que 600 dollars. Le 7 août, l'attaque d'un nouveau train, à Blue Cut, ne leur donne que 1 500 dollars. Ed Miller, qui annonce ouvertement son intention de quitter le gang, est tué par Jesse. Tom Hite est abattu par Dick Liddill au cours d'une bagarre, et celui-ci s'empresse de se rendre aux autorités, leur déclarant être prêt à témoigner contre les frères James lors d'un éventuel procès. Au début de 1882, Clarence Hite est arrêté à son tour.

Au printemps 1882, le gang n'est plus composé que des frères James et des frères Ford. Ceux-ci ont déjà contacté Crittenden pour avoir la confirmation qu'ils recevront bien 10 000 dollars s'ils mettent la main sur Jesse James. Après une réponse affirmative, ils se rendent chez Jesse James dans sa demeure de Saint-Joseph, Missouri, et l'abattent par derrière le 3 avril 1882, alors qu'il était en train de remettre un cadre en place.

Lorsque Frank James se rend aux autorités après quelques négociations, le 2 octobre 1882, c'est la fin officielle du gang James.

PHOTO 4.jpg
Ce qu'ils sont devenus

PHOTO 5.jpg
Malgré les promesses du gouverneur Crittenden, les frères Ford ne reçoivent que des miettes sur les10 000 dollars promis. Charlie Ford se suicide en 1884, peut-être rongé par le remords. Robert Ford déménage au Colorado où il exploite plusieurs saloons avant d'être abattu, le 8 juin 1892, par Edward O'Kelley un admirateur de Jesse James.

Clarence Hite est condamné à 25 ans de prison et meurt peu de temps après de la tuberculose. Bill Ryan, jugé à Independence, écope également de 25 ans. Tucker Basham est acquitté après avoir témoigné au procès de Ryan, de même que Dick Liddill qui, lui, a témoigné à celui de Frank James.

PHOTO 1.jpg
Au Minnesota, les frères Younger ont aussi été condamnés à 25 ans de prison, qu'ils purgent dans un pénitencier de l'État. Bob Younger meurt de la tuberculose pendant sa détention, le 16 septembre 1889. Ses deux frères sortent de prison en 1902 mais Jim Younger, incapable de s'adapter, se suicide le 19 octobre de la même année. Cole Younger devient prédicateur et s'éteint le 21 mars 1916.

PHOTO 2.jpg
Theodore Roosevelt 1858- 1919

Malgré des charges accablantes et le témoignage de Liddill, Frank James est acquitté. Il devient vendeur de chaussures puis concierge au Standard Theatre de Saint Louis, Missouri. Il est garde du corps du président Theodore Roosevelt, pendant son mandat. Vers 1910, il participe avec Cole Younger à une parade foraine sur l'Ouest américain ayant pour titre Hell on the Border. Il meurt le 18 février 1915.

PHOTO 3.jpg

PHOTO 5.jpg

PHOTO 4.jpg
Mère des frères James et championne de leur cause, Zeralda Samuel paraît encore énergique malgré son âge et la perte d’une partie de son bras droit ; celui-ci fut blessé lors d’une attaque des agents de Pinkerton contre sa ferme, en 1875.

PHOTO 1.jpg

PHOTO 2.jpg

Premières années

Né à Beaver, Robert Parker est le fils de Maximillian Parker et Ann Campbell Gillies, des immigrants anglais et écossais, puis mormons du Territoire de l'Utah. Il est l’aîné des treize enfants que le couple a eus. Il grandit dans le ranch de ses parents près de Circleville dans l'Utah à 346 km de Salt Lake City.

Encore adolescent, Parker quitte le nid familial et, alors qu’il travaille dans une exploitation laitière, il se lie d’amitié avec Mike Cassidy, un voleur de chevaux et de bétail. Il travaille par la suite dans plusieurs ranchs et brièvement dans une boucherie à Rock Springs dans le Wyoming. C’est de cette expérience que lui vient son surnom Butch (de butcher, boucher) auquel il ajoute bientôt le nom de Cassidy en hommage à son ami et mentor.

Premiers incidents

Parker a pour la première fois affaire à la loi à cause d'un petit larcin. Vers 1880, il fait un long trajet pour s’acheter un pantalon mais, en arrivant devant la boutique, il trouve portes closes. Il entre tout de même, s’empare d’une paire de jeans et laisse un mot expliquant qu’il paierait la prochaine fois qu’il viendrait en ville. Le propriétaire du magasin relève les renseignements que Parker a inclus sur sa note et signale le vol aux autorités. Un procès a lieu mais il est acquitté et aucune charge n'est retenue contre lui.

Il continue à travailler dans des ranchs jusqu’en 1884, année où il se rend à Telluride dans le Colorado pour une courte durée, apparemment dans le but de trouver du travail mais possiblement pour y livrer des chevaux volés. Il repart ensuite effectuer des travaux de ferme dans le Wyoming et le Montana avant de retourner une nouvelle fois à Telluride en 1887. Il y rencontre Matthew Warner, le propriétaire d’un cheval de courses. Ils engagent le cheval dans plusieurs courses et se partagent ensuite les bénéfices. C’est ainsi qu’il rencontre, toujours à Telluride, William et Thomas McCarthy qui ont peut-être joué un rôle dans la carrière de Parker en l’initiant aux méthodes de pillage de banques et de trains.

Parker, Warner et Thomas McCarthy ont probablement participé, le 3, novembre 1887, au pillage d’un train près de Grand Junction, Colorado. Le gardien du coffre leur ayant certifié que personne à bord du train ne connaissait la combinaison, ils se contentent donc d’un maigre butin de 150 dollars.

Membres du gang

PHOTO 3.jpg

PHOTO 4.jpg
Laura Bullion 1876-1961

Le gang est dirigé par Butch Cassidy. Il est formé de son meilleur ami, Elzy Lay, et de Harry Longabaugh, connu sous le nom de Sundance Kid, Ben Kilpatrick dit Tall Texan, William (News) Carver, Camila Hanks, Laura Bullion, George Sutherland Curry dit Flat-Nose Curry, Harvey Logan dit Kid Curry et Bob Meeks.

La bande est par ailleurs proche de deux femmes hors-la-loi, Ann Bassett et sa sœur Josie Bassett, dont le ranch près de Browns Park a souvent servi de base arrière au gang.

Débuts

Ce trio, accompagné d’un quatrième homme dont on ignore l’identité, cambriole la banque de San Miguel Valley à Telluride le 24 juin 1889, dérobant 21 000 dollars, avant de s’enfuir à Robbers Roost, une planque isolée dans le sud est de l’Utah.

En 1890, Parker achète un ranch près de Dubois dans le Wyoming. Cet endroit étant proche de Hole-in-the-Wall, une formation géologique naturelle qui permettait aux hors-la-loi de se protéger en cas de poursuite ou d'attaque, on a donc toujours soupçonné que cette ferme, qui n’a jamais été rentable, était en fait une façade pour dissimuler des activités clandestines, peut-être liées aux hors-la-loi de Hole-in-the-Wall.

Début 1894, Parker a une liaison avec Ann Bassett, une femme hors-la-loi. Son père, le propriétaire de ranch Herb Bassett, fait des affaires avec Parker en le pourvoyant en chevaux frais et en bœuf. Cette même année, Parker est arrêté à Lander pour vol de chevaux et probablement aussi pour racket auprès des propriétaires de ranchs de la région. Détenu à la prison d’État de Laramie, il effectue une peine de 18 mois sur les deux ans de condamnation prévus et est relâché en janvier 1896 en échange de la promesse faite au gouverneur William Alford Richards de ne plus commettre de crimes dans cet État. Après sa relaxe, il à une brève aventure avec la sœur d’Ann Bassett, Josie, avant de reprendre sa liaison avec Ann.

PHOTO 5.jpg
Ben Kilpatrick, un membre du gang, courtisa Laura Bullion.

Le Wild Bunch

Après avoir été libéré, il s’associe avec une bande de criminels, notamment ses amis intimes Elzy Lay, Harvey Kid Curry Logan, Ben Kilpatrick, Harry Tracy, Will News Carver, Laura Bullion, et George Curry, avec qui il forme un gang appelé Wild Bunch (souvent traduit par Horde sauvage) et accroît ainsi considérablement ses activités criminelles. Bien qu’on ait souvent décrit ce gang comme habituellement non-violent, le Wild Bunch a, en réalité, souvent été à l’origine de nombreuses tueries durant ses années d’activité.

Le 13 août 1896, Parker, Lay, Kid Curry et un quatrième homme attaquent une banque à Montpelier dans l’Idaho et s’emparent d'environ 7 000 dollars. Peu après, ils enrôlent dans le Wild Bunch un natif de Pennsylvanie, Harry Alonzo Longabaugh, plus connu sous le nom de Sundance Kid alias le Kid.

Début 1897, Parker est rejoint à Robbers Roost par Ann Bassett, Elzy Lay et son amie Maude Davis. Les quatre s’y cachent jusqu’au début du mois d’avril lorsque les femmes rentrent chez elles et que Parker et Lay mettent au point leur prochain vol à main armée. Celui-ci a lieu le 21 avril 1897, dans la ville minière de Castle Gate (Utah). Les deux hors-la-loi tendent une embuscade à un petit groupe d’hommes transportant la paye de la Pleasant Valley Coal Company de la gare aux bureaux de la société et dérobent un sac d’or d’une valeur de 7 000 dollars, puis partent se cacher à Robbers Roost.

PHOTO 1.jpg
Sudance Kid et sa maitraîsse à la gâchette facile Etta Place s’arrêtèrent dans un studio à New-York, et s’embarquèrent avec Cassidi pour l’Amérique du Sud.

Le 2 juin 1899, le Wild Bunch pille les passagers de l’Union Pacific près de Wilcox (Wyoming), un vol qui devient notoire et qui a pour conséquence une chasse à l’homme massive. Bien qu'un nombre important de shérifs ou de marshals célèbres à l’époque prennent part à cette chasse à l’homme, les pilleurs ne sont pas retrouvés.

Durant la poursuite, Kid et George Curry tuent le shérif Joe Hazen lors d’une fusillade. Tom Horn, un tueur professionnel et travaillant avec l’agence Pinkerton (une agence privée de protection et de détectives) en est informé par l’expert en explosifs Bill Speck. Le gang se réfugie dans Hole-in-the-Wall et s’échappe. Charlie Siringo, à qui Horn avait parlé des informations obtenues de Speck, est chargé de retrouver les hors-la-loi. Il se lie d’amitié avec Elfie Landusky qui à l’époque utilisait le patronyme Curry car, disait-elle, Lonny Curry, le frère de Kid Curry, l’avait mise enceinte. Siringo essaye grâce à elle de localiser le Wild Bunch.

Le 11 juillet 1899, Lay et d’autres se trouvent impliqués dans le pillage d’un train près de Folsom (Nouveau-Mexique), pillage que Parker a peut-être planifié et auquel il a probablement participé et qui se termine par une fusillade avec les hommes de loi de la région. Durant cette fusillade, Lay, possiblement le meilleur ami de Parker et son confident, tue le shérif Edward Farr et son adjoint Henry Love, ce qui entraîne son arrestation et une condamnation d’emprisonnement à vie à la prison d’État du Nouveau-Mexique.

Généralement, après un pillage, les membres du Wild Bunch se séparaient et partaient dans différentes directions puis se réunissaient plus tard dans un lieu prédéfini à l’avance tel que le Hole-in-the-Wall, le Robbers Roost ou le lupanar de Madame Fannie Porter à San Antonio.

Tentative d’amnistie

Suite à la perte de Lay, Parker semble avoir pris contact avec le gouverneur de l'Utah, Heber Wells, dans le but de négocier une amnistie mais Wells paraît plutôt lui avoir conseillé de s’adresser à l'Union Pacific afin de les convaincre de retirer leur plainte. Cette rencontre n’a jamais eu lieu. L’Union Pacific tente cependant par la suite de rencontrer Parker, via un de ses comparses Matthew Warner, lequel avait été libéré de prison. Le 29 août 1900, près de Tipton (Wyoming), Parker et certains de ses acolytes dont Harry Longabaugh pillent une nouvelle fois un train appartenant à l’Union Pacific, brisant ainsi la promesse faite au gouverneur du Wyoming de ne plus commettre de crimes dans cet État et mettant fin par la même occasion à toute perspective d’amnistie.

Cette même année, le 28 février 1900, des hommes de loi tentent d’arrêter le frère de Kid Curry, Lonny, réfugié chez sa tante. Il est tué durant la fusillade et son cousin Bob Lee est arrêté et emprisonné pour vol de bétail. Le 28 mars, Kid Curry et Bill Carver sont poursuivis par un détachement près de St. Johns (Arizona) après que des billets de banque, provenant sans doute du vol ayant eu lieu près de Wilcox, ont été identifiés. Les shérifs adjoints Andrew Gibbons et Frank LeSueur trouvent la mort durant le règlement de comptes qui s’ensuit tandis que Carver et Curry réussissent à s’échapper. Le 17 avril, George Curry est tué par le shérif John Tyler et son adjoint Sam Jenkins lors d’un règlement de compte à Grand County (Utah). Kid Curry venge la mort de ses frères George et Lonny en abattant Tyler et Jenkins le 26 mai 1900 à Moab (Utah).

Parker, Longabaugh et Bill Carver partent à Winnemucca dans le Nevada et le 19 septembre 1900, ils dérobent 32 640 dollars à la First National Bank. En décembre, Parker se fait photographier à Fort Worth au Texas en compagnie Longabaugh, Harvey Logan (alias Kid Curry), Ben Kilpatrick et William Carver. L’agence de détectives Pinkerton obtient une copie de la photographie et l’utilise pour ses affiches d’avis de recherche.

Kid Curry rejoint Parker et Longabaugh, et ils dévalisent un train de l’Union Pacific près de Wagner dans le Montana, emportant avec eux 60 000 dollars en liquide. Ils se séparent à nouveau et Will Carver est tué lors d’une poursuite dirigée par le shérif Elijah Briant. Ben Kilpatrick et Laura Bullion sont capturés le 12 décembre 1901 à Knoxville (Tennessee). Le lendemain, Kid Curry abat les hommes de loi Willian Dinwiddle et Robert Saylor, puis s’enfuit. Poursuivi par des hommes de l’agence Pinkerton et par les forces de police, il parvient tout de même à revenir au Montana et assassine le propriétaire de ranch James Winters, lequel avait tué son frère Johnny quelques années plus tôt.

PHOTO 2.jpg
Le coffre que les hommes de Cassidy vidèrent lors de leur premier raid contre un train gît éventré dans le wagon spécial ; ils avaient placé les charges de dynamite après avoir séparé le wagon des voitures de passagers.

Nouveaux horizons

Parker et Longabaugh partent ensuite à New York, puis de là embarquent, le 20 février 1901, à bord de l'Herminius en partance pour Buenos Aires. Parker a pris le nom de James Ryan, et se fait passer pour le frère d’Ethel « Etta » Place, la compagne de Longabaugh qui les avait rejoints pour la traversée. Arrivés en Amérique du Sud, ils achètent un terrain de 61 km² avec une maison de quatre pièces, situé à l’est du Río Blanco près de Cholila dans la province de Chubut, et s’y installent tous les trois.

Le 14 février 1905, deux bandits parlant anglais, peut-être Parker et Longabaugh, pillent la banque de Tarapacá y Argentino à Río Gallegos à 1 130 km au sud de Cholila. Dérobant l’équivalent de 100 000 dollars, les deux hommes s’enfuient vers le nord et les steppes de Patagonie.

Les forces de l’ordre étant sur leur piste, le trio vend la maison de Cholila le 1er mai. L’agence Pinkerton connaissait l’existence de cet emplacement depuis quelque temps mais la saison des pluies empêche un de ses agents, Frank Dimaio, de s’y rendre et de les arrêter. Le gouverneur Julio Lezana délivre un mandat d’arrêt mais le shérif Edward Humphreys, qui était ami avec Parker et amoureux d'Etta Place, informe Parker, Longabaugh et Place de l’existence de ce mandat.

Tous les trois partent plus au nord à San Carlos de Bariloche où ils s’embarquent à bord du Condor, un bateau qui naviguait sur le Lac Nahuel Huapi et se rendait au Chili. Ils réapparaissent cependant en Argentine avant la fin de l’année : le 19 décembre, Parker, Longabaugh, Place et un quatrième homme prennent part au pillage de la banque de la Nation à Villa Mercedes, à 650 km à l’ouest de Buenos Aires et s’emparent de 12 000 pesos. Poursuivis par des hommes de loi armés, ils traversent alors la Pampa et la Cordillère des Andes et retrouvent de nouveau la sécurité du Chili.

Lassée de cette vie d’errance, Etta Place décide de rentrer aux États-Unis et le 30 juin 1906, Longabaugh fait la route avec elle jusqu’à San Francisco. De son côté Parker, sous le nom d’emprunt James Santiago Maxwell, obtient du travail à la mine d’étain de Concordia dans les montagnes de Santa Vela Cruz, sur le côté bolivien de la cordillère des Andes. Longabaugh l’y rejoint à son retour. Leur principale tâche consiste à protéger la paye. Désirant s’établir et devenir un fermier respectable, Parker, accompagné de Longabaugh fait une excursion à Santa Cruz, une ville frontalière bolivienne, et de là écrit à des amis restés à Concordia leur disant qu’il avait trouvé l’endroit qu’il cherchait depuis 20 ans.

Parker, alors âgé de 41 ans, semble avoir été pris de remords. En effet, dans cette lettre, il écrit aussi : Mon Dieu, si je pouvais revenir 20 ans en arrière... je serais heureux. Il s’émerveille aussi des prix d’achat abordables pour l’obtention d’un terrain fertile, herbeux et bien irrigué et fait une prédiction : Si je ne m’écroule pas je vivrai ici avant longtemps.

 

Circonstances incertaines de sa mort

Les circonstances réelles de la mort de Parker sont incertaines. Le 3 novembre 1908, près de San Vincente en Bolivie, un convoyeur de fonds chargé de protéger la paye de la mine d’argent de Aramayo Franke y Cia est attaqué et pillé par deux bandits américains. Les deux hommes partent ensuite à San Vincente où ils résident. Trois jours plus tard, dans la nuit du 6 novembre, leur maison est cernée par un petit groupe d’hommes incluant le maire de la ville, quelques administrés ainsi que deux soldats. Une fusillade s’en suit. Durant une accalmie, le bruit d’un coup de feu, suivi d’un cri d’homme et d’un autre coup de feu, se fait entendre. L’endroit est maintenu sous surveillance jusqu’au lendemain quand, pénétrant dans les lieux, deux corps criblés de balles sont découverts : l’un avec un impact de balle au milieu du front et l’autre sur la tempe. Les deux corps (apparemment morts suite à un suicide) sont enterrés au cimetière de San Vincente. Bien que des tentatives aient été faites pour identifier leurs tombes, notamment par l’anthropologue médico-légal Clyde Snow en 1991, l'analyse de l'ADN des traces trouvées ne donne aucune correspondance avec celui des membres de leur famille encore en vie.

La sœur de Parker, Lula Parker Betenson, affirme qu’il était revenu aux États-Unis et qu’il y avait vécu anonymement pendant des années. Dans sa biographie, Butch Cassidy, My Brother, elle cite plusieurs cas de personnes ayant connu Parker et déclarant l’avoir croisé bien après 1908. De plus, elle décrit une réunion de famille impromptue entre Parker, leur père, leur frère Mark et elle-même en 1925. De même, il existe des témoignages indiquant que Longabaugh serait lui aussi revenu aux États-Unis et qu’il serait mort en 1937.

Il n’y a plus eu aucune correspondance de la part de Parker ni de Longabaugh après l’épisode San Vincente.

Noms d'emprunt

George Parker (Le vrai nom de Butch Cassidy selon les avis de recherche de Pinkerton)

Butch Cassidy

George Cassidy

Lowe Maxwell

James Santiago Maxwell

James Ryan

PHOTO 3.jpg
Bella Starr


20/05/2014
0 Poster un commentaire

LES HOMMES DE LOI

Les gardiens de l’ordre et de la loi dans l’Ouest répondaient à divers titres : Marshal de la ville, shérif du comté, rangers de l’État ou territoire, ou marshal fédéral. Quel que fût le statue de ces hommes, le shérif Bat Masterson voyait en eux des civils ordinaires tirant bien, dotés de sang-froid et de courage et, le plus souvent d’un bon sens qui leur permettait de distinguer le bien du mal. C’est peut être par politesse, que Masterson ne dit pas tout. Car leur sens aigu du droit n’empêchait pas certains défenseurs de l’ordre de pratiquer une double carrière et de se livrer au banditisme.

S’il les décrits comme des hommes ordinaires, c’est qu’ils passaient le plus clair de leur temps à remplir des tâches prosaïques; rédiger des papiers, collecter des impôts, ect. Ces hommes eurent toutefois maintes occasions de démontrer, l’arme au poing, qu’ils avaient du courage et de la valeur. Ils laissèrent une empreinte profonde sur la justice de la frontière et de l’Ouest sauvage.

PHOTO 1.jpg
Sur la frontière, les officiers de paix portaient des insignes extrêmement décorés ou d’une très grande simplicité. Parmi ceux représenté ici, le plus sobre correspond à la fonction la plus élevée, celle de marshal fédéral (U.S. marshal).

PHOTO 2.jpg

Une étoile surmontée d’un croissant indique l’autorité de l’homme qui règne sur El Reno, territoire de l’Oklahoma; on pense qu’il s’agit de John Marshall.

PHOTO 3.jpg

PHOTO 4.jpg

PHOTO 5.jpg

C.H. Farnswoth (Gauche), shérif adjoint, et W.K. Foster, un ranger, patrouille en pleine montagne de l’Arizona.

PHOTO 1.jpg
Georges Ruffner, shérif du comté de Yavapai (Arizona), est photographié vers 1890 dans son bureau. Plus d’un shérif se consacrait aux écritures administratives, abandonnant aux adjoints le soin d’accomplir les tâches les plus rudes.

PHOTO 2.jpg
Les premiers représentants du maintien de l’ordre du Guthrie (Oklahoma), s’alignent avec d’autres citoyens sous une enseigne dont le texte a été difficilement orthographié par l’artisan d’à côté. À la suite de la ruée pour la conquête des terres, en 1889, l’agglomération passa d’une population nulle à près de 10 000 habitants.

PHOTO 3.jpg
Les citoyens de Guthrie expriment divers sentiments en contemplant W.C. Jones (au centre), le marshal fédéral chargé de faire respecter l’ordre sur le territoire de l’Oklahoma, les lois de la prohibition. À sa droite un plaisantin de la ville fait mine de boire un petit coup, tandis qu’un ami l’en empêche.

PHOTO 4.jpg
La  prison d’Helena (Montana) fut construite en 1874 et coûta 11 000$. Tous les geôliers d’alentour enviaient ce bâtiment. Derrière son imposante façade se trouvaient six cellules et une cour pour l’exercice, ainsi qu’une cuisine et un dortoir pour les gardes.

PHOTO 5.jpg
À Larned (Kansas) la prison n’était qu’un simple bâtiment de bois, mais était encore mieux que celles de certaines autres villes de la frontière. Un shérif retenait ses prisonniers en les recouvrant d’une peau de vache fixée ensuite dans le sol par des piquets.

PHOTO 1.jpg
Entourés de citoyens au visage grave, Henry Brown, 1857-1884 le marshal de Caldwell (Kansas) à la courte moustache, et son adjoint Ben Wheeler (à droite) partage les chaînes de leur complice cow-boy après leur malheureuse attaque contre une banque en 1884. Un peu plus tard, il ne put échapper aux balles de la foule qui lyncha ensuite ses complices.

PHOTO 2.jpg
Ben Thompson 1842–1884 marshal d’Austin (Texas), reconnu avoir tué 32 personnes au temps où il n’était que simple citoyen. Selon Ben Masterson, il agissait toujours ouvertement et en homme, ce qui ne l’empêcha pas de tomber dans un guet-apens tendu par des tueurs à gages.

PHOTO 3.jpg
Principaux représentants de la paix à Dodge City entre 1877 et 1881, les Masterson connurent des destins variés. Ils étaient trois frères, Jim 1855-1895, Ed 1852–1878 et Bat 1853–1921 (de gauche à droite). Ed fut assassiné; on reproche à ses deux frères de manier trop facilement le revolver.

PHOTO 4.jpg
Le shérif John Behan, 1845–1912 ici en compagnie de son épouse Victoria, était le pricipal représentant du maintien de l’ordre de Tombstone ainsi qu'un adversaire de Wyatt Earp. Après avoir quitté son poste en 1882, Behan fut accusé d’avoir continué à collecter les impôts après l’expiration de sa charge, mais sans pour autant être poursuivi en justice.

PHOTO 5.jpg
Heck Thomas, 1850–1912 marshal fédéral adjoint (à gauche), en compagnie d’un autre représentant de la loi, d’éclaireur Osage et de fonctionnaires de la Cour. Fournissait au juge Parker la musculature indispensable à la croisade qu’il entendait mener dans les Territoires Indiens.

PHOTO 1.jpg
Tirés à quatre épingles mais dangereux, les frères Earp se sont querellés avec quelques-un des cow-boys les plus coriaces de Tombstone en u

ne rencontre à O.K Corral. Bien que chargés de défendre la loi, les Earp, dans leur propre intérêt, avaient tendance à passer outre à certains de ses arguments.

PHOTO 2.jpg
Désormais écrivain, Charles Siringo à 62 ans retrouve avec plaisir les joies de l’équitation. Ce solitaire était au service de la loi. Il travaillait pour le compte de l’agence Pikerton. Le plus souvent il travaillait seul.

PHOTO 3.jpg
1.93 Mètres et la détente rapide, le shérif Pat Garrett acheva Billy le Kid d’un proverbial coup de feu dans l’obscurité.

PHOTO 1.jpg
Sévère, Frank M. Canton, 1849-1927 shérif du comté de Johnson, se détache sur un décor hivernal.

PHOTO 4.jpg

Pour glorifier l’ouest, il fallait symboliser le personnage de l’officier du maintien de l’ordre; le meilleur des candidats, volontaire d’ailleur James Butler Hickok (Wild Bill). Il avait toutes les qualités requises; il était courageux, avenant, bon tireur, et portait sur sa férocité un jugement sans pareil.

PHOTO 5.jpg
Stephen Grover Cleveland, 1837-1908

Comité de surveillance

PHOTO 1.jpg
Cette illustration du Harper’s Weekly de 1874 montre les hommes d’un comité de surveillance, à la frontière de l’Oklahama et du Texas, attendant qu’un poteau télégraphique soit grée en gibet; armée d’un revolver, l’un deux (à gauche) garde trois voleurs de chevaux.

PHOTO 2.jpg
Des éleveurs du Montana repartent après avoir incendiée un ranch qui servait de refuge à des voleurs de bétail. Ce croquis exécuté en 1885 par Rufus Zogbaum, illustre l’action du comité de surveillance à partir de rumeurs glanées au cours d’un voyage dans la région.

PHOTO 3.jpg
Attaché à une éloienne par des citoyens du Nebraska, un meutrier affront une mort singulière, après avoir été arraché à ses juges. Le shérif parvint à arrêté ce supplice que le Police News rapporta en 1884; en lieu et place, l’accusé fut condamné à vie.

PHOTO 4.jpg
Dans la prison de Cheyenne en 1902, Tom Horne, tueur à gages spécialisé dans le meutre à 500$ par tête de voleur de bétail, médite sur son exécution imminente. Sa dernière victime, peut-être tuée par erreur, était le fils d’un gardien de troupeau de 14 ans en conflit avec son employeur.

Les Juges

PHOTO 5.jpg
Surnommé le juge de la potence, Isaac Charles Parker, qui était décidé è ne pas faire preuve d’aucune mansuétude en matière de justice, il fit pendre 160 coupables au cours de ses vingt années d’exercice sur le Territoire Indiens.

PHOTO 1.jpg
Le Texan Roy Bean fut sans doute le plus insolite des juges américains. Corpulent, ce patron de bar à la voix tonitruante siégeait entre deux parties de poker : arrêtant régulièrement les sessions, il vendait des alcools aux accusés, aux membres du jury et aux témoins. Il lisait avec beaucoup de difficultés, connaissait mal la loi, et ne tenait jamais compte des règlements qui le gênaient. Natif du Kentucky et pourvu d’un passé extrêmement mouvementé de négociant, de tenancier de bar et, à l’occasion de contrebandier. Roy Bean entama à 56 ans une carrière de magistrat qui dura une vingtaine d’années. En 1882, il ouvrit un saloon sur un chantier des chemins de fer dans la partie la plus auvage du Texas.

PHOTO 2.jpg
A Langtry, carrefour ainsi baptisé en l’honneur de l’actrice Lily Langtry, la bière et le droit avaient chacun leur part dans le saloon de Bean.

PHOTO 3.jpg
Quelques minutes avant son exécution pour un double meutre commis en 1898, Bill Calder grimace devant le bourreau de Lewistown (Montana).

PHOTO 4.jpg
Présidé par un de leurs aînés aux cheveux blancs (à gauche), des colons jugent un présumé voleur de chevaux (debout au centre); cette peinture de 1877 donne une idée de la justice improvisée qui régnait à la frontière.

PHOTO 5.jpg
Des citoyens de Cripple Creek (Colorado) se rassemblent près de la cabane qui sert de bureau à un avocat, faisant également office de juge de paix. Nayant pas de formation juridique, nombre de juges se fiaient à leur bon sens.

PHOTO 1.jpg
Les avocats formaient un chaînon essentiel de l’ordre juridique régnant sur la frontière. Temple Houston, fils de Sam Houston, patriote texan, figure parmi les plus brillants. Grand les cheveux longs, il donnait volontiers à son personnage un air dandy, prisant les redingotes Prince Albert, les chaussons brodés et les sombreros blancs, mais l’habit ne fait pas le moine. Tireur d’élite, il battit un jour Bat Masterson au revolver. Dans les procès criminels, ses redoutables plaidoiries envoûtaient les jurés dans tout le Sud-ouest. Plaidant en 1899, pour le compte de Millie Stacey, accusée de prostitution, n’allait-il pas jusqu’à déclarer : là ou l’étoile de la pureté a scintillé un jour sur son front, la honte impose à jamais son sceau brûlant. Aux jurés, l’avocat demanda qu’il laisse partir sa cliente en paix, ce qu’ils firent d’ailleurs.

PHOTO 2.jpg
Lorsque dans les rues de Fort Smith (Arkansas), elles croisaient le bourreau Charles Maledon, 1830- 1911 les mères frissonnaient et serraient contre elles leurs enfants. Il n’y avait là rien d’étonnant, car Maledon, d’origine bavaroise, officiait au gibet le plus utilisé de la frontière.Durant ses vingt ans d’exercices dans le District occidental de l’Arkansas, il procéda à 60 exécutions. En dépit de sa sinistre réputation de  Prince des bourreaux, qualificatif qui lui décernait la presse locale, Maledon savait se montrer affable. Comme on lui demandait un jour si les fantômes de ses victimes ne le hantaient pas, il répondit en riant : Oh non, car je sais que je les ai pendus aussi!


19/05/2014
0 Poster un commentaire

LISTE DE COW-BOYS CÉLÈBRES RÉELS ET FICTIONNELS

Eleveurs, ranchers et véritables cowboys

PHOTO 1.jpg
Rodéo (Wild West Show)

PHOTO 2.jpg
Personnages pris pour des cowboys

PHOTO 3.jpg

PHOTO 4.jpg

PHOTO 5.jpg

PHOTO 1.jpg

PHOTO 2.jpg

PHOTO 3.jpg

PHOTO 4.jpg

PHOTO 5.jpg

PHOTO 1.jpg

PHOTO 2.jpg

PHOTO 3.jpg

Personnages de fiction

PHOTO 4.jpg

PHOTO 5.jpg

PHOTO 1.jpg

PHOTO 2.jpg

PHOTO 3.jpg

PHOTO 4.jpg


19/05/2014
0 Poster un commentaire